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Plan de sauvegarde du phoque moine

Le phoque moine est une espèce en danger critique d'extinction dans le monde, victime de pollution, de l'appauvrissement de son habitat et surtout de la chasse par les pêcheurs en raison de sa grande consommation de poissons et de crustacés. Afin de préserver cette espèce, présente au Maroc, en Méditerranée et en océan Atlantique, des mesures ont été prises lors de la quatrième réunion du groupe du travail tenue du 11 au 13 juin à Fuerteventura (îles Canaries), avec la participation du Maroc.

Plan de sauvegarde du phoque moine
La femelle ne donne naissance qu’à un seul petit qui devra attendre l’âge de 5 ans pour pouvoir se reproduire à son tour. bPh. DR

Mammifère marin grégaire, vivant dans le littoral, le phoque moine est la seule espèce de phoque qui s'est adaptée à la vie dans les eaux tempérées des côtes nord-africaines. La population mondiale n'excède pas les 400 individus, et c’est l’une des dix espèces les plus menacées du monde. Les raisons de cette vulnérabilité sont liées à la pollution, à la surpêche et à la concurrence supposée qu’il imposerait à l’homme en raison de sa frugalité en poissons et différents fruits de mer dont il peut consommer jusqu’à 15 kilogrammes quotidiennement. Son mode de reproduction est trop lent. La femelle, qui ne peut mettre bas que dans des endroits fort isolés, ne donne naissance qu’à un seul petit qui devra attendre l’âge de 5 ans pour pouvoir se reproduire à son tour. Au Maroc, il existe deux sites écologiquement différents où les phoques moines sont régulièrement observés, à en croire l’Union mondiale pour la nature : en Méditerranée, au large de la ville d'Al Hoceima et en océan Atlantique où vit une population d'une centaine d'individus, au Sud, entre Dakhla et Lagouira, dans des grottes côtières.

Cap Blanc, la moitié de la population

«Généralement associée à la mer Méditerranée, cette espèce vit également dans la zone orientale de l'océan Atlantique et notamment dans la réserve Côtes des phoques, dont nous assurons la conservation, sur la péninsule du Cap Blanc (Mauritanie). De fait, on estime que cette réserve abrite la moitié de toute la population mondiale. Le phoque moine de la Méditerranée est considéré en danger critique d'extinction et compte à peine plus de 500 animaux dans toute son aire de distribution», assure-t-on auprès du Programme de conservation du phoque moine, souscrit par l’Espagne, le Portugal, le Maroc et la Mauritanie. Il était, par conséquent, logique que, lors de la quatrième réunion du groupe du travail pour la sauvegarde du phoque moine tenue du 11 au 13 juin à Fuerteventura (îles Canaries), réalisé sous les auspices de la Convention de Bonn sur les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, l’accent soit mis sur la nécessité de réaliser une étude sur l'élargissement de la réserve de pêche créée en 1993 sur la côte atlantique de la péninsule de Cap Blanc en vue de protéger les phoques moines de l'interaction avec des pêcheries et de restaurer l'écosystème marin. Les signataires de cet accord, dont le Maroc, ont également convenu de lancer un protocole d'analyse des phytotoxines (voir encadré) le long de la côte allant du Cap Barbas à Guerguerat (Atlantique marocain) pour pallier précocement toute mortalité subite au niveau de la colonie. Il a, également, été convenu de procéder à la translocation de quelques individus vers un site à choisir le long de la côte marocaine entre D'khila et Guerguerat. Ces actions seront soumises aux bailleurs de fonds sous forme de projets communs entre les quatre pays. Au Maroc, des efforts importants ont été entrepris par le HCEFLCD, le Commissariat aux eaux et forêts pour la conservation des populations du phoque moine. Cette amélioration est illustrée, selon le commissariat, par l'augmentation des effectifs de cette population de 100 individus en 1998 et à 250 en 2014 ainsi que la fréquentation du phoque moine de nouvelles zones au long de la côte du Sud marocain.

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