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Le gouverneur de la Banque centrale serein pour 2015

Pour Abdellatif Jouhari, l’inflation navigue certes à des niveaux «relativement bas», mais le Maroc n’est pas dans une situation déflationniste. Le gouverneur de la Banque centrale, qui se prononçait à l’issue du Conseil de l’institution, le 16 décembre à Rabat, maintient ses prévisions de croissance pour 2014 et 2015 et table toujours sur l’amélioration des finances publiques.

Bank Al-Maghrib a maintenu ses prévisions de croissance pour 2014 et 2015. «Les chiffres que nous avons annoncés à l’issue du Conseil de septembre 2014 se confirment», a indiqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, lors d’un point de presse, à l’issue du Conseil de BAM qui a tenu sa traditionnelle réunion trimestrielle le mardi 16 décembre. Une réunion à l’issue de laquelle le Conseil a pris la décision d’abaisser le taux de directeur de 2,75 à 2,50%. Et ce compte tenu d’un ensemble de facteurs. Abdellatif Jouahri en cite quelques-uns, tels la baisse du pétrole, le bon comportement de certaines composantes de la balance des paiements (notamment la reprise des phosphates, la résistance du secteur touristique – 54 milliards de DH à fin novembre – malgré les menaces terroristes et du virus Ebola et le renforcement des réserves de change), l’évolution de l’inflation et une activité économique pas tout à fait soutenue. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive du taux directeur. Une première historique.

■ Croissance, déficit…
les prévisions de septembre maintenues

Pour BAM, la croissance de l’économie devrait rester autour de 2,5% à fin 2014 et se situerait à 4,4% en 2015. Des prévisions qui traduisent la poursuite de la reprise des activités non agricoles et l’amélioration de la valeur ajoutée agricole. Concernant les finances publiques, le gouverneur de BAM prévoit que l’objectif de 4,9% de déficit public sera vraisemblablement atteint au terme de l’année 2014. La chute des prix des matières premières a généré un gain supplémentaire au niveau de la compensation par rapport aux chiffres annoncés dans la loi de Finances 2014 (35 milliards de DH, BAM prévoit 33 milliards, voire moins). Pour l’année prochaine, la Banque centrale retient pour le moment les prévisions du PLF 2015, à savoir 4,3%, la conjoncture mondiale restant marquée par la poursuite du repli des prix des produits énergétiques avec en particulier une diminution pour le Brent de 26% en novembre (prix du baril avoisinant les 60 dollars).

■ Compte courant, le déficit ramené à 6% en 2014

Au terme de l’année 2014, le compte courant devrait retrouver un niveau de déficit de 6% (7,6% en 2013). Pour les projections de 2015, ce déficit serait de 5%, selon Abdellatif Jouahri, si toutefois la demande étrangère adressée au Maroc poursuit sa dynamique. Le déficit commercial poursuit son redressement avec une baisse de 6,8% à fin novembre. Les exportations ont augmenté globalement de 6,7% et de 8,6% hors phosphates et dérivés, alors que les importations ont enregistré une quasi-stagnation, avec en particulier des baisses de 8,3% de la facture énergétique et de 6,1% des biens d’équipement. En parallèle, les recettes voyages se sont stabilisées à 53,6 milliards, tandis que les transferts des MRE se sont légèrement améliorés de 1,3% à 54 milliards. Concernant les opérations du compte capital, les dernières données indiquent une augmentation importante de 10,5% des flux nets des investissements directs étrangers, portant l’encours des réserves internationales à 177,6 milliards de dirhams à fin novembre, soit un taux de couverture de 5 mois et 5 jours d’importations de biens et services. Ce niveau devrait continuer à se renforcer pour s’établir à l’équivalent de 5 mois et 10 jours à fin 2015.

■ Déflation, Jouahri pas d’accord avec le CMC

Bank Al-Maghrib ne partage pas l’analyse du Centre marocain de conjoncture (CMC) concernant la déflation au Maroc. «Honnêtement, nous ne sommes pas dans une situation de déflation. Nous suivons et analysons l’ensemble des composantes, notamment les deux rubriques de l’inflation sous-jacente – biens échangeables et biens non échangeables –». Pour Abdellatif Jouahri, c’est surtout l’inflation sous-jacente qui donne l’évolution fondamentale des prix. Pour lui, l’inflation navigue à des niveaux «relativement bas». «Nous sommes à 0,4% pour 2014, 1,2% pour 2015 et 1,3% au terme du premier semestre 2016», souligne Abdellatif Jouahri.
Selon BAM, l’inflation s’est établie à 0,3% sur les dix premiers mois de l’année, contre 2,1% pour la même période de 2013. Cette tendance reflète principalement le recul de 6,6% des prix des produits alimentaires volatils, contre une progression de 4,8% et la décélération de 1,5 à 1,1% de l’inflation sous-jacente.

■ Les banques répercutent-elles les décisions monétaires ?

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib doit se réunir, aujourd’hui jeudi 18 décembre, avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). À l’ordre du jour, la transmission des décisions monétaires (baisse du taux directeur…) de BAM au profit de la clientèle des banques (notamment la TPME). «Lors de la décision prise par le Conseil en septembre (baisse du taux directeur à 2,75%, ndlr), j’avais écrit aux membres du GPBM en leur disant que je comptais sur eux pour que cette transmission de décision monétaire puisse se faire. J’ai reçu une lettre de réponse m’affirmant qu’ils feront au mieux pour que cette transmission se fasse», indique M. Jouahri. Rappelons que BAM a organisé une tournée régionale pour expliquer le dispositif qu’elle a mis en place, depuis 2013, pour faciliter les crédits aux TPME.

■ Capital immatériel, les premiers calculs porteront sur la période 1999-2013

Bank Al-Maghrib est en pleine préparation du rapport sur le capital immatériel. Selon Abdellatif Jouahri, l’Institut d’émission a constitué une équipe dédiée, qui a déjà travaillé sur la méthodologie d’approche de la Banque mondiale. «Nous l’avons décortiquée, rubrique par rubrique. Nous sommes en train de remonter les calculs, avec la spécificité marocaine, telles nos réserves en phosphates, les richesses halieutiques…», explique le gouverneur. Les premiers calculs concernent la période 1999-2013. 

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