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Les industriels n’ont-ils pas le moral ? En tout cas, ils sont de moins en moins à investir. Leurs importations en biens d’équipement ont baissé de 5,1% à 46,91 milliards à fin juillet, comparé à un an auparavant. De même, les semi-produits ont connu une régression de 0,8% (48,13 milliards de DH), selon les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs à fin juillet publiés par l’Office des changes. La dégringolade de ce baromètre du moral des industriels est confirmée par les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib. Malgré leur évolution positive, les crédits à l’équipement ont connu une décélération de 4,1% à 2,4%, selon les statistiques monétaires de juin 2014, pour représenter 141,47 millions de DH durant le mois de juin. Ceci tout en sachant qu’au cours du deuxième trimestre 2014, les dépenses d’investissement auraient stagné selon 61% des industriels et augmenté selon 29%, selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture de la Banque centrale. Pour le troisième trimestre de cette année, «54% des industriels s’attendent à une stagnation de leurs dépenses d’investissement et 38% à une hausse», note l’enquête. Une chose est sure : le climat des affaires et les efforts d’investissement ne sont pas au beau fixe actuellement. Par ailleurs, au terme des sept premiers mois de 2014, les résultats préliminaires des échanges extérieurs font ressortir une hausse des transactions commerciales de 4,9%, selon l’Office des changes. Les importations augmentent de 3,5% (234,25 milliards de DH), après avoir augmenté de 4,8% à fin juin 2014. Les exportations, quant à elles, enregistrent une progression de 8% pour un total de 117,57 milliards de DH. Le déficit commercial demeure relativement stable à -116,7 milliards de DH contre -117,4 milliards et le taux de couverture s’améliore de 2,1 points à 50,2% contre 48,1% un an auparavant.
Dans le détail, la plupart des groupes de produits achetés à l’étranger enregistrent des évolutions positives. La facture énergétique, qui représente plus du quart de nos importations, s’est inscrite en hausse. Ainsi, les importations de produits énergétiques ont augmenté de 4,3% à 58,4 milliards de DH. Une augmentation à imputer essentiellement à la progression des importations de l’huile brute de pétrole (+12,4% à 19,20 milliards de DH). Pour la facture alimentaire, elle s’est inscrite dans la même trajectoire. Les importations de produits alimentaires ont bondi de 18,8% pour un montant de 26,79 milliards de DH, celles du blé ont augmenté de 36,2% à 8,90 milliards de DH. Les produits finis de consommation et les produits bruts ont progressé de 7,1% pour des montants respectifs de 41,37 milliards de DH et 11,98 milliards. Toutefois, les importations ont connu une certaine décélération. «Tous les groupes de produits, à l’exception des produits bruts, ont enregistré un ralentissement du rythme de leur croissance, surtout pour les produits finis de consommation (7,1% contre 10,2%) et les produits alimentaires (+18,8% contre 20,2%)», commente l’Office des changes. À souligner qu’en dehors des achats de produits énergétiques et de céréales, les importations n’augmentent que de 1,5%. Le taux de couverture des importations hors énergie et céréales par les exportations gagne 4,3 points à 71,6% contre 67,4% un an auparavant.
Pour ce qui est des exportations, elles ont augmenté de 8%. Cette évolution est imputable à la performance des exportations de tous les secteurs, hormis les ventes de phosphates et dérivés qui baissent de 6,5%. Ainsi, les ventes de nouveaux secteurs continuent d’augmenter et celles du secteur textile et cuir, de l’agriculture et agro-alimentaire et des produits dérivés de pétrole affichent de légères améliorations. Hors phosphates et dérivés, les exportations atteignent 95,8 milliards de DH contre 85,7 milliards en 2013, soit une hausse de 11,9%. Les métiers mondiaux se sont encore une fois, démarqués. Les ventes du secteur automobile ont crû de 37,4% pour 23,85 milliards de DH. «Cette évolution est à attribuer à la hausse des ventes de la construction automobile (+91,8%, 11,76 milliards de DH) et du segment câblage (+9%, 10,28 milliards de DH). L’aéronautique, lui, améliore ses ventes à l’international de 5,9% (4,5 milliards de DH). Les exportations de l’électronique ont également bondi de 24,9% avec plus de 5 milliards de DH. Le textile et cuir a vendu davantage avec plus de 2,8% à 20,37 milliards de DH, grâce essentiellement aux exportations de vêtements confectionnés (+3,4%, 12,52 milliards de DH). Pour l’agriculture et l’agro-alimentaire, leurs ventes ont marqué une hausse de 1,2% (21,54 milliards de DH), provenant essentiellement de la bonne tenue des expéditions du segment agriculture, sylviculture et chasse (+4,2%, 7,09 milliards de DH). En revanche, les exportations de l’industrie alimentaire se sont stabilisées à 12,22 milliards de DH à fin juillet 2014. Même stabilité pour les produits dérivés de pétrole à 7,2 milliards de DH. Par contre, l’industrie pharmaceutique a fait mieux avec +5,9% de ses exportations pour plus de 606 millions de DH.
