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Attijariwafa bank érige la gestion globale des risques en direction générale déléguée

Cette décision traduit la volonté du groupe de conforter le «risk management» en tant que vecteur de développement et d’ancrer la vision «risque» au cœur de sa démarche managériale.

Attijariwafa bank érige la gestion globale des risques en direction générale déléguée
Talal El Bellaj, directeur général délégué en charge de la gestion globale des risques.

C’est Mohamed Kettani, le PDG d’Attijariwafa bank, qui l’a annoncé vendredi dernier, lors de la présentation à la presse des résultats semestriels du premier groupe bancaire et financier marocain. Talal El Bellaj (voir encadré) a été nommé lors du dernier conseil d’administration, tenu le 23 septembre 2014, directeur général délégué en charge de la gestion globale des risques. Cette décision traduit la volonté du groupe de conforter le «risk management» en tant que vecteur de développement et d’ancrer la vision «risque» au cœur de sa démarche managériale.

M. Kettani a précisé que son Groupe s’inspirait des meilleures pratiques bancaires à l’international, au regard de sa stature, du développement de nouvelles activités, de l’élargissement de son champ d’activité, notamment à l’international. C’est donc un signal fort aussi bien en interne puisqu’il érige la gestion des risques en Direction générale, qu’en direction du marché. Force toutefois est de noter que la montée du coût du risque ne serait pas totalement étrangère à cette décision. En effet, au 30 juin 2014, les dotations aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables, appelées dans le jargon bancaire «coût du risque», de 1,833 milliard de dirhams, sont pratiquement équivalentes aux charges générales d’exploitation ou frais généraux, qui totalisent 1,889 milliard de dirhams. En d’autres termes, ce que paie la banque en salaires, charges et achats est équivalent à ses pertes sur clients. Bien que le groupe bancaire surperforme le marché en matière de coût du risque, il n’en demeure pas moins que celui-ci est passé d’un ratio de 0,74% en juin 2013 à 1,17% en juin 2014. Ceci veut dire qu’à chaque fois que la banque débloque 100 dirhams de crédit, 1,17 dirham ne sont pas recouvrés et leur provision vient en déduction du bénéfice.

Après l’ère de la suprématie de la fonction commerciale, appelée «Exploitation» dans le jargon bancaire, est venue celle des activités de marché qui l’a détrônée depuis les années 90. La donne a changé depuis la crise des «subprimes» et les produits appelés toxiques. La nouvelle tendance en finance internationale est d’ériger de nouvelles activités en pôles de direction générale. Ce sont essentiellement les activités de gestion des risques qui sont le fondement de la nouvelle réglementation dite Bâle II et Bâle III, qui a mis en place un système complexe d’exigences de fonds propres des banques, en fonction de leur exposition aux différents risques (voir encadré).

La deuxième fonction qui a commencé à prendre une dimension importante au sein des groupes bancaires internationaux est celle de la conformité ou «compliance», qui vise à protéger la banque contre le risque de réputation et de s’assurer que toutes ses activités et tous ses produits sont conformes à la loi et à la règlementation internationale. Les récents déboires de BNP Paribas avec les autorités américaines au sujet de violations d’embargos contre l’Iran, Cuba et le Soudan en sont une manifestation. Pour rappel, cette affaire a coûté au groupe bancaire 9 milliards US $ d’amendes et le poste de son président Baudoin Prot qui a démissionné ce vendredi 26 septembre. La conformité est également au cœur de la lutte contre le blanchiment d’argent, la criminalité organisée à l’échelle internationale et le trafic d’armes.


La gestion globale des risques, épine dorsale de l’activité bancaire

Beaucoup de personnes assimilent la gestion des risques dans la banque à l’octroi ou non du crédit. Or la gestion des risques est beaucoup plus large, vu qu’elle couvre tous les risques auxquels est exposée la banque. On cite le risque de marché, c’est-à-dire l’exposition de la banque sur des devises, des actions, des titres d’emprunt d’États souverains, d’autres banques, des Bourses de matières premières et toutes les positions de change qu’elle prend pour le compte de ses clients (options de change, opérations à terme sur devises, produits dérivés). La banque pilote aussi le risque de taux. Pour cela, elle doit s’assurer que les crédits à taux fixes qu’elle octroie sur de longues périodes (par exemple un crédit habitat sur 15, voire 20 ans) sont couverts par des dépôts sur la même période à un taux également fixe. Pour cela, elle est tenue de tenir une gestion des actifs et des passifs (appelée aussi ALM : Assets & Liabilities Management), pour s’assurer

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