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«Le projet de loi de Finances 2015 consacre 13 milliards de dollars aux importations d’armes. C’est cinq fois plus que ces six dernières années et 13 fois plus que ces 25 dernières années», écrit «El Khabar» dans son édition du 29 août. Ce quotidien algérien, qui cite l'Institut international de recherche de Stockholm pour la paix (SIPRI), estime que le budget que consacre l’Algérie à son armée dépasse celui des armées marocaine, égyptienne et tunisienne réunies. Sur la période 2006-2010, SIPRI classait l’Algérie dans le top dix des pays acheteurs d'armements. Ce pays est le huitième acheteur d'armes au monde sur la période. Dans son rapport 2011, SIPRI a placé l’Algérie, avec 3% du marché mondial, à la huitième position dans la liste des plus grands importateurs d’armes au monde pour la période 2006–2010. L’Algérie totalise, à elle seule, 48% des importations d’armes pour le continent africain.
Baisse de 25% des recettes pétrolières
«El Khabar» ajoute que Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a validé plusieurs contrats d’achat de nouveaux armements tels des avions de combat. En donnant plus de précision sur la nature de ces nouvelles acquisitions, le quotidien paraissant en langue française rapporte dans sa version électronique d’hier que : «La dernière loi de Finances consacre un budget très élevé à la Défense, lui permettant de poursuivre la modernisation des forces armées et son programme de remise à niveau. D’ailleurs, les annonces d’acquisition se multiplient. Les forces navales verront bientôt accoster dans leurs ports d’attache trois corvettes lourdes furtives C28A, fabriquées en Chine, mais dotées de radars et d’électronique occidentaux.
Le constructeur chinois annonce déjà qu’Alger a passé une seconde commande pour trois navires à construire en Algérie (…) Elles seront rejointes par ce qui sera probablement le vaisseau amiral de la marine algérienne, le porte-hélicoptères “Kalaât Ben Abbès”, déjà à flot en Italie, livré prochainement. L’ensemble de ces navires sera accompagné par une douzaine d’hélicoptères “Agusta Westland” spécialisés dans les missions en mer pour le sauvetage et la lutte anti-sous-marine. Des hélicoptères, russes cette fois, commenceront à arriver dans les bases des forces aériennes algériennes». Dans un pays où 97% des recettes ne sont assurées que par un seul produit, les hydrocarbures, «El khabar» relève qu’«un budget de cette importance met les autorités devant un défi.
Ce budget (consacré à l’armement, ndlr) requiert une économie florissante et tout repli des rentées en devise diminuerait la combativité de l’armée».
Or sur ce dernier point, la sonnette d’alarme a été tirée à plusieurs reprises et la dernière est toute récente. «La construction d’un État moderne ne peut se faire sur la base de la rente pétrolière engrangée. Les exportations en hydrocarbures de 2006 à 2011 ont baissé de plus de 25% et un tiers des salaires des fonctionnaires sont assurés par la fiscalité pétrolière et le Fonds de régulation qui est une caisse d’épargne pour assurer l’avenir du pays n’arrivera pas à satisfaire les besoins nationaux dans les prochaines années», avertit Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement algérien cité dans les colonnes d’«El Watan» le 26 août dernier
