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La Banque africaine de développement au secours des riverains

La réalisation du tronçon autoroutier reliant Chichaoua à Imintanout sur 33 km n’a pas fait que des heureux. Nombreux sont, en effet, les riverains qui se sont estimés lésés par la construction.

La Banque africaine de développement au secours des riverains
La construction de l'autoroute Marrakech-Agadir n'a pas été un long fleuve tranquille.

Tout en reconnaissant l’importance capitale de l’autoroute Marrakech-Agadir, longue de plus de 240 km, dans l’amélioration des conditions de vie de la population locale et le développement économique du Royaume, les riverains évoquent toutefois leur sentiment de déception quant à la sourde oreille dont a fait preuve la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) et les autorités locales. En effet, ces derniers ont exprimé leurs doléances par rapport à la réparation des dommages causés à leurs domaines agricoles respectifs, mais n'ont obtenu aucune réponse.

Les riverains ne doivent finalement leur salut qu’à une démarche citoyenne inédite entreprise par le Centre de développement de la région de Tensift (CDRT) qui a fait sienne cette cause. Parfaitement au fait de l’existence d’un Mécanisme indépendant d’inspection (MII), relevant de la Banque africaine de développement (BAD), le CDRT a pris à bras-le-corps cette affaire en adressant une requête, en juillet 2010, au Groupe de la BAD et plus précisément à l’Unité de la vérification de la conformité et de médiation (CRMU) dans la mesure où c’est cette institution continentale qui a financé la réalisation de l’autoroute.
Cette plainte a été déposée par le CDRT au nom de l’Association pour le développement de la province de Chichaoua et d’autres collectivités et personnes touchées par le projet, dont 12 exploitants agricoles vivant le long de tronçon Mzoudia-Imintanout et six propriétaires terriens du douar Imelaine. Les préjudices soulevés dans la requête avaient porté notamment sur de grandes fissures aux murs des habitations consécutives au dynamitage, la dégradation des terres agricoles résultant de l’inondation causée par le gravillonnage, un accès restreint aux terres agricoles en raison de l’inadéquation des passages, la destruction de la route de la commune de Bouaboute due à la circulation des engins lourds lors de la construction de l’autoroute et un accès difficile à l’eau dans différents douars suite aux travaux qui ont dévié ou rendu difficile les parcours des eaux.

En réponse à cette plainte, une mission de la BAD a été dépêchée sur les lieux pour identifier les problèmes et mettre en place un plan d’action, initiative qui a été couronnée, trois mois plus tard, par la signature dudit plan d’action par les requérants, l’ADM et la Banque, en présence de responsables de l'Unité de la vérification de la conformité et de médiation.
Les requérants se sont rabattus sur le MII après avoir épuisé tous les moyens à même de faire valoir leurs droits tant auprès de l’ADM que des autorités locales. Les pressions exercées depuis lors par la Banque sur l’ADM ont donné leurs fruits et permis aux personnes lésées de voir le bout du tunnel. La Société nationale des autoroutes du Maroc a finalement plié sous la pression en procédant à des travaux de réparation des dégâts causés, à la grande satisfaction des riverains.

Lors d’un point de presse tenu, jeudi à Marrakech, en marge de la signature du document d’achèvement des travaux de réparation par les représentants du CDRT, de l’ADM et de la BAD, le directeur du CRMU, Sékou Touré, s’est réjoui de l’aboutissement heureux de cette initiative et s’est également félicité de cette démarche citoyenne de saisir le Mécanisme d’inspection de la Banque, la première émanant de la société civile marocaine. Après avoir souligné que la BAD est très attentive aux préoccupations des populations et à la préservation de leurs intérêts, il a appelé à informer les acteurs de la société civile et les pouvoirs publics de l’existence du MII, étant entendu que ce mécanisme d’inspection reste malheureusement méconnu de l’ensemble des acteurs. Si cette affaire a connu un dénouement heureux, c’est grâce à la vitalité de la société civile dans la région Marrakech-Tensift-Al Haouz et surtout à l’existence d’un mécanisme d’inspection au sein du Groupe de la BAD. 

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