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Plusieurs partis politiques favorables au vote obligatoire

Des partis de la majorité et de l’opposition, dans le cadre des discussions en cours pour l’organisation des prochaines élections, appellent à adopter le principe du vote obligatoire et à prévoir même des sanctions contre les abstentionnistes.

Plusieurs partis politiques favorables au vote obligatoire
le Code électoral précise dans son article 55 que «le vote est un droit et un devoir national».

À près d’un an des prochaines échéances électorales, les formations politiques n’hésitent pas à dévoiler leurs visions et à émettre leurs propositions dans le but d’entourer les élections de toutes les garanties de succès et d’en faire un rendez-vous réussi dans le processus démocratique du pays. Mais, une proposition, soufflée timidement par le passé, à la veille des élections précédentes, revient cette fois-ci audacieusement sur le devant de la scène. Et pour cause, de nombreux chefs de partis politiques la cautionnent. Il s’agit de la proposition tendant à rendre le vote obligatoire. L’enjeu est de pouvoir faire face au taux élevé de l’abstentionnisme électoral.
En effet, des partis de la majorité et surtout du camp de l’opposition appellent à instaurer cette obligation. Une obligation qui existe dans certains pays où le fait de ne pas se rendre aux urnes le jour du scrutin est passible de sanctions. Ainsi, ils appellent à ce que cette obligation de vote soit inscrite dans le Code électoral marocain. Plus encore, ils appellent à ce qu’elle soit assortie d’une sanction pour que cela ait, juridiquement, plus de poids. Les premières informations qui ont filtré concernant le mémorandum préparé par le Parti de la justice et du développement (PJD) laissent entendre que l’une des réclamations du parti de la lampe va dans ce sens. Selon nos sources, le PJD appelle à prévoir des sanctions contre ceux qui ne votent pas tout en demandant que cette obligation soit prévue explicitement dans les textes devant organiser les prochaines élections.

De son côté, l’Union socialiste de forces populaires (USFP) va dans le même sens. Le premier secrétaire de l’Union, Driss Lachagar, défend avec acharnement cette idée. «Je suis pour l’obligation de vote», nous explique-t-il. Pour lui, il faut prévoir des sanctions contre les contrevenants. Car, estime-t-il, «cette obligation existe déjà dans notre code électoral, mais elle n’est pas assortie de sanctions». Ainsi, «pour appliquer véritablement cette disposition juridique, nous appelons à prévoir des sanctions. Ceci est appliqué même dans des démocraties occidentales», souligne Driss Lachgar. Pour l’application de telles sanctions contre les contrevenants, le chef du parti de la rose propose d’imaginer un système similaire à celui des sanctions aux contraventions au Code de la route. «Si vous grillez un feu rouge, vous aller avoir la surprise de recevoir une amende. En prenant la liste de vote, on pourra signaler ceux qui n’ont pas voté et les condamner à verser une amende de 500 dirhams par exemple…», propose-t-il tout en soulignant que l’idée est lancée et c’est le débat et les discussions en cours sur les préparatifs des prochaines élections qui permettront de trouver la meilleure formule pour son application. Pour sa part, le secrétaire général de l’Union constitutionnelle (UC), Mohamed Abied, appelle à une double obligation : l’obligation de vote et l’obligation d’inscription sur les listes électorales. «Même si nous appartenons à l’école libérale, pour donner à la démocratie toute sa place dans le pays, nous appelons à l’obligation des inscriptions et du vote», explique-t-il. Le parti du cheval considère qu’à l’occasion de chaque échéance il y a un constat qui revient : le faible taux de participation. Pour M. Abied, «l’obligation d’inscription doit être accompagnée de l’obligation de vote.

Car, face à un taux élevé d’inscription, s’il n’y pas l’obligation de vote, on sera face à un faible taux de participation. C’est pourquoi les deux doivent aller de pair», explique-t-il. Driss Lachgar estime que cette obligation contribuera à mettre fin à la corruption électorale. «Car, on va avoir tous les Marocains qui vont se rendre aux urnes. Parce que, dans l’état actuel des choses, seuls ceux ayant des convictions et des activités politiques ou ceux qui sont exploités à travers la corruption électorale votent», souligne-t-il. Par ailleurs, il faut souligner que le Code électoral précise (depuis les élections de 1997), dans son article 55, que «le vote est un droit et un devoir national». Principe qui avait été repris par la nouvelle Constitution dans son article 30 qui dispose que «le vote est un droit personnel et un devoir national». Un principe constitutionnel sur lequel s’appuient les défenseurs de l’obligation du vote. Cependant, il est attendu qu’un autre courant s’oppose à l’introduction de cette obligation en arguant de la liberté d’expression et de la liberté du vote. Affaire à suivre donc. 

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