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L'élite mondiale à Casablanca

Des chercheurs marocains et 400 autres venus de l’étranger et d'institutions prestigieuses telles que la NASA, les Muséums d'histoire naturelle de Paris, New York, Londres et Berlin ainsi que l'Institut national japonais de recherche polaire, prendront part aux travaux de ce congrès qui étudie ces «cailloux» tombés du ciel et riches en renseignements sur l'histoire de l'univers. Au cours des dernières décennies, des milliers de météorites, ces petits morceaux de débris de l'espace, ont été retrouvés au Maroc, en particulier dans le Sud.

L'élite mondiale à Casablanca
Dr Caroline Smith, experte anglaise, a qualifié la météorite de Tissint de «la plus importante de ces 100 dernières années».bPh. DR

À partir d'aujourd’hui lundi et jusqu’au 13 septembre, l’élite mondiale des scientifiques qui étudient les météorites tient sa 77e édition du congrès annuel de la «Meteoritical Society» à Casablanca.
La «Meteoritical Society» a été fondée en 1933 pour la promotion de l'étude des matériaux extraterrestres, ce qui inclut les météorites et les échantillons ramenés par les missions spatiales. Le choix du Maroc pour la tenue d'une rencontre d'un tel niveau est motivé par les épisodes successifs de tombées de météorites sur son territoire ; ce qui a permis aux scientifiques marocains de disposer de matériaux, objet de leurs recherches. Le dernier épisode d’une météorite tombée sur le territoire marocain remonte au 16 juillet dernier. Ce soir-là, une météorite était tombée aux alentours de 22h30 dans la région de Tighirt (à 15 km de Foum Lahcen dans le désert de Tata).

Des témoins oculaires sur place, ayant vu passer la météorite dans le ciel avant qu’elle ne s’écrase au sol, décrivent une boule bleu orange virant au rouge. Durant l’impact, une lumière éblouissante a éclairé pendant quelques secondes toute la région suivie d’une petite secousse sismique. D’autres sources non officielles affirment avoir perçu la force de cet impact jusqu’à 80 km à la ronde. Le 20 mai 2012, des nomades de la région d'Aousserd, près de Dakhla, avaient remarqué une boule de feu déchirer le ciel dont la couleur devint blanche brillante, et s’écraser sur le sol avec fracas. Une équipe de chercheurs, une fois sur place, a entamé les premières analyses sur le fragment qui s'est avéré être une météorite carbonée qui prendra le nom «Aousserd». Les chercheurs avaient alors déclaré que ce fragment est d'un grand intérêt scientifique. Avant cet événement, en juillet 2011, une météorite de sept kilos était tombée à Tissint qui s’avérera d'origine martienne, a confirmé la Meteoritical Society, l'association scientifique internationale de référence.

Un des témoins oculaires avait dit que cette boule était d'abord jaune avant de tourner au vert, éclairant toute la région et se brisant apparemment en deux morceaux. Un groupe de huit experts de cette organisation a analysé pendant plus d'un mois des fragments de la météorite et conclu qu'elle provenait bien de la Planète rouge. «Cette découverte est d'une énorme importance en raison de la qualité de la météorite», avait expliqué Carl Agee, directeur de l'Institute of Meteoritics à l'Université du Nouveau Mexique. Pour ce chercheur, la rareté de cette météorite martienne, baptisée Tissint, est qu’elle n'a pas été contaminée par un long séjour sur notre planète avant d'être découverte, a-t-il expliqué. L'Université du Nouveau Mexique en a acquis 108 grammes.

Vingt fois le prix de l’or

Les morceaux de la météorite, dont le poids varie de 1 à 987 grammes, ont été retrouvés fin 2011 par des nomades qui les ont vendus à des courtiers. Ces derniers les ont revendus à des collectionneurs privés et des musées du monde entier à des prix variant de 500 à 1.000 dollars le gramme, selon Carl Agee cité par le quotidien français «Le Monde». La valeur de cette météorite est ainsi de 10 à 20 fois supérieure à celle de l'or. Mais au-delà de la valeur marchande de ces cailloux tombés du ciel, c’est la matière qu’ils renferment qui intéresse les scientifiques. Certaines météorites renferment, en effet, des hydrocarbures aromatiques ainsi que des acides aminés comme c’est le cas de celle tombée le 17 octobre 2012 au nord de San Francisco aux USA.
La rencontre de Casablanca permettra donc aux chercheurs venus des quatre coins du monde de partager leurs expériences et d'affiner leurs connaissances. 

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