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Jeudi 28 Mars 2024
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Un événement qui réaffirme son succès

C’est ce week-end que le Festival Jazz au Chellah va clore sa dix-neuvième édition après avoir offert des moments agréablement meublés par des musiques d’ici et d’ailleurs, ainsi que des fusions on ne plus extraordinaires où la magie des lieux les a mises en valeur.

Un événement qui réaffirme son succès
Cette édition aura tenu toutes ses promesses avec des shows inédits chaque soir. bPh. Kartouch

Les groupes que nous avons eu le plaisir d’apprécier, jusqu’à maintenant, ont fait bonne impression chez le public fidèle de ce festival.
C’est le cas de la formation Gianluca Petrella Quartet «Tubolibre» (Italie, Royaume-Uni) qui a mené l’assistance à travers un concert éclectique de la vraie tradition du jazz, grâce à son leader tromboniste Gianluca Petrella qui fut accompagné lors de cette parade musicale par Gabriele Evangelista à la contrebasse, Gabrio Baldacci à la guitare et Cristiano Calcagnile à la batterie. Avec leur jeu puissant, ils n’ont pas manqué de sublimer plus d’un en jouant une musique colorée, très élaborée, trempée de blues, offrant un jazz bouillonnant, libre et inventif.

Ces instrumentistes de grande valeur sont, d’ailleurs, sollicités dans plusieurs événements de jazz où ils réussissent, à chaque fois, à étonner le public grâce à leur virtuosité et leur maitrise musicale. On a l’impression qu’ils ne font qu’un avec leur instrument. C’est bien le cas de Gianluca Petrella qui est considéré comme l'un des meilleurs trombonistes contemporains de jazz. Ce soliste très réputé dans l’univers du jazz fut très applaudi avant de quitter la scène pour laisser place au second groupe, de cette deuxième soirée, For Free Hands (Allemagne, Bulgarie, Grèce) dont les sonorités urbaines sont aussi vivantes qu’actuelles. Leur musique s’inspirant de rock, de pop ou de classique donne l’impression d’une Europe en mouvement. Mais, qui n’oublie pas ses racines traditionnelles. C’est plutôt d’un jazz composé de rythmes complexes et de grooves étonnants dont on peut parler, sans pour autant oublier de leur témoigner une forte présence sur scène qui a énormément marqué les spectateurs. Leurs multiples expériences dans les fusions entre un jazz résolument contemporain et des musiques traditionnelles européennes et marocaines ont été très appréciées par les divers publics de Berlin, Sofia, Athènes et Casablanca.

Cette fois-ci, c’est en compagnie du luthiste marocain Alaa Zouiten qu’ils ont fait impression en donnant le meilleur d’eux-mêmes avec ce musicien multistyle, dont sa découverte du jazz et de la culture jazzy, a été réalisée grâce à Miles Davis qui l’a profondément inspiré dans sa recherche musicale et créative. La présence de ce luthiste, mandoliniste et compositeur avec les For Free Hands a donné quelque chose de très magique, résultat de la rencontre du luth avec le saxe, la guitare, la contrebasse et la batterie. Des sonorités qui ont retenti dans nos oreilles jusqu’au lendemain, pour être remplacées par la belle prestation de Phronesis (Danemark, Suède, Royaume-Uni), considéré parmi le top du jazz européen, puis Nicolas Simion «Transylvanian Jazz» (Allemagne, France, Hongrie, Italie, Roumanie), dont les créativités marient folklore roumain, swing et groove du jazz américain à la puissance et la beauté du chant des Andalousies et de la musique orientale.
Ce dernier a été rejoint par la talentueuse cantatrice marocaine à la voix cristalline Samira Kadiri et le trio virtuose Nabil Akbib (violon), Younes El Fakhar (oud) et Tarik Benali (percussion). Eux aussi jouent avec les cultures et les styles musicaux pour donner naissance à un voyage magique et un mélange subtil entre le raffinement de la musique et du chant antique et lyrique sur les rythmes embrasés du jazz. Une soirée qu’on n’oubliera pas de sitôt. 

Questions à : 

Majid Bekkas, directeur artistique du Festival

«Mon rêve est de pouvoir déplacer ces rencontres en Europe»

Quel est le secret dans le choix des artistes marocains pour faire de bonnes rencontres avec les musiciens européens ?
Majid Bekkas : Comme d’habitude, je procède selon certains critères pour le choix des artistes marocains. D’abord, ils doivent avoir une ouverture vers les musiques du monde, être créatifs, avoir leur propre composition et avoir aussi l’art de l’improvisation. Ce sont, en général, soit des musiciens que je connais, soit d’autres que je découvre lors de mes voyages à l’étranger. Mais, je dois d’abord assister à leur concert en live pour voir s’ils sont capables de faire des fusions.

Vous est-il arrivé de vous tromper sur un choix d’un musicien ou d’un groupe ?
C’est quelque chose d’humain. Mais, j’ai beaucoup appris tout au long de mes expériences dans ce festival et je fais en sorte d’être très pointilleux dans mes choix. C’est, d’ailleurs, ce qui fait la réussite des fusions. Comme je connais ce que fait le musicien ou le groupe marocain, je sais très bien avec quel type de musique jazz il peut aller. Il m’arrive de diriger les premières rencontres sans pour autant imposer quoi que ce soit. Je leur laisse toute la liberté de créer.

Avez-vous d’autres projets pour ce festival ?
Il ne faut pas oublier que beaucoup de musiciens marocains ont fait une carrière internationale grâce à ce festival. Mon rêve est que cela continue, puis de pouvoir déplacer ces rencontres en Europe.


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