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Après le bac français, des bacs anglais et espagnol dès l'année prochaine

Après la mise en place du Baccalauréat international option française (BIOF), Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale, compte introduire, dès l’an prochain, le bac international options anglaise et espagnole. Mardi dernier, le responsable gouvernemental a défendu devant les conseillers ce projet dont la paternité revient, selon lui, à l'ancien gouvernement.

Après le bac français, des bacs anglais et espagnol dès l'année prochaine
Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale

La décision d’introduire le Baccalauréat international option française (BIOF) dans l’enseignement public alimente toujours les débats. Certains acteurs associatifs estiment que l'adoption de ce type de bac se fera au détriment des langues officielles du Royaume, consacrées par la Constitution. L’approche «unilatérale» du gouvernement est pointée du doigt. Outre la société civile, certaines formations politiques ont critiqué cette décision qui, selon elles, a pris tout le monde de court.Dans ce sens, les membres de la Chambre des conseillers ont particulièrement réagi, mardi dernier lors de la séance des questions orales, sur le déficit de communication et l’absence de concertation préalable autour de cette décision. Ils se sont interrogés également sur l’impact de ce modèle sur les élèves. Pour le groupe de l’Istiqlal, «il ne sert à rien de s’aligner sur le modèle français, à l’heure où la langue française est en perte de vitesse», souligne Abdessalam Ellabar, conseiller du groupe de l’Istiqlal. Et d'ajouter qu’il aurait été préférable de se focaliser sur l’anglais.

Face à ces interpellations, le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, a répondu qu’il n’était pas l’initiateur de ce projet. «Je n’étais pas encore ministre au moment où cette décision a été prise», a-t-il précisé. Pour couper court à toute critique, il a tenu à tirer les choses au clair, en précisant que le processus de généralisation du bac international a été enclenché en 2009, sous le gouvernement Abbas El Fassi. Ce projet a été repris par l’actuel gouvernement. Sur ce registre, il convient de rappeler que la convention de coopération portant sur la création du Bac international option française a été signée entre Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, et Mohamed El Ouafa, ancien ministre de l’Éducation nationale, et ce lors de la visite du Président de la République française effectuée l’an dernier.

Et pour mieux défendre la pertinence de la généralisation du BIOF, M. Belmokhtar rappelle que ce dernier trouve son origine dans les dispositions de la Charte nationale de l’éducation et de la formation. Celle-ci stipule dans ses articles 114 et 117 l’ouverture progressive du système éducatif sur les langues étrangères. L’objectif est d’assurer des passerelles avec les universités et le monde de l’entreprise où le français est la langue d’usage. «Les unités et modules scientifiques et techniques les plus spécialisés seront enseignés, au cycle du baccalauréat, dans la même langue que celle utilisée dans les branches et sections correspondantes au niveau de l'enseignement supérieur, vers lesquelles devraient s'orienter les élèves», lit-on dans l’article 114 de ladite charte.

Bien qu’il ne soit pas à l’origine de l’introduction du bac français dans l’enseignement public, Rachid Benmokhtar semble convaincu de ses vertus. Il n'a pas hésité à attirer l'attention sur la dimension africaine de cette orientation. «La maîtrise du français en particulier, et des autres langues de manière générale va permettre au Maroc de s’ouvrir davantage sur l’Afrique francophone, ce qui s’inscrit en droite ligne avec l’orientation africaine du Royaume». Autre argument mis en avant : l'égalité des chances en éducation. Pour lui, l’introduction de ce type de bac permettra à l’ensemble des élèves, aussi bien issus des familles riches que pauvres, d’être sur un pied d’égalité. Ce qui contribuera, selon lui, à la démocratisation de l’éducation. Compte tenu des avantages du BIOF, le ministre de l’Éducation nationale place la mise en œuvre de ce projet en tête de liste des priorités de son département. Il s'est même dit déterminé à introduire les baccalauréats, option anglaise et espagnole dès l’année prochaine.

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