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L’opposition en rangs serrés pour amender le projet de budget

Les discussions autour du projet de loi de Finances ont démarré hier au sein de la Chambre des conseillers. Une lourde mission attend l’argentier du Royaume pour convaincre les parlementaires de l’opposition de la pertinence des dispositions du projet de budget, d’autant que le gouvernement ne dispose pas de la majorité numérique dans la seconde Chambre. Le risque du rejet du texte par les conseillers, à l’instar du scénario de l’année dernière, n’est pas exclu. Les groupes parlementaires de l’opposition comptent présenter des amendements en commun.

L’opposition en rangs serrés pour amender le projet de budget
L’année dernière, les conseillers de l’opposition ont fait tomber le projet de loi de Finances 2014 en commission et en plénière.

Le projet de loi de Finances 2015 est à mi-chemin de son adoption par l’institution législative. Si le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaïd, et celui du Budget, Idriss Azami, ont pu tirer leur épingle du jeu avec brio au niveau de la Chambre des représentants, en dépit des discussions houleuses qui ont marqué l’examen du texte tant en commission qu’en séances plénières, leur mission s’annonce plus difficile au niveau de la Chambre des conseillers. Les débats qui ont été entamés ce lundi au sein de la commission des finances de la seconde Chambre ont été des plus animés. En effet, l’opposition, en rangs serrés, est déterminée à amender le projet grâce à son poids numérique. Le gouvernement, rappelons-le, ne dispose pas de la majorité au sein de la Chambre des conseillers qui lui permettrait de faire passer son texte comme une lettre à la poste. L’année dernière, les conseillers de l’opposition ont fait tomber le projet de loi de Finances 2014 en commission et en plénière. Certes, le gouvernement a pu entériner le projet en deuxième lecture par la Chambre des représentants, mais le coup était dur sur le plan politique. Le même scénario risque de se reproduire cette année.

Les groupes de l’opposition, qui tirent à boulets rouges sur le projet de budget, sont décidés à présenter des amendements en commun. Pour le président du groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, Mohamed Ansari, la coordination est assurée entre les groupes de l’opposition. Ce conseiller adopte le même ton que les députés istiqlaliens estimant que le projet de loi de Finances est «trop maquillé par des chiffres qui ne correspondent pas à la réalité et reste marqué par un optimisme démesuré en contradiction avec la réalité». Les prévisions sont pointées du doigt par les parlementaires, notamment le taux de croissance ainsi que le prix du pétrole qui ne cesse de baisser sur les marchés internationaux.

L’opposition considère que le projet de budget est technique et s’inscrit dans la continuité sans prendre en considération les changements aussi bien nationaux qu’internationaux. Même le volet du renforcement de l’industrialisation – principal objet de fierté du gouvernement – est critiqué. À ce titre, le conseiller de la Fédération démocratique du travail Larbi Habchi estime qu’il faut, en premier lieu, procéder à la refonte de la charte d’investissement. «Il y a lieu de prendre en considération la nécessité de promouvoir la toute petite entreprise qui est le noyau dur du tissu économique marocain. Mais il s’avère au fil des lois de Finances présentées que le gouvernement manque d’une vision globale à caractère économique», relève-t-il. Sur le plan social, ce parlementaire syndicaliste reproche au gouvernement de chercher des solutions simplistes telles que la décompensation au détriment des classes moyenne et démunie. Pour rectifier le tir, le groupe fédéral compte, encore une fois, réactiver son éternelle proposition portant sur l’impôt sur la fortune.

Du côté de la majorité gouvernementale, les parlementaires saluent les dispositions du budget 2015. Le conseiller du Mouvement populaire, Mohamed Fadili estime qu’il s’agit d’un budget positif en raison du montant conséquent consacré à l’investissement ainsi que les mesures d’ordre social. «L’équilibre entre les volets économique et social est important. À cela s’ajoutent les autres textes juridiques qui viennent d’être votés et qui renforcent l’investissement comme le projet de loi sur le partenariat public/privé», dit-il.

Pour sa part, Abdelilah Hallouti, conseiller de l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), salue les mesures contenues dans le projet de loi de Finances 2015. «La situation de l’économie marocaine s’améliore d’année en année depuis 2012. La maitrise des équilibres macro-économiques permet d’améliorer le volet social», signale-t-il. Il précise, néanmoins, qu’il reste encore des efforts à déployer au niveau des secteurs sociaux (l’enseignement et la santé) bien que 50% du budget leur soient dédiés. 

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