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«La stabilité du Maroc est génératrice de richesse»

Abordant le concept du «capital immatériel», des experts étrangers se sont posé la question de savoir si la situation sécuritaire et la stabilité politique étaient productrices de richesses. Éléments de réponse.

«La stabilité du Maroc est génératrice de richesse»

Le Centre marocain des études stratégiques (CMES), dans le cadre de ses activités, a organisé une conférence internationale sur un thème d’actualité, tant sur le plan national qu’international : «la sécurité et la stabilité : atouts et fondements du capital immatériel du Maroc». Le débat organisé à ce sujet a réuni, jeudi à Rabat, des diplomates, des experts africains des questions sécuritaires et géostratégiques, des universitaires…

Ce thème a été examiné sous plusieurs angles. Il s’agit de la sécurité et de la stabilité comme fondement de la production et de la richesse. La confiance, la crédibilité, la qualité des institutions comme des atouts pour stimuler l'investissement et renforcer la compétitivité du Maroc. Le développement humain, la lutte contre la pauvreté, l'exclusion et la marginalisation en tant que fondements de la stabilité sociale. Le modèle marocain en matière de réformes et de gestion du champ religieux afin de garantir la sécurité spirituelle. La sécurité et la stabilité : grands atouts du Maroc. Et le Maroc en tant que havre de paix et de sécurité dans un environnement régional instable. Un exercice intéressant sachant que ce sont surtout des experts étrangers qui se sont relayés pour parler de ces questions. Les participants ont appelé à s’inspirer du modèle de développement marocain qui offre une certaine satisfaction comparativement à la plupart des États africains. Ils se sont posé la question de savoir quelle contribution que peuvent apporter la sécurité et la stabilité dans la production et la création de sa richesse. La situation sécuritaire, ainsi que l’état actuel de la stabilité politique et institutionnelle du Maroc s’arriment-elles suffisamment aux exigences de la production et de la création des richesses dans le pays ? À ce sujet, le Camerounais, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique, Manassé Aboya Endong, a essayé d’apporter une réponse en évoquant le contexte africain.

«Au moment où certains États africains à l’instar du Maroc ont amorcé une véritable croissance économique, la situation sécuritaire en Afrique en général et dans le Sahel en particulier est devenue une préoccupation quotidienne. Selon nombre de spécialistes, la multiplication et la persistance des foyers de tension et des zones de conflits ont, ces dernières années, fait monter l’insécurité», a-t-il rappelé. Selon lui, entre 1960 et 2010, par exemple, on a enregistré plus de 75 coups d’État. Aussi, durant ces dernières années, le paysage sécuritaire a été dominé par une recrudescence des menaces ou des dangers spécifiques : les rébellions internes, la guerre civile, le Printemps arabe et surtout l’épineux problème du terrorisme international à variante islamiste, etc. «Nous pouvons affirmer que l’Afrique est devenue un terreau fertile pour l’émergence de l’insécurité et de l’instabilité», affirme Manassé Aboya Endong. Ainsi, dans ce contexte, estime-t-il, «la crédibilité que gagne le Maroc à travers ses efforts de développement et son essor multidimensionnel est une résultante de sa stabilité et est due, pour une grande part, à la qualité de ses institutions».

Dans ce contexte, explique Manassé Aboya Endong, le Maroc est le seul pays du Maghreb parmi ses voisins qui a fait exception pour avoir poussé plus loin ses règles démocratiques dès les années 90. Ce qui lui a permis d’être à l’abri des protestations déstabilisatrices des régimes politiques connus sous le label «Printemps arabes». «Nous comprenons donc pourquoi la construction démocratique est une condition préalable pour le développement durable au Maghreb. Aujourd’hui, l’on peut affirmer que le Maroc doit sa prospérité économique relative à son système politique qui a su allier monarchie et démocratie», a-t-il souligné. Pour sa part, le Béninois John Godonou Dossou, expert des questions sécuritaires et géostratégiques, a focalisé sur l’INDH et ses exploits dans ce sens.

«Le concept de développement humain a profondément révolutionné l’approche de la pauvreté et de l’exclusion, surtout les politiques de lutte contre les phénomènes sociaux. La conception du développement pose comme objectif prioritaire la réduction de la pauvreté humaine en agissant sur ses causes profondes», a-t-il dit. L’importance du volet spirituel a également été mise en avant comme capital immatériel de taille à prendre en compte. À ce sujet, Mallé Demba Mbow a cité Lanza Nazarena, l’auteur du récent ouvrage «Ponts de spiritualité» où elle parle des relations entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne. Il a ainsi insisté sur le fait que «le Royaume recèle d’un patrimoine immatériel inestimable qu’il a entretenu et qu’il continue à développer dans le cadre de ses relations amicales avec les différents peuples du continent», affirme-t-il. Dans le même sens, le Tchadien Zakaria Oussman, président du Centre pour la paix, la sécurité et le développement durable, a souligné le succès du Maroc en matière de réformes et de la gestion du champ religieux. «Ceci revêt une réelle importance pour la sous-région et pour la communauté internationale (…). La politique du juste milieu (Al wassat) en toute chose, telle que prônée par le Royaume, est un atout qui contribue à sa sécurité et sa stabilité, condition sine qua non à son développement», a-t-il déclaré.

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