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Les mosquées menaçant ruine surveillées de près

Les mosquées, notamment les plus anciennes, seront contrôlées plus étroitement et leur état sera suivi de très près. L’objectif est d’éviter la reproduction de drames comme celui de 2010 où l’effondrement du minaret de la mosquée Bab Berdieyinne à Meknès avait fait 40 morts. Un Dahir publié au Bulletin officiel du 24 juillet 2014 relatif au contrôle de l’état de construction des mosquées met chacun devant ses responsabilités.

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Le drame de l’effondrement à Meknès, en février 2010, du minaret de la mosquée Bab Berdieyinne, causant la mort de 40 personnes et faisant 70 blessés, n’est pas complètement effacé des esprits. Six ans auparavant, un autre drame, survenu en novembre à Fès, avait également causé une dizaine de morts suite à l’effondrement du toit de la mosquée Aïn Khalil. Plus récemment, en mars dernier, l’effondrement du toit de la mosquée Bilal à Tanger n’avait causé, heureusement, que quelques blessés… C’est pour parer à de telles catastrophes à l’avenir que des mesures devraient être prises. C’est en tout cas ce que prévoit le Dahir, publié au BO 6276 du 24 juillet 2014, relatif au contrôle de l’état de construction des mosquées.

Le texte spécifie des mesures d’inspection de l'état des mosquées et les mesures à prendre pour garantir la sécurité dans ces lieux de culte. Ainsi, le but de ce dahir est de mettre sur pied des mécanismes efficaces pour le contrôle de ces monuments de manière régulière afin de s’enquérir de leur bon état et éviter tout risque (effondrement, fissures…) qui pourrait mettre en danger la vie des fidèles. Ce nouveau dahir charge les walis et les gouverneurs de procéder à une inspection technique des mosquées se trouvant dans le périmètre de leur compétence territoriale. Ce contrôle doit être mené à travers une expertise de bureaux d’étude spécialisés. Le texte prévoit la création d’une commission provinciale d’inspection à installer auprès des walis et gouverneurs pour effectuer ce contrôle. Ces commissions provinciales sont chargées d’élaborer un plan d’inspection de l’état des mosquées et de veiller à son application.

Chaque commission doit établir une liste des mosquées qui devront faire l’objet d’expertise ainsi que le cahier des charges relatif à cette expertise technique. La commission doit également établir la liste des mosquées dont l’état exige une restauration ou qui doivent être démolies pour être complètement reconstruites. La commission rédige des rapports d’activité et des recommandations à adresser aux walis ou gouverneurs qui doivent prendre les décisions qui s’imposent. De même, un rapport annuel relatif au bilan des travaux de la commission et qui fait le point sur l’état des mosquées, notamment celle menaçant ruine, ainsi que les mesures à prendre à ce sujet. Ce rapport doit être soumis aux walis et aux gouverneurs concernés ainsi qu’au ministère des Habous et des affaires islamiques.

La commission provinciale d’inspection de l’état des mosquées est composée, en plus du wali, du représentant du Conseil local des oulémas, d’un représentant du conseil communal, du délégué représentant le ministère des Habous et des affaires islamiques, des représentants des ministères de l’Urbanisme et de l’Habitat, des représentants de l’Agence urbaine et de la Protection civile. Cette commission se réunit une fois au moins par an ou à chaque fois que c’est nécessaire. Il faut signaler que les budgets des expertises effectuées ainsi que les frais de démolition et de reconstruction sont à supporter par le budget du ministère des Habous et des affaires islamiques. Par ailleurs, il faut rappeler que, depuis 2010, l’État a consacré une enveloppe d’un milliard 131 millions de dirhams dans le cadre du programme national de réhabilitation des mosquées et salles des prières menaçant ruine. Un programme lancé par S.M. le Roi le 14 mai 2010 à Oujda.

Les derniers chiffres du ministère des Habous et des affaires islamiques montrent que, pour l’année 2013, un budget de 331 millions de dirhams a servi à financer la réhabilitation de mosquées menaçant ruine qui avaient été fermées et dont les travaux de restauration ne pouvaient pas être reportés en raison de la demande pressante des habitants. En général, ce sont 759 opérations de restauration, de reconstruction ou de réhabilitation qui ont été effectuées. Il s’agit de 151 mosquées démolies et reconstruites avec un budget de 660 millions de dirhams, 306 salles de prières restaurées avec un budget de 240 millions de dirhams et de 36 mosquées classées comme des monuments réhabilitées avec un budget de 231 millions de dirhams.

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