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250 transplantations de reins et 1.000 greffes de la cornée par an d’ici 2020

Depuis 2005, l'Organisation mondiale de la santé a décrété le 17 octobre Journée mondiale du don d'organes et de la greffe. Une initiative partie d’un constat alarmant puisque chaque jour hommes, femmes et enfants meurent faute d'avoir pu être transplantés à temps. Cette situation est essentiellement due à un déficit d'information du grand public, notamment au Maroc. En effet, de nombreuses personnes interrogées se disent favorables au don, mais ne savent pas quelles démarches accomplir.

250 transplantations de reins et 1.000 greffes de la cornée par an d’ici 2020
Prélever un foie, un rein ou une cornée sur un mort encéphalique peut aider à sauver une vie.

Les listes d’attente pour les greffes d’organes gonflent chaque année. La pénurie d’organes est la raison qui incite à développer des programmes de greffe dans le monde. «Pour faire une grande offre, il faut des organes ! Les gens ne s’en préoccupent que lorsqu’ils en ont besoin. Mais il faut, bien avant ça, qu’eux aussi autorisent le prélèvement sur leurs proches en état de mort encéphalique. C’est un système de mutualité : pour que je sois soigné, il faut aussi que j’y mette du mien», affirme le Pr Benyounes Ramdani, chef du service néphrologie au CHU Ibn Rochd. Au Maroc, quelques facteurs possibles de cette pénurie d’organes ont été identifiés, tels que la gestion et l’organisation des programmes de récupération d’organes de donneurs décédés ainsi que le manque de formation du personnel en milieu hospitalier et actif dans le domaine.

Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées auprès de la population. Une action a également était menée à travers le ministre des Affaires islamiques. Des mourchidates, les doctoresses en science islamiques, faisaient des formations pour les femmes dans les mosquées. Cela dit, malgré ces multiples campagnes, la population reste mal informée de ce qu’est le don ou encore des démarches à accomplir pour être donneur. «Pour exprimer sa volonté ou son refus d’être donneur, il suffit de se rendre au tribunal de première instance : ça ne prend que 10 minutes ! On signe le registre et c’est fait», nous précise-t-on.

À noter que si on ne s’inscrit sur aucun registre, il incombera à la famille de prendre cette décision. C’est pourquoi il faut en parler à ses proches, de son vivant, exprimer sa volonté. «Nous demandons aux familles de consentir au don d’organes et de tissus humains de leurs proches en cas de décès. Il s’agit d’une occasion pour rendre hommage aux âmes qui reposent en paix, à ceux et à celles qui vont “donner leur vie après leur mort”», indique le directeur du CHU Mohammed VI de Marrakech.

À peine 800 inscrits en 11 ans

En onze ans, seules 800 personnes se sont inscrites sur les registres de dons d’organes après décès. Le ministère de la Santé espère réaliser 250 transplantations de reins et 1.000 greffes de la cornée par an d’ici 2020. D’ailleurs, El Hossein El Ouardi, ministre de la Santé, se disait lui-même favorable au don sur donneur vivant. «Le don et la transplantation des tissus ne mettent pas en danger le donneur, quel que soit son âge […]. Cela permet de prélever des cellules hématopoïétiques d'un mineur au profit d'un frère ou d'une sœur, étant donné qu'il y a eu des cas ayant nécessité le prélèvement de ce type de cellules d'un mineur afin de sauver la vie de son frère, en l'absence d'un donneur proche adulte».

À noter que jusque récemment, l’article 11 de la loi 16-98 du 25 août 1999 réglementant le don d’organes et de tissus humains n’autorisait «aucun prélèvement en vue d'une transplantation sur une personne vivante mineure ou sur une personne vivante majeure faisant l'objet d'une mesure de protection légale». Aujourd’hui, le don et la transplantation de tissus à partir d’un donneur vivant sont autorisés, mais ce n’est pas le cas pour le don et la transplantation d’organes. D’où l’importance de s’inscrire sur les listes prévues à cet effet dans les tribunaux de première instance. 

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