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Le secteur privé interpellé

La Fondation Attijariwafa bank a organisé, le 23 juillet à Casablanca, une rencontre sur la richesse culturelle et les potentialités économiques dans les provinces du Sud. Un appel a été lancé au secteur privé pour contribuer au développement de cette région du Royaume.

Le secteur privé interpellé
Hajbouha Zoubeir, experte auprès du CESE, lors de la rencontre qui a réuni plus de 200 personnes.

Apprécier la richesse culturelle et les potentialités économiques dans les provinces du Sud. C'était l’objet d’un Ftour-débat organisé le 23 juillet à Casablanca par la Fondation Attijariwafa bank dans le cadre de son cycle «Échanger pour mieux comprendre». Plus de 200 personnes, du monde des affaires et hauts responsables publics, ont participé à cet événement placé sous le thème : «Entre culture et développement économique, voyage au cœur des provinces du Sud». La rencontre a connu une intervention de Hajbouha Zoubeir, experte auprès du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui avait pris part à l’élaboration des propositions pour un nouveau modèle de développement pour les provinces du sud du Royaume. Pour l'exprte, le secteur privé a un rôle à jouer dans l’accélération du développement des régions de Guelmim Es-Semara, Laâyoune-Boujdour, Sakia El Hamra et Oued Ed-Dahab-Lagouira. Pour le moment, le secteur privé reste très peu actif dans cette partie du Royaume, selon le CESE : seulement 1,2% de la production industrielle nationale. L’investissement privé est faible (3 à 4 milliards de DH). Il est majoritairement réalisé par des acteurs locaux (à 60-65%), les investisseurs nationaux représentant 30 à 35% et ceux internationaux 10 à 15%. Rappelons que dans son analyse, le CESE a aussi souligné la faible contribution du système bancaire au financement de l’économie des provinces du Sud.

Les dépôts et les crédits bancaires des 3 régions plafonnent à près de 1% des indicateurs nationaux. L’encours total de crédit bancaire ne dépasse pas 8 milliards de DH, soit seulement 32% du PIB local, contre 98% au niveau national. Ce gap s’explique par l’importance des investissements publics, le niveau de liquidité élevé (l’épargne totale avoisine 8 milliards DH, pour seulement 3 milliards d’investissements) et un taux élevé de sinistralité sur les crédits bancaires (9% contre 5% pour tout le pays). Pourtant, ces provinces représentent 59% du territoire national et 3,2% de la population du Royaume. Le PIB des régions du Sud s'élevait en 2010 à environ 33,24 milliards de DH, soit 4,3% de la richesse nationale annuellement produite. En 2012, ces régions ont contribué pour 4,4%, selon les derniers comptes régionaux du HCP. Ces provinces présentent également un PIB par habitant de 35.770 DH, supérieur à la moyenne nationale qui est de 25.386 DH.

Pour l’instant, l’État reste le premier investisseur et employeur dans les provinces du Sud. Selon le rapport de la CESE, L’État contribue au PIB desdites provinces à plus de 54%, dont 43% en direct (33% pour l’État et 10% pour les entreprises publiques) et 11% en indirect (PIB induit par l’investissement public). Malgré cet effort des pouvoirs publics, la région souffre d’une économie peu diversifiée, peu valorisée et domine par l'économie de rente.

De même, près de 75% des emplois sont concentrés sur trois secteurs : pêche, secteur public et commerce-services. En outre, le taux de chômage dans la région est deux fois plus élevé que la moyenne nationale (18,4%) et atteint 29% chez les jeunes et 35,9% chez les femmes. De plus, 29% de la population active évolue dans l’informel (70.000 personnes).

Dans le cadre de la feuille de route tracée par le CESE, les besoins en investissement de la région sont estimés à plus de 140 milliards de dirhams pour les dix prochaines années.
À souligner que la deuxième partie du Ftour-débat a connu une intervention en binôme, du célèbre musicologue Ahmed Aydoun et du poète Taleb Bouya Laatigue qui ont alterné explications sur les origines de la musique et poèmes hassanis. Cette soirée a été, en outre, animée par la troupe Mnat Aïchata de Guelmim. 

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