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Le génocide s'intensifie

L'ONG Amnesty International a interpellé, hier mercredi dans un communiqué, l'opinion internationale sur le «nettoyage ethnique» de civils musulmans qui se déroule, selon elle, dans l'ouest de la Centrafrique, et que les forces internationales ne «parviennent pas à empêcher». Des milliers de Centrafricains ont été contraints de trouver refuge dans les pays voisins.

Le génocide  s'intensifie
Les atrocités à l'égard de la population musulmane n'ont plus de limite. Ph. AFP

Pour Amnesty International, les milices anti-balaka mènent des attaques violentes dans le but de procéder au nettoyage ethnique des musulmans en République centrafricaine. «Les soldats de la Force internationale de maintien de la paix ne parviennent pas à empêcher le nettoyage ethnique des civils musulmans dans l'ouest de la République centrafricaine», écrit l'ONG dans un communiqué, appelant la communauté internationale à «faire barrage au contrôle des milices anti-balaka et déployer des troupes en nombre suffisant dans les villes où les musulmans sont menacés».

La situation en Centrafrique s'est détériorée après le renversement du Président François Bozizé en mars 2013 par Michel Djotodia et la rébellion Séléka, qui avaient pris les armes fin 2012. Depuis le départ forcé de M. Djotodia en janvier, dont le mouvement, à majorité musulmane, a été accusé de nombreuses exactions à l'égard des populations chrétiennes, le pays a sombré dans une spirale infernale de violences interconfessionnelles, avec l'apparition des «anti-balaka», des milices d'autodéfense paysannes à dominante chrétienne, décidées à se venger de la Séléka comme des civils musulmans.
Le 29 janvier à Boda, dans le Nord-Ouest, le départ des Séléka, consécutif à la démission de leur chef, a entraîné une flambée de violence sans précédent, faisant au moins 84 morts chrétiens comme musulmans, selon la Croix-Rouge locale.

Des milliers de déplacés

Une attaque d'anti-balaka à Bossemptélé a fait «plus de 100 victimes parmi la population musulmane» le 18 janvier, ajoute Amnesty. Environ un quart des 4,6 millions d'habitants de la Centrafrique a dû se déplacer dans le pays même par crainte des violences entre chrétiens et musulmans. Depuis décembre 2012, il y a en tout 246 000 personnes réfugiées dans les pays voisins.

Sur les seuls 10 derniers jours, près de 9 000 personnes de différentes nationalités, pour la plupart des musulmans, ont fui vers le Cameroun voisin, avait annoncé vendredi le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a durci le ton mardi à Brazzaville contre les milices qui sévissent en Centrafrique, affirmant que les forces internationales étaient prêtes à mettre fin aux exactions «si besoin par la force». Les forces de la Misca agissant sous l'égide de l'ONU, sont autorisées à employer la force en cas de menace directe sur la population civile. Jusqu'à présent, elles ne sont pas parvenues à mettre fin aux violences meurtrières et aux pillages.

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