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La réélection de Rousseff confirme le leadership du Parti des travailleurs

Avec la réélection de la Présidente sortante, Dilma Rousseff, à la magistrature suprême de son pays, à l'issue du second tour des élections présidentielles, dimanche, le Parti des travailleurs (PT) confirme le maintien de son leadership sur la scène politique brésilienne.

La réélection de Rousseff confirme  le leadership du Parti des travailleurs
Dilma Rousseff a profité de l'électorat des classes populaires qui bénéficient de programmes sociaux gouvernementaux. Ph. AFP

En reconduisant Mme Rousseff avec 51,64% des suffrages pour un second mandat de 4 ans, le peuple brésilien a voté pour la continuité du règne du PT au pouvoir depuis 12 ans. En dépit de l'alliance du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) avec le Parti socialiste brésilien (PSB), classé troisième, lors du premier tour de la présidentielle du 5 octobre, et du soutien de poids de ce dernier, outre l'image du PT ternie par des scandales de corruption, Mme Rousseff est sortie victorieuse de justesse, avec seulement 3 points d'avance sur son adversaire de centre droit Aécio Neves qui a obtenu 48,36% des voix.

En effet, le mandat de Rousseff a été marqué par de nombreux scandales de corruption qui ont affecté l'image de sa formation politique, notamment au sein de la compagnie pétrolière Petrobras, suite à l'existence présumée de commissions versées par des sous-traitants de cette entreprise nationale au PT et à ses alliés au Parlement.

Ces accusations avaient été formulées par l'ancien dirigeant de la société pétrolière, Paulo Roberto Costa, et un intermédiaire financier, Alberto Youssef, arrêtés en mars dernier dans le cadre d'une enquête sur une affaire de blanchiment d'argent.
Un hebdomadaire local a rapporté, vendredi, à la veille des élections présidentielles, qu'Alberto Youssef avait affirmé aux enquêteurs et aux magistrats que Rousseff et son prédécesseur, Lula da Silva, étaient au courant de l'existence de cette affaire. Il s'agit donc de révélations en série sur un scandale de pots-de-vin versés par la compagnie pétrolière nationale Petrobras à des élus de la coalition au pouvoir, lequel a éclaté en pleine campagne électorale, impliquant notamment des gouverneurs, des sénateurs et des députés fédéraux liés au gouvernement.

Néanmoins, l'amélioration du niveau de vie d'une bonne partie défavorisée de la population brésilienne semble l'emporter sur toutes accusations de corruption portées contre le gouvernement Rousseff. Par ailleurs, la victoire de l'héritière de Lula da Silva reflète le caractère payant de la stratégie offensive adoptée par Rousseff et sa formation politique, lors de la campagne électorale, mais elle est aussi le fruit du soutien d'un solide électorat parmi les classes populaires et les régions les plus pauvres du pays qui bénéficie de programmes sociaux gouvernementaux et se montre par conséquent reconnaissant au PT.

En effet, plus d'un quart de la population brésilienne bénéficie de programmes sociaux, dont 50 millions de personnes de «Bolsa Familia» (Bourse familiale), consistant à verser des allocations mensuelles aux familles démunies, ainsi que «Minha Casa minha vida» (Ma maison ma vie) destiné à reloger les familles
nécessiteuses. Ce sont ces programmes, initiés par le PT au pouvoir depuis 12 ans, qui ont sorti des millions de Brésiliens de la misère et réduit de 75% le taux de l'extrême pauvreté dans la sixième puissance économique mondiale, selon le gouvernement.

Sur un autre registre, et dans un souci de réconciliation avec toute la classe politique, Mme Rousseff a appelé, dans un discours télévisé, à l'issue de l'annonce des résultats de la présidentielle, au dialogue et à l'unité du pays, en laissant de côté toute divergence de quelque nature que ce soit. «Le dialogue, c'est le premier engagement de mon nouveau mandat», a-t-elle déclaré devant ses partisans, promettant de faire encore mieux pour le bien-être du peuple brésilien. «Je ne crois pas que ces élections vont diviser le pays en deux. Je comprends qu'elles ont mobilisé des idées et des émotions parfois contradictoires, mais que cette énergie mobilisatrice aura préparé un bon terrain pour bâtir des ponts, dans l'intérêt du pays», a-t-elle souligné.

Elle a également promis de «combattre avec rigueur l'inflation» et de promouvoir les différents secteurs d'activités économiques pour que «nous reprenions notre rythme de croissance en garantissant notre niveau élevé d'emploi et la valorisation des salaires». La Présidente brésilienne a aussi promis de lutter fermement contre la corruption et de mener une profonde réforme politique, en consultant le Parlement et le peuple par voie référendaire.

Cependant, avec des indicateurs économiques moroses, dont le ralentissement de la croissance ces dernières années, la hausse de l'inflation, dépassant le seuil de tolérance de 6,5% fixé par le gouvernement, l'entrée en récession du pays au premier semestre, outre des taux d'intérêt jugés trop élevés (11%), le prochain gouvernement aura du pain sur la planche et son mandat ne sera certainement pas de tout repos.

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