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Le CAPM met en garde contre la e-clope

Le Centre antipoison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) vient relancer le débat sur la nocivité de la cigarette électronique, suite à divers incidents causés par certains de ses composants.

Le CAPM met en garde contre la e-clope
Le propylène glycol, un composant du e-liquide, peut être irritant pour la muqueuse oculaire ou nasale.

Le Centre a affirmé dans une récente publication avoir été contacté en janvier dernier pour deux cas d’exposition au e-liquide contenu dans la cigarette électronique. Il s’agissait alors d’un adulte «qui a renversé le liquide sur sa main et qui a souffert d’hypotension et de palpitations, et un enfant de 4 ans qui en a pris une gorgée, mais est resté asymptomatique», indique la même source avant de rappeler que ces accidents ne sont pas des cas isolés puisqu’aux États-Unis, de nombreux cas d’intoxications par le e-liquide sont répertoriés.

En détail, «il a été recensé 1.414 cas en 2013 et 651 depuis le début de l’année. La plupart concernent des enfants ayant touché ou avalé les liquides des petites fioles aux couleurs vives», précise le CAPM. Bien que ces incidents soient limités et ne se soient pas révélés mortels, le CAPM recommande de toujours tenir hors de portée des enfants les dispositifs électroniques de délivrance de nicotine, les cartouches de nicotine et les accessoires servant au remplissage. Par ailleurs, le Centre affirme la nécessité d’une législation marocaine sur le statut de ces produits, les conditions de fabrication et de commercialisation (constituants, étiquetage, importation, vente et publicité) et leur utilisation (récréative ou aide au sevrage tabagique). Des recommandations qui risquent de mettre les bâtons dans les roues de l’Association marocaine interprofessionnelle de la Vape (Amivape), laquelle a pour objectif de défendre l’intérêt de la cigarette électronique au Maroc. Son président, Mohamed Lahrichi, ancien fumeur et actuel vapoteur, et le CAPM s’accordent au moins sur une chose : le contenu de la e-clope, un mélange chimique, généralement composé de nicotine, de propylène glycol, d’arômes et d’autres substances chimiques. À noter que dans ces cigarettes, la teneur en nicotine est variable (6 à 24 mg de nicotine par cartouche). Toutefois, selon le CAPM, le consommateur ne peut savoir exactement ce qu’il inhale.

Or l’intoxication aigüe par la nicotine peut aller de simples troubles gastro-intestinaux jusqu’à des troubles cardiovasculaires, respiratoires et neurologiques parfois mortels. «Les cigarettes électroniques contiennent aussi de fortes concentrations de propylène glycol qui peut entraîner des effets toxiques à très fortes doses. Il est irritant par voie inhalée, cutanée et oculaire. Son ingestion peut donner une neurotoxicité», affirme le CAPM.
Un avis également partagé par le président de l’Amivape qui tempère cependant : «Le propylène glycol (PG) n'a montré aucune toxicité aigüe ou chronique lorsqu'il est ingéré. Les seuls effets rapportés chez l'animal sont des effets irritants sur la muqueuse oculaire ou nasale.

À noter cependant qu’il n’y a pas de données sur la toxicité à long terme du PG aux doses et à la fréquence d’utilisation observées chez les vapoteurs. Considérée par la Communauté européenne comme une substance non dangereuse pour la santé (directive 67/548/CEE), la glycérine est juste irritante pour les yeux et les voies respiratoires. En effet, la glycérine déshydratée produit de l'acroléine, un puissant irritant. Mais il faudrait une température de 275 °C pour que cette réaction ait lieu (60 °C pour la cigarette électronique)». Enfin, le président de l’Amivape reconnaît que la cigarette électronique n’est ni un médicament, ni un produit du tabac, c’est pourquoi il a créé le label «Vaposure». «C’est non seulement un gage de qualité, mais aussi un code éthique et déontologique dans lequel nous interdisons la vente aux mineurs de moins de 18 ans», conclut-il.

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