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«Une nouvelle ère s'ouvre»

Alors que les cours ont chuté de 30% depuis le mois de juin, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se réunit le 27 novembre à Vienne. La forte chute du prix de l'or noir, qui se situe actuellement en dessous des 80 dollars le baril, reflète d'importants changements structurels à l'œuvre sur le marché pétrolier, qui entre dans une phase où l'offre croît plus vite que la demande.

«Une nouvelle ère s'ouvre»
Des années de prix élevés, le Brent oscillant entre 100 et 120 dollars, ont permis à des technologies innovantes de libérer d'énormes ressources. Ph. AFP

Alors que les cours du brut ont perdu un tiers de leur valeur depuis la mi-juin, tous les observateurs, cités par l’AFP, sont unanimes pour reconnaître qu'une nouvelle page s'ouvre sur le marché pétrolier : la banque allemande Commerzbank parle d'un «changement de paradigme», la banque d'affaires américaine Goldman Sachs d'un «nouvel ordre pétrolier» et l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) d'un «nouveau chapitre dans l'histoire des marchés pétroliers». «On entre aujourd'hui dans une nouvelle phase, avec d'un côté une offre qui a été stimulée, en particulier les pétroles de schiste en Amérique du Nord, et de l'autre côté un ralentissement de la demande par érosion lente à cause du niveau élevé des prix puis, plus récemment, à cause d'une conjoncture macroéconomique particulièrement dégradée», explique Frédéric Lasserre, président de la société de gestion Belaco Capital.
Ainsi, «des années de prix élevés, le Brent oscillait grosso modo entre 100 et 120 dollars depuis 2011, ont permis à des technologies innovantes de libérer d'énormes ressources en Amérique du Nord et peut-être bientôt ailleurs», rappelle l'AIE dans son dernier rapport mensuel. Le cas le plus significatif est celui des États-Unis, qui sont passés d'une production moyenne de 5 millions de barils par jour (Mbj) en 2008 à près de 8,4 Mbj lors des huit premiers mois de cette année, grâce à l'exploitation du pétrole de schiste. Il est prévu qu'ils atteignent 9,5 Mbj en 2015. Cette énorme progression équivaut à l'arrivée sur le marché d'un nouveau producteur de pétrole de la taille de l'Irak et du Qatar réunis, calculent les économistes de Commerzbank, indique l’AFP.

Les pays producteurs mis à mal

La chute du prix du baril est problématique pour beaucoup de pays producteurs, qui ont besoin d'un cours de l'or noir élevé pour financer leurs dépenses. «Beaucoup de pays producteurs ont des prix d'équilibre budgétaire bien supérieurs aux prix actuels du pétrole. Même si cela ne rend pas nécessairement la production pétrolière non rentable, cela pourrait avoir des effets négatifs sur la stabilité sociale, et donc affecter indirectement les perspectives de production», prévient l'AIE dans son dernier rapport mensuel.

Depuis des années, l'Algérie calcule son budget sur la base d'un baril à 37 dollars. Le surplus va à un fonds de régulation des recettes qui finance le déficit et tous les programmes spéciaux du gouvernement. Mais selon des experts, l'économie algérienne est mise en danger par un baril à 80 dollars : l'ancien ministre algérien des Finances Karim Djoudi estime ainsi que le budget a besoin d'un baril à 110 dollars pour trouver son équilibre. En Russie, où l'or noir représente la moitié des rentrées budgétaires, le budget 2015 a été bâti sur une prévision de prix du baril à 96 dollars, croit savoir l’agence française de presse. Les économistes de la banque russe Alfa ont estimé récemment qu'une chute de 10 dollars du baril de pétrole coûtait 10 milliards de dollars au budget fédéral russe et 0,4 point de croissance du produit intérieur brut. Au Venezuela, le budget 2014 a été échafaudé avec un prix du baril relativement bas (60 dollars), ce qui ne devrait pas empêcher le dérapage du déficit budgétaire. Selon plusieurs analystes, le prix d'équilibre pour le Venezuela se situerait bien au-delà des 100 dollars. 

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