La première des deux boîtes, qui enregistrent les paramètres de vol et les conversations dans la cabine de pilotage, avait été récupérée vendredi parmi les débris de l'appareil par des militaires français et acheminée à Gao, où est basé «le centre de gestion tactique des opérations» sur le crash, associant la France, le Mali et la Minusma.
La France est déployée militairement depuis janvier 2013 au Mali, où elle compte actuellement «environ 1.600 hommes» qui y «poursuivent une mission de lutte contre les groupes armés terroristes tout en appuyant» les forces maliennes et de la Minusma, selon le ministère français de la Défense. Dépêchés par Paris, une vingtaine de gendarmes et de policiers ainsi qu'une équipe du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sont arrivés samedi à Gao, d'où ils se sont rendus sur le site du drame. Sur place, «leur travail technique consiste à recueillir le maximum d'informations» sur l'avion et l'accident, ce qui devrait prendre «quelques jours», selon Rémi Jouty, directeur du BEA.
Les dépouilles mortelles «difficilement récupérables»
Ensuite, les enquêteurs se concentreront sur «l'exploitation des enregistreurs et la collecte d'autres données, de contrôle aérien, les données météo» notamment, a indiqué samedi M. Jouty, estimant qu'il était actuellement «trop tôt pour faire la moindre hypothèse» sur la cause de l'accident. Plusieurs spécialistes ont évoqué les mauvaises conditions météorologiques. L'avion d'Air Algérie, un McDonnell Douglas MD-83, loué auprès de la société espagnole SwiftAir, était parti de Ouagadougou pour Alger dans la nuit de mercredi à jeudi et s'est écrasé 50 minutes après avoir décollé. Aucune des 118 personnes à son bord n’a survécu. Au Burkina Faso, des proches de victimes de diverses nationalités ont aussi été reçus samedi par le Président Blaise Compaoré.
Le chef d'état-major particulier du Président burkinabé a affirmé que la récupération des dépouilles mortelles serait extrêmement difficile, voire quasiment impossible, l'avion s'étant désintégré en s'écrasant, avec des débris éparpillés sur une grande étendue. «Je ne pense pas qu'on puisse reconstituer les corps (...), ils ont été éparpillés, dispersés. Je ne suis pas sûr qu'on puisse (en) retrouver certains», a-t-il prévenu. Selon lui, certaines familles ont souhaité «au moins (...) avoir les cendres» de leurs proches.
Les débris étaient éparpillés sur une distance de 500 mètres, mais nous avons constaté que cela est dû au fait que l’avion s’est écrasé d’abord (au) sol et a certainement dû rebondir pour aller plus loin», a-t-il ajouté.