Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Climat social : l’UMT, la CDT et la FDT font cause commune

Trois des cinq principales centrales syndicales les plus représentatives font cause commune. Elles resserrent les rangs et rameutent leurs troupes pour mieux contrer les «décisions impopulaires» du gouvernement. L’UMT, la CDT et la FDT ont publié une déclaration commune à l’issue de leur réunion mercredi dernier à Casablanca, dans la laquelle elles endossent l’entière responsabilité de la détérioration du climat social au gouvernement. Mais ce dernier estime que les syndicats refusent de reconnaitre les acquis engrangés depuis 2011.

Climat social : l’UMT, la CDT et la FDT font cause commune
Les syndicats se disent déterminés à défendre les intérêts de la classe ouvrière.

Le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), Noubir Amaoui, et le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), Abderrahmane Azzouzi, ont souligné mercredi dernier à Casablanca que l’initiative de resserrer les rangs des trois centrales visait à préserver les acquis de la classe ouvrière et à contrer les décisions impopulaires du gouvernement. «Cette initiative est une réponse aux aspirations de la classe ouvrière à unifier l'action syndicale et à institutionnaliser l'unité syndicale dans une atmosphère caractérisée par une grande tension sociale en raison des violations continues des droits des travailleurs et des salariés, des atteintes aux libertés syndicales et de la réduction du pouvoir d'achat des classes populaires», soulignent les trois responsables syndicaux.

Pour M. Moukharik, la décision des trois syndicats de coordonner leurs efforts n'est pas «un choix tactique», mais traduit une conviction profonde de toutes les instances et organisations syndicales de «la nécessité de sortir de l'état de la division pour passer à une étape de coordination des initiatives et d'unification des efforts des militants syndicalistes pour faire face aux tentatives visant le mouvement syndical et la classe ouvrière». M. Amaoui a pour sa part insisté sur la nécessité de relancer et d’institutionnaliser le dialogue social à travers la tenue de deux réunions par an. De son côté, M. Azzouzi a relevé que «le défi posé aux trois organisations syndicales résidait dans leur capacité à poursuivre leur travail ensemble dans les conditions sociale, économique et politique tendues que vit actuellement le Maroc et assumer leur responsabilité non seulement devant la classe ouvrière, mais aussi devant l'opinion publique nationale».

Face à la grogne des syndicats, qui n’hésitent pas à rappeler à chaque occasion les régressions enregistrées en matière d’acquis sociaux, le gouvernement brandit les statistiques relatives à ses réalisations dans ce domaine. Les chiffres avancés par le Chef du gouvernement récemment en disent long sur l’effort financier fourni par l’État depuis la conclusion de l’accord du 26 avril 2011. Selon le gouvernement, la mise en œuvre des engagements de cet accord dans le secteur public aurait coûté l'enveloppe de 13,2 milliards de dirhams (MMDH) au titre de 2012 : 10,4 MMDH consacrés à la mise en œuvre des contenus du dialogue central et 2,8 MMDH à l'application des engagements issus de certaines sessions du dialogue sectoriel. En 2013, l’engagement financier du gouvernement s’est poursuivi, puisque plus de 4 MMDH ont été mobilisés pour pouvoir honorer l'accord de 2011. Le secteur privé n’est pas en reste. Le gouvernement met en avant la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans les secteurs de l'industrie, du commerce, des services et de l'agriculture (deuxième tranche). Il souligne également l'entrée en vigueur du projet de l'indemnité pour perte d'emploi (IPE) pour un coût global de 500 MDH, l'adoption du projet du code de la mutualité, outre l'approbation du projet de loi sur les travailleurs domestiques. 


Questions à : Bachir Rachdi 

vice-président de la commission climat des affaires et partenariat public-privé de la CGEM

«Nous avons besoin de concertations responsables»

La menace d’organiser une grève générale par les centrales syndicales vous inquiète-t-elle ?
La question ne se pose pas en termes d’inquiétude. Il faut savoir qu’il y a nécessité d’engager des réformes. Tout le monde est unanime à ce propos et on est conscient de cette nécessité.
Mais cela doit être fait en tenant compte de l’ensemble des contraintes. C'est-à-dire qu’on n’a pas la possibilité de choisir ce qu’on veut comme option.
Cela doit se faire dans le cadre d’une concertation avec une approche participative responsable. Je ne pense pas que le Maroc puisse aujourd’hui se permettre de s'engager dans des confrontations ou bloquer les réformes en cours. Ces réformes doivent se faire, mais pas au détriment d’une catégorie ou d'une autre.
Il faut qu’il y ait une solidarité pour que la forme de la réforme soit la plus juste et la plus équitable.

Qu’est ce que vous entendez par réforme ?
Les syndicats ont réagi et se sont unis – je ne porte pas de jugement sur leur position – parce que les réformes des retraites, la réforme de la Caisse de compensation et le droit de grève… ne correspondent pas à leurs attentes. Mais il y a une série de réformes dont on ne peut plus faire l’économie et le Maroc n’a plus les moyens pour les retarder. Et ce, non seulement par rapport aux finances publiques, mais aussi parce que l’avenir du développement du pays l’exige. En conclusion, je dis que nous avons besoin de concertations responsables.
Mais il ne faut pas engager des concertations qui risquent de se transformer en confrontations. Il faut que tout le monde soit conscient des contraintes. Après, on pourra négocier et définir des objectifs ensemble.


Lisez nos e-Papers