Jeudi 17 juillet, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné le feu vert à son armée pour lancer un assaut terrestre contre l’enclave de Gaza, seul endroit au monde où la population ne peut pas fuir une zone de guerre. Après les raids aériens qui ont duré plus de dix jours avec son lot de morts et destruction, à présent c’est la marine, l’infanterie, l’artillerie qui viennent s’ajouter aux forces aériennes. Résultats : 23 Palestiniens assassinés dont trois adolescents ce qui fait grimper, à la mi-journée d’hier vendredi, à 265 victimes le nombre de Palestiniens assassinés en une dizaine de jours. Si aux premiers bombardements, l’État sioniste avait pris pour prétexte le kidnapping puis la mort de trois sionistes (jamais revendiqués par Hamas), le gouvernement de Benjamin Netanyahu trouvera dans les roquettes lancées par Hamas une autre raison pour lâcher sa cargaison de bombes sur le Gazaouis.
Et pour justifier l’assaut terrestre, ce même gouvernement a trouvé un autre motif : les tunnels creusés à travers Gaza et vers Israël. «L'opération militaire terrestre israélienne lancée dans la bande de Gaza est essentielle pour frapper les tunnels du Hamas, les bombardements étant insuffisants. Ce n'est pas possible de régler le problème des tunnels depuis les airs uniquement, nos soldats font aussi cela sur le terrain», a dit, hier vendredi, Benjamin Netanyahu à l'ouverture d'une réunion du gouvernement et dont les propos ont été rapportés par l’AFP. Et la suite est tout aussi révélatrice : «Mes instructions (...) sont de se préparer à la possibilité d'élargir de manière significative l'opération terrestre et l'armée se prépare en fonction», poursuit la même source.
De son côté, le Hamas à Gaza a affirmé qu'«Israël allait payer un prix élevé» et son chef en exil Khaled Mechaal a estimé que l'assaut terrestre serait «voué à l'échec». «Israël doit cesser ses opérations (terrestres) dans la bande de Gaza», a réagi le Président palestinien Mahmoud Abbas, selon l’AFP.
Ni eau, ni électricité
Vendredi, l'agglomération de Gaza était une ville fantôme, les rues complètement désertées, écrivent les journalistes de l’Agence française de presse.
À Chajaya, à l'est de la ville, de nombreux résidents fuyaient emportant avec eux nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements et couvertures. «Du crépuscule à l'aube, les bombardements n'ont pas cessé. Nous avons quitté le front. Est pour aller dans une école de l'ONU. On n'a plus d'électricité ni d'eau à la maison», raconte à l’AFP Bassil Araeer.
«C'est un miracle qu'on ait pu partir», renchérit sa femme. Il s'agit de la première offensive terrestre à Gaza depuis celle menée en décembre-janvier 2008-2009 et qui s'était soldée par la mort de quelque 1.400 Palestiniens sans pour autant mettre définitivement fin aux tirs de roquettes.