Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Le vieillissement de la population doit être pris au sérieux

Le Maroc est en train de connaître une mutation démographique, en particulier l’accélération du rythme de vieillissement de sa population qui a des implications multiples sur les équilibres économiques et sociaux, estime le CMC.

Le vieillissement de la population doit être pris au sérieux
En 2040, un Marocain sur cinq serait âgé de plus de 60 ans.

Le déséquilibre structurel entre croissance démographique et économique constitue le principal facteur ayant contribué à la prolifération de la pauvreté au Maroc. Une pauvreté qui se manifeste essentiellement à travers la faiblesse des revenus. C’est l’une des conclusions clés de la «Lettre mensuelle» du Centre marocain de conjoncture (CMC) portant sur la relation entre la population et la croissance économique ainsi que sur des réflexions sur les transformations de l'économie et de la société à l'occasion du nouveau recensement de la population et de l'habitat.

Le Maroc, classé jusqu’ici comme un pays jeune, est en train de subir une mutation démographique, en particulier l’accélération du rythme de vieillissement de sa population. «En 2040, un Marocain sur cinq serait âgé de plus de 60 ans, ce qui correspondrait au ratio actuellement connu au sein de la population française», soulignent les experts du Centre. Ce phénomène de vieillissement de la population, qui reste planétaire, a des implications multiples sur les équilibres économiques et sociaux qu’il convient de prendre au sérieux, prévient le CMC.

L’éducation des populations est la seule issue qui se dégage des nombreuses études réalisées sur les effets économiques et sociaux du vieillissement de la population mondiale. Le Maroc est en effet dans une phase de transition démographique : modification pour une population qui sort d’un régime démographique ancien, défini par la simultanéité de taux élevés de la natalité et de la mortalité, pour accéder à un régime plus moderne où les deux taux sont significativement réduits. Et nombreux sont les auteurs qui font le lien entre ce passage et l’émergence industrielle, tout en soulignant que la chute de la mortalité est antérieure à celle de la natalité. «Au Maroc, ce phénomène coïncide avec l’époque d’après la crise de l’endettement et la difficile période d’ajustement structurel, qui n’a pas tardé à être greffée au stade de la libéralisation et de l’ouverture économique boostées par la mondialisation et les accords de libre-échange», note le CMC. Le fait que le Maroc ait réussi à faire reculer la mortalité, notamment infantile, mais aussi la fécondité, le pousse à faire face à un nouveau défi, celui de maîtriser et traiter les implications économiques et sociales du vieillissement de sa population. «La tâche est d’autant plus importante qu’une grande partie de ces personnes dites âgées ne bénéficie d’aucune forme de couverture sociale : pension retraite, allocation vieillesse, assurance maladie». Outre, la faiblesse des revenus, les dysfonctionnements se manifestent aussi dans le problème des inégalités des revenus.

Ces inégalités sont le résultat des politiques économiques et sociales menées au cours des trois dernières décennies. «Au niveau économique, la croissance a été moins inclusive, ce qui a contribué à l’émergence d’une frange sociale des pauvres, particulièrement au cours des années soixante-dix et des années quatre-vingt. Du côté social, les politiques menées ne disposent pas de l’efficacité nécessaire pour neutraliser les effets négatifs de la politique économique. La cadence de lutte contre la pauvreté a été tellement faible qu’il a fallu trois décennies pour réduire le stock de la pauvreté au tiers seulement», détaille le CMC. Ce dernier indique, par ailleurs, que la poussée démographique que le Maroc a connue depuis plus d’une cinquantaine d’années a engendré une profonde restructuration des espaces de peuplement : une concentration de près d’un tiers de la population dans trois régions seulement (le Grand Casablanca, Souss-Massa et Marrakech-Tensift), tendance croissante à la concentration des populations dans les régions côtières. Cette tendance s’est par ailleurs accompagnée par une forte progression de la population urbaine avec, comme conséquence, l’extension des périmètres des villes et les déséquilibres urbains qui en résultent. 

Lisez nos e-Papers