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Quand les marchands ambulants dictent leur loi

L’avenue Ibn Zair Abdessalam, reliant Kissariat Hay Mohammadi au boulevard de la Grande ceinture, ne compte plus aucun espace libre, aussi bien les trottoirs que la chaussée. Par centaines et au quotidien, les marchands ambulants prennent d'assaut l’espace public et rendent la circulation, dans toutes ses déclinaisons, quasi impossible au niveau de toute la zone. Reportage.

Quand les marchands  ambulants dictent leur loi
Les marchands qui squattent le domaine public ne laissent aucun répit à la circulation automobile et piétonne.

Étals de fruits et de légumes, vendeurs de vêtements, charrettes garnies de toutes sortes de produits, textiles, ustensiles de cuisine et produits de beauté débordent sur le bitume et les trottoirs. L’occupation de l'espace public par les marchands ambulants est surdimensionnée ! La scène se passe à l'entour de Kissariat Hay Mohammadi, plus exactement sur l'avenue Ibn Zair Abdessalam où aucune des voies de la chaussée n’est praticable, obligeant les conducteurs de taxis et automobilistes à emprunter d’autres itinéraires.

En effet, tout autour de la Kissaria, les centaines de marchands qui se sont installés rendent la circulation impossible, à pied comme en voiture ou à bicyclette. Avec les dizaines de bus et de taxis qui s'arrêtent n'importe où et n’importe comment, le tableau n'est que plus repoussant. Les marchands ambulants sont là chaque jour à la même place, s'appropriant ainsi une partie pour ne pas dire toute la chaussée. «La station de taxis est juste devant la Kissaria. Imaginez donc notre galère ! Chaque jour, nous devons rouspéter et appuyer sans cesse sur le klaxon pour pouvoir nous frayer un chemin. De surcroît, nous ne traversons pas toute l’avenue, puisque la station est située au début de ce soi-disant marché», témoigne Azzedine, chauffeur de taxi. Pour lui comme pour les autres chauffeurs de taxi, il est impossible de traverser à l’autre bout du boulevard. Les chauffeurs de taxi allant à Ain Sebaa ou à Sidi Bernoussi sont, pour leur part, obligés de contourner toute la zone.

Les moins patients d’entre eux préfèrent s’arrêter juste avant ce point noir et laisser le voyageur se débrouiller pour le reste du trajet. Les marchands ambulants, insouciants de ce qui se passe autour d’eux, poursuivent leurs activités le plus tranquillement du monde. «Il est vrai que ce marché improvisé est plus proche pour nous, ce qui allège la corvée des courses, mais c’est quand même de l’occupation illégale du domaine public. C’est aux autorités concernées de trouver une solution à cela. Mais tant que ces marchands sont là, je viendrai faire mes achats hebdomadaires», explique Nadia, tirant un petit chariot de courses qui, visiblement, lui cause quelques difficultés pour se déplacer dans cette foule en mouvement, tentant de se frayer un chemin aussi.

Cependant, d’autres avis ne sont pas aussi favorables. Pour Malika, assistante dans un cabinet d’avocats sis avenue Ibn Zair Abdessalam, le marché devant Kissariat Hay Mohammadi n’est que pollution sonore. «Nous ne pouvons jamais travailler tranquillement, tellement les cris des marchands nous parviennent jusqu’ici. Ne parlons pas des déchets qu’ils laissent derrière eux une fois terminée leur journée. Parfois, l’odeur devient insupportable...», s’indigne Malika. Et d’ajouter : «Il est rare qu’un camion de la société chargée de la collecte des déchets passe par là, parce que la route est coupée, du coup, les déchets s’accumulent, polluant tous les environs».

Malgré les indignations des chauffeurs et des habitants, le marché devant la Kissaria a la peau dure. Il y a presque un an, une grande campagne menée par les autorités locales avait fait fuir les marchands ambulants qui squattaient l'espace public de l'avenue. «La circulation était devenue fluide, les automobilistes paraissaient moins stressés et les bus évitaient désormais les raccourcis à travers les ruelles adjacentes. Mais la période d’accalmie n’a pas duré trop longtemps. Une fois que les autorités ont fermé les yeux, les marchands et les ferracha sont revenus à l’assaut», témoigne Azzedine.

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