Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

le Club des magistrats brave le ministère de la Justice

Le tir à la corde continue entre le ministère de la Justice et le Club des magistrats du Maroc. Les mises en garde de Mustapha Ramid n’ont pas dissuadé les juges d’organiser leur sit-in en robe de fonction. Toutefois, en raison de l'interdiction par les autorités locales de Rabat de manifester devant le siège du ministère de la Justice, les magistrats ont tenu leur sit-in à l’intérieur de l’Institut supérieur de la magistrature.

le Club des magistrats brave le ministère de la Justice
Les magistrats ont manifesté samedi en robe de fonction mais à l'intérieur de l'Institut supérieur de la magistrature. Photo Kartouch

La tension est montée encore d’un cran entre le ministère de la Justice et le Club des magistrats du Maroc. Après trois jours seulement de la sortie médiatique du ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, qui avait vertement critiqué la démarche et les motivations du Club, ce dernier persiste et signe. En effet, le club n’a pas accordé une grande attention aux déclarations du responsable gouvernemental invitant les magistrats à la table de négociations. Il a tenu à organiser un sit-in pour faire entendre sa voix.

Les magistrats ont en effet manifesté samedi dernier tout en portant leur robe de fonction en dépit des critiques du ministre qui a précédemment dénoncé une telle pratique. Seul détail qui est quand même de taille : le sit-in n’a pas eu lieu devant le siège du département, mais à l’intérieur de l’Institut supérieur de la magistrature. Le comité organisateur n'a pas pu obtenir l'accord de la wilaya de Rabat. Mais, même si la manifestation a eu lieur au sein de l’institut, la capitale du Royaume a connu un état d’alerte extrême. En effet, toutes les artères menant au département de la Justice situé en plein centre-ville ont été interdites de circulation et la police encerclait toute la zone.

Les magistrats se sont donc rassemblés à l'intérieur de la cour de l’Institut et ont tenu à exprimer les différentes raisons qui ont amené à ce sit-in. Pour le président de ce Club, Younes Makhli, ce sit-in intervient dans le cadre des actions engagées par le Club appelant à la mise en place d’un pouvoir judiciaire indépendant. Selon le même responsable, le gouvernement de Benkirane a choisi pour la mise en œuvre de la nouvelle Constitution d’entamer un dialogue national sur la réforme du système judiciaire dont la principale caractéristique a été la mise à l’écart du Club des magistrats de la représentativité au haut comité de dialogue. Ce dernier a été par ailleurs dominé par des membres appartenant au pouvoir exécutif, ce qui a poussé le club à se retirer du dialogue et à entamer des prestations symboliques pour la défense de l’indépendance réelle et effective du pouvoir judiciaire. «Dans le but de prouver sa bonne foi, le club des magistrats du Maroc a estimé utile de répondre positivement à l’appel au dialogue lancé par le ministère de la Justice, mais ce dialogue s’est avéré par la suite infructueux et irresponsable. En effet, après ce long processus qui a duré plus de deux ans, les résultats du dialogue tant attendus sur la réforme de la justice ont donné lieu à deux avant-projets de lois organiques qui marquent une vraie régression par rapport aux acquis constitutionnels», souligne Youness Mokhli faisant ainsi référence aux projets de texte de loi portant sur le statut de la magistrature et le Conseil supérieur de la magistrature.

Répondant aux critiques du ministre qui a qualifié les manifestations organisées par le club de propagande ayant pour but de baliser le terrain pour préparer les élections visant la mise en place de la future Autorité judiciaire, le président du club a dénoncé ces déclarations les qualifiant de fausses et d'insensées. D’après lui, l’action du club ne sert aucune fin électorale et son unique objectif est de défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire dans le cadre du respect des références nationales, à savoir les hautes instructions royales, les dispositions de la Constitution de 2011 qui a consacré l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des pouvoirs exécutifs et législatifs ainsi que l’indépendance financière effective du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.

Lisez nos e-Papers