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Ahmed Toufiq : «Le Dahir est un tournant dans le processus de régulation de la chose religieuse»

Avec le Dahir relatif à l'organisation des tâches des préposés religieux et à la définition de leurs situations, un pas important a été franchi dans la restructuration du champ religieux. Présentant ce Dahir, promulgué le 20 mai dernier, le ministre des Habous et des affaires islamiques a relevé que ce texte s'inscrivait dans le cadre de la stratégie intégrée et inclusive destinée à la restructuration du champ religieux, lancée en 2004 à Casablanca par S.M. le Roi Mohammed VI et dont le préposé au culte constitue l'un des piliers.

Ahmed Toufiq : «Le Dahir est un tournant dans  le processus de régulation de la chose religieuse»
Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques.

La particularité du dahir relatif à l'organisation des tâches des préposés religieux et à la définition de leurs situations réside dans la mise en place d’un cadre réglementaire et légal régissant les fonctions et les statuts des proposés religieux, toutes catégories confondues. Car, auparavant, les tâches des préposés ont été, surtout, définies par la coutume, qui pendant longtemps était la référence en la matière. Aujourd’hui, le Dahir en question permet une transition de la coutume vers la loi, a souligné Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques, lors d’une conférence de presse, tenue hier au siège de son ministère. Dans ce sens, le ministre a affirmé que le Dahir vise à encadrer, de manière légale, certains volets, déjà entérinés par la coutume. Il s’agit, notamment, de l’interdiction faite aux préposés religieux d’appartenir à des syndicats et à des partis politiques.

Pour lui, cette interdiction a toujours été de mise, mais elle est dorénavant formelle. «Le dahir royal ne fait que confirmer une réalité qui existe depuis très longtemps. Les préposés religieux savent que la pratique de la politique est interdite. D’ailleurs, une faible minorité des imams exploitent les mosquées à des fins politiques. Désormais, ils sont obligés, au nom de la loi, de rester loin de la politique dans l’exercice de leur fonction principale, en l’occurrence l’encadrement religieux. Ils sont interdits d’exprimer la moindre position politique dans le cadre de l’exercice de leur fonction».

L’interdiction faite aux imams d’appartenir à des syndicats ou des partis politiques ne porte en aucun cas atteinte à leurs convictions politiques. Les préposés religieux préservent toujours leur droit de voter et même de se présenter aux élections. Il suffit que le préposé présente sa démission de son poste six mois avant la date des élections. Ainsi, les droits des imams demeurent préservés. «Sa Majesté le Roi, Commandeur des croyants, est le seul garant des droits de ces imams et il en est leur défenseur», a souligné le ministre des Affaires islamiques.

L’interdiction d’appartenir à des partis politiques ou des syndicats vise à préserver la chose religieuse de toute surenchère, car celle-ci ne supporte aucune concurrence, contrairement à la politique. Et le ministre de préciser que le fait de prévenir tout amalgame vise aussi à préserver la politique, puisque «nous en avons besoin dans la gestion de la chose publique».

Pour le détail, l’article 4 du Dahir a clairement défini les fonctions des préposés religieux. Celles-ci se répartissent entre les tâches purement religieuses, telles qu’al imama, l’encadrement, al irchad, et les prêches religieux, d’une part, d’autre part les tâches d’assistance, comme le gardiennage et la propreté. Le dahir a spécifié aussi, dans sont article 7, les droits et obligations des préposés. Outre l’interdiction formelle d’appartenir à un parti politique ou un syndicat, le texte instaure une incompatibilité entre la fonction du préposé religieux et l’exercice de toute activité professionnelle dans le secteur public ou privé. À moins d’une autorisation délivrée par le département des Habous et des affaires islamiques.

Parmi les obligations, figurent aussi le respect de la doctrine malékite, et les principes fondamentaux du Royaume ainsi que le respect des lieux de culte. Les préposés ont droit à un salaire mensuel, la promotion, des primes, et des congés de maternité. S’y ajoutent les avantages que leur procure la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales des préposés religieux.

Sur un autre registre, le ministre a indiqué que le Dahir en question était l'aboutissement de plusieurs années de travail. Ainsi, il s’est dit étonné de voir certaines parties lier sa promulgation aux échéances communales, précisant que cette idée était totalement fausse. Le dahir portant sur l’organisation des tâches des préposés religieux et la définition de leur situation sera suivi par des textes de loi pour le clarifier davantage. S’ajoutent à cela d’autres textes concernant diverses questions relatives au champ religieux.

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