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Les défis de l'école de la deuxième chance

Quelque 611 000 enfants et jeunes ont bénéficié de l’école de la deuxième chance depuis le lancement de l’éducation non formelle en 1998. En l'espace de seize ans, ce programme qui vise à apporter des solutions innovantes à la problématique de la non-scolarisation et l’abandon scolaire a pu réaliser de grandes avancées et braver bon nombre de difficultés. Mais, le chemin reste encore long pour atteindre plusieurs objectifs ambitieux. Le défi est de taille, compte tenu des contraintes d’ordre tant budgétaire que social et juridique.

Les défis de l'école de la deuxième chance
l'école de la deuxième chance touche annuellement en moyenne 38 000 enfants et jeunes, soit à peine 3% du total de la population cible.

Depuis son institution en 1998, l'éducation non formelle au Maroc est confrontée à plusieurs difficultés. La première problématique a trait au système de financement de ce programme qui reste aléatoire et dépend structurellement d’apports extra-budgétaires (dons privés, bénévolats, coopération internationale). Le constat est dressé par l’Union européenne qui a effectué des missions d’appui à la direction de l’éducation non formelle. À ce problème de faiblesse budgétaire s’ajoute celui de la gouvernance financière au niveau des associations partenaires qui n’établissent pas d’état financier sur la gestion de leurs programmes et sont encore moins en mesure d’évaluer les coûts des activités assurées.

Par ailleurs, l’hétérogénéité du public cible constitue une difficulté de taille. Les enfants ciblés sont des filles (58,5%) et des garçons, de 9 à 15 ans, issus de zones rurales (50%) ou urbaines et périurbaines. Ayant une expérience négative de l’école ou n’ayant jamais été scolarisés, ils vivent des situations personnelles et socioéconomiques très diversifiées. L’enjeu est de pouvoir adapter l’offre éducative au profil des bénéficiaires de l'école de la deuxième chance qui touche annuellement en moyenne 38 000 enfants et jeunes soit à peine 3% du total de la population cible. À ces bénéficiaires s’ajoutent ceux des autres programmes de l'ENF : mobilisation et insertion directe suite aux opérations de sensibilisation, accompagnement scolaire et veille éducative pour lutter contre l'abandon scolaire.

L’insertion des bénéficiaires de l’éducation non formelle à l’éducation formelle ou dans la formation professionnelle reste un grand défi. Jusque-là, le taux d’insertion ne dépasse pas 34% (contre 5% en 2000). Ce taux demeure tributaire de plusieurs préalables, d’après le directeur de l’éducation non formelle Hssain Oujour. Il s’agit notamment de la nécessité de la certification des acquis de l'éducation non formelle, la disponibilité et la capacité d'accueil des établissements d'insertion (école, centres de formation professionnelle…) ainsi de la mise en place des passerelles. L’expérience a démontré que la mise en œuvre d’un cadre juridique adéquat s’avère une nécessité pour rendre fluides les passerelles et faire évoluer, ainsi, le taux d'insertion. À titre d’exemple, les passerelles avec la formation professionnelle ne sont pas réglementées. L’insertion se fait actuellement grâce aux relations humaines au niveau local entre les différents acteurs ONG partenaires, centres de formation professionnelle et délégations.

De grands efforts sont, donc, à déployer pour dépasser les différentes contraintes. À l’heure actuelle, l’intervention de l’éducation non formelle se structure selon deux approches : une première curative portée par le concept de l’école de la deuxième chance où il s’agit d’assurer des offres éducatives alternatives souples et adaptées aux besoins et aux attentes des enfants et jeunes en dehors du système scolaire, et une seconde préventive où il s’agit de contribuer à stopper l’hémorragie de l’abandon scolaire à travers l’instauration de la veille éducative et la mise en œuvre des programmes de l’accompagnement scolaire.

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