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Grogne des bénéficiaires du projet Al Fadl

Les présidents des communes ne veulent plus signer les permis d'habiter. Les bidonvillois ne peuvent pas accéder à leurs logements sans ce document. Résultat : des centaines de
familles se retrouvent dans la rue.

Grogne des bénéficiaires du projet Al Fadl
Plusieurs personnes se retrouvent dans des tentes ou dans les garages des immeubles récemment construits.

Au moment où le chantier de lutte contre l’habitat insalubre bat son plein, certains projets de relogement de bidonvillois trébuchent encore.

Au niveau du projet Al Fadl destiné à accueillir des centaines de familles habitant dans les préfectures d’arrondissements Ben M’sick et Moulay Rachid, le constat est autre que celui promis au moment de distribution des lots bifamiliaux.

Plus de 600 familles n’ont pas pu accéder à leurs logements tant rêvés. Ils devraient attendre le lancement officiel de l’opération de relogement. Impatients et las de payer les frais de location, ces ex-bidonvillois ont décidé de rejoindre «leurs demeures». Néanmoins, sur place la réalité était différente de ce qu’ils espéraient. Une grande partie d’entre eux a été interdite d’accéder à leurs maisons. Les autorités les en ont empêchés : «Impossible d’entrer dans les nouvelles maisons sans avoir le permis d’habiter».

De fait, plusieurs personnes se retrouvent dans des tentes ou dans les garages des immeubles récemment construits : «Les forces de l’ordre nous ont demandé d’attendre le passage d’un comité spécialisé afin de nous délivrer le permis d’habiter». Certaines familles ont pu s’infiltrer chez elles, mais elles sont privées d’électricité et d’eau potable. Les bénéficiaires du projet Al Fadl ne sont pas au bout de leur peine. Les voies menant à leurs domiciles ne sont pas goudronnées. De même, les établissements scolaires ne sont pas à proximité. Selon les «habitants» de cette partie de la capitale économique, leurs enfants sont obligés de faire de longs trajets pour aller à l’école. Certains d’entre eux ont été obligés d’abandonner leur scolarité ou de la suspendre pendant une année en attendant de trouver une solution adéquate. «Nous étions heureux d’avoir enfin un logement digne de ce nom, après deux ans d’attente, mais nous sommes très déçus par la réalité. Pourtant, nous avons fourni tous les documents justifiant la fin des travaux», explique l’un des habitants. Ces derniers n’ont aucune idée sur la raison de ce blocage. Selon une source bien informée, le drame de Bourgogne aurait déclenché cette situation : «Après l’effondrement enregistré au quartier Bourgogne, des présidents de communes ne veulent plus signer les permis d’habiter. Ils préfèrent renoncer à la procuration de signature quand il s’agit de ce sujet».

Si certaines personnes parlent d’un manque de responsabilité et d’une politique de laisser-aller, des sources bien informées assurent que le permis d’habiter est indispensable pour permettre aux bénéficiaires du projet Al Fadl ou autres d’intégrer leurs demeures. Interrogé à ce sujet, Mohamed Sajid, président de la commune urbaine de Casablanca, nous a assuré qu’il a signé les permis d’habiter et que le problème est résolu. Reste à assurer la mise en place des infrastructures de base ainsi que le branchement aux réseaux d’électricité et d’eau potable. 

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