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Moscou menace l'Europe de couper le gaz

La Russie a agité la menace d'une coupure du gaz à l'Europe juste avant l'ouverture vendredi à Berlin de négociations entre Ukrainiens, Russes et Européens sur le dossier gazier, sur fond de conflit entre Kiev et les séparatistes prorusses.

Moscou menace l'Europe de couper le gaz
Le géant gazier russe Gazprom a interrompu en juin ses livraisons à l'Ukraine.

La réunion de Berlin, qui vise à résoudre le contentieux entre Kiev et Moscou sur le prix du gaz et à garantir les livraisons à l'Union européenne, s'est ouverte au moment où la trêve des combats se consolide le long de la ligne de front dans les régions séparatistes russophones de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine).
Le géant gazier russe Gazprom a interrompu en juin ses livraisons à l'Ukraine, qui refuse la hausse des prix imposée dans le contexte de la crise entre Kiev et Moscou, et qui a accumulé, selon la Russie, 5,3 milliards de dollars d'impayés. «Nous sommes prêts à ne pas exiger immédiatement ce paiement. Le groupe ukrainien Naftogaz doit verser tout de suite 2 milliards de dollars, nous pourrons ensuite restructurer le reste de la dette», a déclaré le ministre russe de l'Énergie, Alexandre Novak.

Selon des diplomates, Bruxelles propose un compromis qui verrait l'Ukraine payer son gaz 385 dollars les 1.000 m3 l'hiver et 325 dollars l'été. Mais Gazprom avait rejeté une proposition similaire en juin juste avant de couper le robinet à l'Ukraine.

Le groupe russe exige d'être payé 485,5 dollars par Kiev, au lieu des 268,50 dollars qu'il réclamait à l'ancien régime ukrainien. Depuis la coupure du gaz, l'Ukraine a tenté de trouver des solutions, notamment en achetant du gaz à des opérateurs privés en Europe. Gazprom estime que cette revente de gaz, selon la méthode des «flux inversés», n'est pas conforme aux contrats commerciaux. Et menace donc les Européens de prendre des mesures de rétorsion, notamment de leur couper le gaz. «Les contrats en vigueur ne prévoient aucune réexportation», a déclaré le ministre russe de l'Énergie dans un entretien au quotidien allemand des affaires «Handelsblatt», en appelant les Européens à respecter les contrats. «C'est uniquement cela qui peut garantir des livraisons sans interruption aux consommateurs européens», a-t-il précisé. L'opérateur du réseau hongrois de gazoducs, FGSZ, a ainsi annoncé jeudi soir qu'il avait suspendu pour une durée indéterminée les livraisons de gaz à l'Ukraine pour des raisons techniques, une mesure «inattendue et inexpliquée» selon le groupe public ukrainien Naftogaz. Dans ce contexte, le seul apaisement vient de l'est de l'Ukraine, où l'intensité des combats est sans commune mesure avec celle qu'ils avaient atteinte avant le cessez-le-feu du 5 septembre. 

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