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Le ministère de la Santé met les points sur les «i»

Suite à la diffusion de publicités vantant les mérites de la cigarette électronique, le ministère de la Santé met les points sur les «i». Mais pourquoi la cigarette électronique fait-elle tant débat ? Que contient-elle vraiment ? Réponses.

Le ministère de la Santé met les points sur les «i»
La cigarette électronique contient des arômes et pour certaines d’entre elles de la nicotine.

Àl’étranger, certains pays ont déjà tranché pour l’interdiction de l’e-cigarette. C’est le cas de la Turquie, de l’Argentine, du Brésil, de Singapour et d’Israël qui ont décidé de ne pas attendre qu’on prouve la nocivité de la cigarette électronique. Aux États-Unis, l’e-cigarette est tolérée, bien que la fameuse Food and Drugs Administration (FDA) ne l’ait pas approuvée, faute d’information. En Europe, la directive européenne sur les produits de tabac doit être révisée. Elle prévoit de n’autoriser à la commercialisation que les cigarettes électroniques dont les e-liquides contiendraient moins de 4 mg/ml de nicotine. Une directive qui, si elle était appliquée au Maroc, pourrait bien dissuader les gros fumeurs, comme Hassan, 46 ans, qui nous fait part de son expérience. «Quand tu achètes une recharge, tu choisis ton pourcentage de nicotine. Moi je dois prendre 18mg/ml pour être “rassasié”», confie-t-il.
Bien évidemment, chez nous, on n'en est pas encore là, bien que le ministère de la Santé ait publiquement déconseillé l’usage de la cigarette électronique et de manière générale le tabagisme, quels qu'en soient la nature ou les produits utilisés, dont les composants sont la première source de maladies cardiovasculaires et de plusieurs cancers incurables chez les hommes et les femmes.
Une révélation intervenant à la suite de diffusions de publicités vantant les mérites de l’e-cigarette, à laquelle certaines vertus sanitaires sont attribuées, sans que des preuves scientifiques soient fournies. Le ministère exprime ainsi son plus grand étonnement des méthodes de marketing employées pour toucher un public de plus en plus jeune et non initié à la cigarette, et qui se trouve exposé à tous les risques cancérigènes et cardiovasculaires définitivement reconnus pour le tabagisme. Le ministère a également tenu à rappeler que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n'a jamais considéré les cigarettes électroniques comme un moyen d'aide au sevrage tabagique, et que ce même organisme ne disposait pas de preuves scientifiques permettant de confirmer l'innocuité ou l'efficacité du produit.
Mais au final, pourquoi la cigarette électronique séduit-elle tant, alors que ses propriétés sont loin de faire l'unanimité ? Il faut dire qu’en apparence elle a tout pour plaire. Elle a presque tout d’une cigarette. Une diode à l’une de ses extrémités simule la combustion et de la vapeur est aspirée de l’autre côté par l’utilisateur. À l’intérieur, pas de tabac. Quand le fumeur aspire, un capteur déclenche une résistance (l’atomiseur) qui vaporise une solution aromatisée contenue dans une cartouche. Mais que contient réellement cette cartouche ? En premier lieu un des solvants liquides comme le propylène glycol (PG), le glycérol ou la glycérine végétale (VG) ; des composés chimiques au nom scientifique qui nous laisse déjà perplexes.
D’autant plus que, si certains d’entre eux comme le PG ou le glycérol sont autorisés dans certaines fabrications cosmétiques, ce n’est pas pour autant qu’ils sont inoffensifs. D'ailleurs, ces produits chimiques, quand ils ne sont pas dans la cigarette électronique, pourraient s’avérer toxiques au-delà d’une certaine dose.
Cependant, leur inhalation serait considérée comme inoffensive, bien que la chose n’ait pas été prouvé. À noter que le propylène glycol est présent dans l'environnement domestique et quotidien dans les peintures à l'eau et dans certains vernis à ongles pour ne citer que quelques exemples.

Outre ces solvants, la cigarette électronique contient également des arômes et pour certaines d’entre elles de la nicotine, qui, selon l’OMS, est classée substance «très dangereuse». «Même lorsqu’ils sont limités à 2%, les e-liquides peuvent contenir des quantités de nicotine susceptibles d’entraîner une exposition cutanée ou orale accidentelle, avec des effets indésirables graves», soulignait l’agence dans son communiqué de presse.
Le tout est alimenté par une batterie. Il s’agit en général d’une pile lithium. La batterie sert à alimenter la vaporisation liquide de la nicotine. Elle est plus ou moins grande selon le modèle de cigarette, ce qui fait varier la quantité de vapeur produite. La taille de la batterie détermine également le poids de la cigarette. Les batteries peuvent être automatiques ou manuelles. Dans le second cas, il faut appuyer sur un bouton, le switch, pour la faire fonctionner.

Inventée au début des années 2000 en Asie, la cigarette électronique a vite séduit les fumeurs, car elle ne produit que de la vapeur et peut donc être utilisée en intérieur. Elle est présentée comme un substitut moins cher que la cigarette classique. Pourtant, Hassan n’en est pas tout à fait convaincu. «La cigarette électronique me revenait à 150 DH par semaine, contre 210 DH pour une cigarette traditionnelle. Et cela, à raison d’un paquet par jour. Je pense donc que la cigarette électronique est surtout pour les gros fumeurs. Ceux qui fument moins d’un paquet par jour ne rentreront pas dans leurs frais», affirme-t-il. Les différentes marques n’oublient pas non plus le côté ludique, proposant une gamme de parfum allant du tabac le plus classique au chocolat, en passant par le café, la cerise ou encore le coca-cola. Mais les effets indésirables sont encore mal évalués.

En effet, les solvants utilisés dans les cartouches pourraient présenter des risques et la nicotine, déjà nocive en elle-même, pourrait induire une dépendance à la cigarette électronique.
En effet, hormis le caractère potentiellement nocif pour la santé, l’e-cigarette induirait «un risque de dépendance primaire» pour les utilisateurs qui n’étaient pas forcément dépendants à la cigarette classique. Enfin, la e-cigarette provoquerait les mêmes effets indésirables que la cigarette conventionnelle, à savoir «toux, mal de gorge, accélération du rythme cardiaque…

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