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Les SDF en proie au grand froid

Le Samu social de Casablanca tente tant bien que mal de subvenir aux besoins des sans-abris. Le centre offre ses prestations à plus de 80 personnes par jour.

Les SDF en proie au grand froid
Indifférents, les habitants et les passants n'accordent plus aucune attention aux personnes en situation de rue.

Vivre dans la rue est dangereux, quelle que soit la saison. Mais lorsque la température baisse, les sans domicile fixe (SDF) sont encore plus affaiblis. On les croise le matin «enveloppés» dans de vieilles couvertures. En manque de vêtements chauds et de nourriture, ils préfèrent se cacher sous des morceaux de plastique et des couvertures de fortune. On peut les apercevoir aussi le soir, en position de fœtus à même le sol ou dans des couchages en carton. Dans certains quartiers, les sans domicile fixe de Casablanca «font presque partis du décor de la rue». Les habitants et les passants s’y sont tellement habitués qu’ils ne leur accordent plus aucune attention, même pas un regard charitable. Derrière ces silhouettes alanguies et ces visages tristes, des histoires et des souffrances humaines se cachent. «Les sans-abris ne sont pas nés ainsi.

Ils transportent avec eux leurs histoires, errent d’un quartier à l’autre, subissent des maltraitances et parfois des viols comme c'est le cas des mineurs», explique une bénévole dans un collectif d’aide aux sans-abris. Ces personnes vivent dans une marginalisation extrême et doivent tous les jours combattre le froid, la faim, la misère et les dangers de la rue. «Certains SDF apprécient les gestes de charité, mais refusent de tendre la main. D’autres ayant un emplacement fixe dans certains quartiers rendent des services aux habitants pour avoir de quoi se nourrir. Ce sont en général des personnes qui se sont retrouvées brusquement dans la rue suite à un problème familial, un jugement d’expropriation…», nous confie un acteur associatif. C’est le cas de cet homme quadragénaire qui dort depuis quelques mois devant un magasin à Aïn Chock. Il passe ses journées à déambuler en laissant ses couvertures bien arrangées dans un coin de la rue. Le soir, il s’endort à côté de son petit sac qui comporte certainement plus que des affaires, une tranche de vie.

Des volontaires se mobilisent pour aider cet homme et beaucoup d’autres. «Les associations font de leur mieux pour soigner les plus démunis, mais ce n’est pas assez, notamment qu’une grande partie des sans-abris sont des jeunes fugueurs», affirme Aziz Kasmi, acteur associatif. Même son de cloche auprès du Samu social de Casablanca. Cette structure qui intervient auprès des personnes vivant dans la rue compte sur toutes les bonnes volontés pour mener à bien sa mission. Le Samu intervient sur les lieux de vie des SDF avec une prise en charge medico-psycho-sociale, un hébergement d’urgence et une orientation vers les relais. Son action s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale du ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Au cours de la saison pluviale et en période de froid, les agents du Samu font tout leur possible pour éviter le pire. Les équipes mobiles font des rondes de jour et de nuit afin de repérer les sans-abris et aider ceux déjà localisés. Actuellement, le Samu apporte son aide à plus de 80 personnes par jour. Ces bénéficiaires viennent au centre pour prendre une douche et profiter des prestations médicales et sociales. D’autres SDF sont servis sur leurs lieux de vie à l’extérieur.

Le Samu accueille également de façon temporaire des adultes, femmes et enfants, même des bébés, en attendant de leur trouver un toit ou de les réintégrer dans leurs familles. Ce centre dispose de 32 lits pour héberger les personnes en besoin. Il organise également un programme pour venir en aide aux hommes. Ces derniers sont accueillis deux fois par semaine. On leur offre des vêtements chauds, de la nourriture et surtout un abri chaleureux. Les femmes sont accueillies de la même façon une seule fois par semaine. Rappelons que les services du Samu social de Casablanca ont bénéficié à 1.657 personnes en 2013. Son centre installé à Bourgogne a hébergé 767 personnes durant la même période, selon le site web du Samu social international. Afin d'optimiser l'aide apportée aux bénéficiaires, le centre de Casablanca compte sur la générosité des bienfaiteurs et mécènes. Pour l’instant, il a surtout besoin de denrées alimentaires et d’habits pour hommes à partir de 14 ans.

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