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Accueil next Fête du Trône 2006

Des politiques, des syndicalistes et des universitaires réagissent

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Nabil Benabdellah, ministre de l'Habitat et de la politique de la ville

«La mobilisation de tout le monde est requise»

«C’était un discours fort comme tous les discours de Sa Majesté. Je dirais aussi que c’était un discours d’orientation et de mobilisation. En effet, c’est une véritable adresse destinée en particulier aux différentes forces vives du pays, par rapport au chemin parcouru. Un chemin qui reste très important et significatif. Cette adresse relate également les importantes réformes entreprises ces dernières années. Ce discours a ainsi rappelé et étalé les grands acquis du Maroc, mais tout en mettant l'accent, dans une lucidité singulière, sur le chemin qui reste à parcourir. Et je pense que c’est là où la participation de tout le monde est requise. Cette mobilisation doit être fédératrice autour d’un projet ambitieux, celui d’un modèle de développement marocain orienté prospérité économique, justice sociale et démocratie.» 

Idriss Azami, ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des finances, chargé du Budget

«Notre devoir à nous tous est d’accélérer la mise en œuvre des réformes pour être au rendez-vous»

«Le discours de S.M le Roi a notamment appelé à la poursuite des réformes structurelles, l’accélération de la mise en œuvre des stratégies sectorielles pour la promotion de la compétitivité du Maroc et à la poursuite des chantiers de promotion et de développement des infrastructures de compétitivité. Et au centre de tout cela, le capital humain. Pour bien évidemment permettre à notre pays de franchir le cap. Le Maroc est aujourd’hui sur une certaine lancée, qui lui permet d’être parmi les pays émergents. Notre pays est sur la bonne voie et notre modèle de développement a atteint ce degré de maturité pour entrer dans le cercle des pays émergents. Le souverain l’a d’ailleurs bien souligné dans son discours. Notre devoir à nous tous est d’accélérer la mise en œuvre des réformes pour être au rendez-vous.
D’ailleurs, je peux vous citer quatre des objectifs principaux du projet de loi de Finances 2015 qui entrent dans cadre. Il s’agit de la promotion de la compétitivité de l’économie et des mesures en faveur de la compétitivité de l’entreprise, de la poursuite des grandes réformes (justice, régionalisation, retraites, compensation, fiscalité…), de la garantie de la justice sociale et de la poursuite de la consolidation de notre cadre macroéconomique et de l’équilibre de notre équilibre macroéconomique». 

Hamid Chabat, secrétaire général de l’UGTM
«Mettre en avant le rôle des syndicats sérieux procède de la conviction de Sa Majesté de l’importance de leur contribution»

Le discours royal prononcé à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple s’inscrit dans le prolongement du discours royal fait à l’occasion de la fête du trône. C’est un discours qui a rendu hommage aux différentes forces vives de la nation notamment les syndicats et les partis politiques sérieux ainsi qu’aux gouvernements qui se sont succédé et à la société civile.
S’agissant des syndicats en particulier, je pense que ce discours constitue un signal royal fort puisque le souverain y a rappelé le mémorandum qui a été adressé à S.M. le Roi en vue d’assurer une représentativité des syndicats au sein de la deuxième Chambre. Mémorandum auquel le Souverain avait répondu favorablement. Il faut dire que le mouvement syndical a contribué d’une manière ou d’une autre à la préservation de la stabilité du pays en dépit des problèmes dont il souffre. Le fait que le souverain met en avant le rôle des syndicats sérieux procède de la conviction de Sa Majesté du rôle important qu’ils jouent. Donc après ce discours royal, je pense que le gouvernement se doit de réactiver et institutionnaliser le dialogue social. Les syndicats sont indispensables dans tout projet de société démocratique et il est impératif que le gouvernement établisse avec eux un vrai dialogue. Le Souverain a évoqué l’importance du climat des affaires et ce dernier ne peut être sain et propice au développement économique sans dialogue avec les syndicats. 

Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT
«Mettre en avant le rôle des syndicats est un bel exemple d’interaction entre l’institution royale et la classe ouvrière»

«Dans son discours à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple, le Souverain a souligné le rôle des syndicats dans l’instauration de la paix sociale. Pour rappel, S.M. le roi avait répondu favorablement dans son discours du 9 mars au mémorandum adressé par l’UMT au Souverain, où elle expliquait le rôle des syndicats au sein du Parlement et la mission qui leur incombe dans les domaines socioéconomiques. Il ne faut pas oublier que notre syndicat après sa création en 1955 ne se contentait pas de défendre les augmentations salariales, mais aussi l’indépendance du Maroc et ses valeurs nationales. Après l’indépendance, l’UMT s’est engagée dans la lutte pour la préservation des droits des travailleurs et le renforcement de l’édifice démocratique. Et depuis l’intronisation de S.M. le Roi Mohammed VI, notre syndicat assume sa responsabilité dans la défense des grandes causes nationales, mais sans oublier la promotion des droits de la classe ouvrière. Je précise que lorsque le printemps arabe a secoué plusieurs pays de la région, l’UMT a été à la hauteur de sa responsabilité historique puisqu’elle a contribué à la stabilité du pays et à la garantie de la paix sociale. Je pense que le fait que le Souverain mette en avant le rôle des syndicats dans la préservation de la paix sociale sans compromettre les droits de la classe ouvrière est un exemple d’interaction entre l’institution royale et la classe ouvrière.» 

Mohamed Abied, secrétaire général de l'Union constitutionnelle
«Un discours axé sur le développement et la démocratie»

«Le discours royal a été axé sur deux points essentiels sans lesquels le Maroc ne peut avancer  : le développement et la démocratie. Cette vision rejoint la pensée de Feu Mohammed V lorsqu’il avait dit “Nous devons passer du petit jihad au grand jihad”. Le petit jihad a consisté à libérer le pays du joug du protectorat alors que le grand jihad est celui de l’évolution vers une société développée et démocratique. C’est sur ces deux points que le Maroc peut aspirer à un bon classement dans le concert des nations. Tout en donnant des exemples sur les chantiers socio-économiques déjà lancés, S.M. le Roi a insisté sur la nécessité d’accélérer la cadence des réalisations. Nous connaissons tous la conjoncture historique dans laquelle est intervenue la révolution du Roi et du peuple, et ce discours rejoint l’esprit même de la pensée de Feu le Roi Mohammed V». 

Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques (OEG) à Paris
S.M. le Roi est l'«homme des réformes hardies, porteur d'une vision à long terme»

«Le Maroc est en train de devenir un pays émergent grâce à la concrétisation des efforts consentis depuis une quinzaine d'années. Le Royaume a relevé des défis considérables et les bons résultats réalisés par le pays sont l'œuvre de la vision royale et de la mobilisation du peuple marocain pour que le Maroc soit au rendez-vous avec l'Histoire. S.M. le Roi Mohammed VI a une ambition et un projet pour le développement économique et social de son pays. C'est l'homme des réformes hardies et il est porteur d'une vision à long terme. Le Maroc a un cap, il sait où il va. Au sud de la Méditerranée et même dans l'ensemble du monde actuel, cela est suffisamment rare pour mériter d'être souligné. Cette vision à long terme est une autre preuve de l'exception marocaine».

Said Khoumri, professeur de droit constitutionnel et des sciences politiques, Université Qadi Ayyad
«Le discours royal s’inscrit dans le sillage de celui prononcé à l’occasion de la Fête du Trône»

«Le discours royal s’inscrit dans le sillage de celui prononcé par le Souverain à l’occasion de la Fête du Trône en ce qui concerne le volet dédié au modèle de développement adopté par le Royaume. Ce modèle est désormais prêt à être soumis à une lecture critique pour le renforcer et surtout pour le protéger et l’améliorer. Les trois fondements de ce modèle cité dans le discours royal sont le développement démocratique et institutionnel, le progrès économique et social et l’ouverture régionale. Les trois volets ont connu des développements importants, mais des lacunes persistent encore et les différents acteurs ont été appelés à œuvrer pour les combler. Ainsi, au niveau du développement démocratique et institutionnel, le Maroc avec la Constitution de 2011 a initié une réforme globale au niveau de l’organisation des pouvoirs et des droits fondamentaux, mais la mise en application des dispositions de la Constitution connait quelques retards. Quant au progrès économique et social, malgré l’effort louable fourni, il ne profite pas à certaines couches sociales. D’où la nécessité de mettre en place des stratégies permettant une distribution équitable des ressources. Le dernier point fait référence à l’ouverture régionale. À ce niveau, le Souverain a souligné que le Maroc ne concentre plus ses relations avec un ou deux partenaires, mais cherche à diversifier ses partenaires surtout en Afrique, dans un objectif non seulement économique, mais aussi pour participer à la paix et à la stabilité de la région».

Salah Eddine Kadmiri, vice-président général de la CGEM
«Le discours royal est structurant pour les opérateurs économiques»

«Le Discours de S.M. le Roi
Mohammed VI s’inscrit dans la lignée du discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône. Deux interrogations essentielles, structurantes pour nous en tant que patronat, se dégagent de ce discours, à savoir : où est-ce que nous sommes et qu’est-ce que nous avons réalisé ? Je pense que ces deux messages doivent nous interpeller tous, aussi bien le patronat à travers la CGEM que le gouvernement. Il s’agit d’interrogations très importantes avec une ligne directrice importante, c'est-à-dire : où est-ce que nous voulons aller ? Nous relevons également dans ce discours une notion très stratégique, à savoir le facteur temps. Cela veut dire qu’il y a des décisions urgentes que nous devons prendre ensemble. Le Royaume a mis en place un certain nombre de plans sectoriels auxquels Sa Majesté a fait allusion, notamment le Plan Halieutis et le Plan Maroc vert, qui ont permis à notre économie de se développer. Je pense qu’il va falloir que l’on prenne le courage ensemble pour prendre des décisions importantes. Il faut surtout être pragmatique. Aujourd’hui, le Maroc a les capacités nécessaires pour aller de l’avant. Et c’est à ce niveau-là que le message royal interpelle le gouvernement. En termes plus clairs, il y a un certain nombre de lois à faire et des mesures d’urgence à mettre en place. Il faut aussi être ambitieux. C’est ce que nous ne cessons de réitérer au niveau de la CGEM. Nous sommes confiants dans notre économie nationale qui peut être encore plus agressive et avoir une bonne position à l’international. Enfin, je dirais que le discours royal est structurant pour nous et pour l’ensemble des acteurs. Il retrace les mêmes ambitions que nous avons tous pour notre patrie.»

Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques
«Le Maroc dispose de tous les atouts lui permettant de faire partie du club restreint des pays émergents»

«Cette grande ambition royale de voir le Maroc faire partie du concert des pays émergents, qui est aujourd'hui un espace très réduit, n'est pas un vœu pieux ni un rêve. C'est une ambition réaliste. Le Maroc est aujourd'hui bien avancé dans cette voie pour accéder au statut des pays émergents. L'objectif aujourd'hui est de rendre l'économie nationale plus attractive, plus compétitive et productrice de richesses et de développement. Nous sommes sur la bonne voie, mais il y a encore un grand effort à fournir pour être au rendez-vous avec l'histoire et pour avoir notre avenir et notre destin entre nos mains. Nous avons une grande opportunité au vu de toutes nos réalisations et tous nos acquis, et nous avons une chance d'avoir une volonté royale avec une stratégie et des politiques des plus clairvoyantes. Reste l'engagement de tout à chacun, citoyens et l'ensemble des acteurs socioéconomiques et politiques, d'être à la hauteur des défis et de la nouvelle mission qui est de faire du Maroc un pays émergent».

Miloud Belcadi, professeur de Communication politique, Université Mohammed V Rabat-Agdal
«Le Maroc n’est plus prisonnier de ses relations historiques et s’ouvre sur d’autres horizons»

«Le discours du Souverain à l’occasion de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple est pragmatique. Les seize minutes qu’a duré le discours ont été riches en idées et en messages qu’on peut classer en deux niveaux. Le premier concerne le «civisme» en tant que valeur importante pour trouver une place parmi les pays émergents. Sur ce plan, S.M. le Roi a évoqué une notion importante : «Le Maroc pour tous les Marocains». Le deuxième niveau concerne la situation économique et la répartition des richesses. Là, le Souverain a réitéré son refus d’un Maroc à deux vitesses où les pauvres seront les laissés pour compte de la dynamique de développement. Ce discours démontre par ailleurs que le Maroc n’est plus prisonnier de ses relations historiques et qu’il s’ouvre sur d’autres pays comme les États-Unis, la Chine, la Russie ou l’Afrique. Le souverain a donc été clair en affirmant que le Royaume est devant deux choix : garder une place parmi les pays émergents ou rater son rendez-vous avec l’histoire».

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