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Le manque de cohérence, un frein à la réalisation du plein potentiel des stratégies sectorielles

Les stratégies sectorielles et les accords de libre-échange ne produisent pas les effets escomptés sur la croissance économique, la compétitivité, la création d’emplois qualifiés et le développement humain. Cette situation est due notamment au déficit de cohérence, au manque de concertation collective, tant en amont qu’en aval, ainsi qu’à l’absence d’une stratégie d’exécution claire et organisée ayant trait à l’ouverture du pays. Le constat est dressé par le Conseil économique, social et environnemental dans un rapport qui devait être adopté hier après-midi. Pour redresser la situation, quelque 25 recommandations sont émises par l’institution présidée par Nizar Baraka.

Le manque de cohérence, un frein à la réalisation du plein potentiel des stratégies sectorielles
Le Conseil économique, social et environnemental estime nécessaire la création d’une instance nationale d’intelligence économique.

«Le déficit de cohérence représente le frein majeur pour la réalisation du plein potentiel des stratégies sectorielles et des accords de libre-échange». C’est ce qui ressort d'une étude menée par le Conseil économique, social et environnemental sur la «Cohérence des politiques sectorielles et accords de libre-échange». D’après le rapport du CESE qui devait être adopté hier après-midi, l’action publique en matière de pilotage intersectoriel et d’insertion de l’économie marocaine dans le monde est caractérisée par des carences structurelles. Le constat est sans appel. Il s’appuie sur des observations concrètes. Ainsi, à titre d’exemple, la priorité n’est pas accordée, en amont, à la démarche de concertations pour la mise en cohérence d’ensemble.

Pourtant, selon l'institution présidée par Nizar Baraka, cette approche est essentielle pour «permettre au pays de disposer d’une projection économique optimale à long terme», faire avancer la production nationale dans «une logique de bloc», prioriser les zones et les pays avec lesquels il convient d’intensifier les relations commerciales, négocier et appliquer en conséquence les accords de libre-échange (ALE). Le même constat est fait en aval. La concertation manque à tous les niveaux entre les différents acteurs aussi bien publics que privés. D’après les experts du CESE, les rares tentatives de convergence ont été limitées dans le temps, ou menées dans des circonstances exceptionnelles.

L’absence d’une stratégie d’exécution claire et organisée ayant trait à l’ouverture du pays est un autre reproche adressé par le Conseil économique, social et environnemental aux pouvoirs publics : ceux-ci sont épinglés à cause du manque d’une réelle préparation avec des politiques d’accompagnement en vue d’en tirer un réel profit, «notamment pour la montée en chaîne de valeur et le renforcement de la compétitivité nationale».

Tous ces dysfonctionnements font que les stratégies sectorielles et les accords de libre-échange «ne produisent pas les effets escomptés sur la croissance économique, la compétitivité, la création d’emplois qualifiés et le développement humain», selon le rapport. Les experts du Conseil enfoncent le clou davantage en soulignant qu’aucune stratégie sectorielle n’a réussi, à ce jour, à atteindre le niveau des objectifs initialement fixés. Pour redresser la situation, des mécanismes institutionnalisés devront être mis en place pour assurer une parfaite cohérence des politiques de production entre elles et une utilisation rationnelle des ressources communes.

En gros, le CESE émet quelque 25 recommandations, articulées autour de quatre axes stratégiques. Il s’agit en premier lieu de la nécessité de mettre en cohérence les stratégies sectorielles à travers notamment l’adoption d’un référentiel portant sur «un temps commun» (3 ans et 2020), la déclinaison territoriale, la gestion mutualisée des ressources partagées, la mise en place d’instances de pilotage et de mise en œuvre et la polarisation des politiques publiques.

Le deuxième axe porte sur la concertation et la forte implication du tissu productif. La réalisation de cet objectif passe par le renforcement des capacités nationales en matière de ressources humaines, la restructuration des instances représentatives du secteur privé et l’intégration des syndicats et des organisations de la société civile dans le renforcement des politiques sectorielles et internationales. Le développement des partenariats public-privé s’avère également nécessaire tout en élargissant leurs cibles.
Le troisième axe est basé sur la promotion, la diplomatie et la politique économique internationale. Dans ce cadre, plusieurs mesures sont à envisager, notamment la poursuite de la politique d’ouverture économique et l’amélioration de son rendement, le renforcement du marché intérieur comme levier de compétitivité de la production nationale, l’amélioration du pilotage et de l’exploitation des ALE, ainsi que la convergence de l’appareil promotionnel du Maroc.

L’intelligence économique constitue le quatrième axe. Le Conseil économique, social et environnemental estime nécessaire la création d’une instance nationale d’intelligence économique, le partage de l’information disponible sur les opportunités d’affaires et la mise à contribution des experts marocains, au Royaume et à l’étranger, pour le développement du pays.

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