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L’édition marocaine est en perte de vitesse depuis des décennies. En termes de vente, la déception bat son plein. Le livre est surplombé par la crise de lecture, les ventes ont tendance à baisser de façon constante. Les lecteurs sont de moins en moins nombreux. Éditeurs, libraires, presse, bibliothèques, diffusion, distribution sans oublier les métiers liés à l’imprimerie, à la publicité, à la microédition électronique et aux produits multimédias, tournent encore à faible régime. Surtout quand le tirage moyen ne dépasse jamais 1.500 à 2.000 exemplaires par livre. Ce qui ne peut, en aucun cas, rémunérer l’auteur, l’éditeur et le libraire, ni encourager d’autres à écrire et éditer. Cependant, les initiatives ne manquent pas vraiment. Dans ce sens, les Éditions La Croisée des chemins viennent d’organiser mardi dernier à Casablanca la première édition de la Rentrée littéraire du Maroc. L’occasion de présenter une bonne brochette de livres fraîchement édités, de beaux livres, littérature, débats philosophiques, etc. Une première ! À en croire l’initiateur de cet évènement Abdelkader Retnani, le président de La Croisée des chemins. «C'est la première fois qu'un événement aussi important est organisé dans le Royaume pour donner à la création littéraire ses lettres de noblesse et fédérer aussi les créateurs littéraires», a-t-il déclaré lors de cette manifestation. Une manifestation au goût d’une initiative louable qu’il convient de pérenniser. Très saluée, cette première rentrée littéraire 100% Marocaine a réuni, le temps d’une soirée, une pléiade d'auteurs, de personnalités du monde des arts, de la finance, de la politique et de la littérature. Au total : 20 ouvrages et 5 livres en plus de 70 ouvrages publiés en 2014, ont été présentées lors de cet évènement de grande d’envergure.
Objectif : mettre en lumière la littérature marocaine. C’est ce que confirme aussi le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, pour qui un évènement de cette importance est «un signe que les maisons d'édition au Maroc se développent. Le ministère de la Culture, les maisons d'édition, les librairies et l'ensemble des composantes de la filière éditions et livres pourront ensemble redonner au livre sa place dans la vie quotidienne de chaque citoyen», explique-t-il à ce propos. L’auteur de «Parlez-moi d’amour», Bahaa Trabelsi, Prix Ivoire 2014 pour la littérature africaine d'expression francophone, considère cette manifestation comme étant «une excellente initiative pour instaurer une vraie rentrée littéraire. C’est aussi une occasion pour les auteurs de se rencontrer et de présenter leurs nouveautés». Du même avis, Ahmed Ghayat, le président de l’association «Marocains Pluriels» a salué cette initiative qui constitue «une plateforme de rencontres et d'échanges entre les hommes de lettres d'une part, et une occasion pour s'informer de nouvelles publications et encourager les jeunes auteurs en herbe à publier, d'autre part», a-t-il souligné.
Rendez-vous donc l’année prochaine pour une rentrée littéraire encore plus riche et plus prometteuse. Et que ce genre de manifestations se multiplie et bénéficie de l’intérêt qui lui sied dans le paysage culturel national.
