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Face à la recrudescence de la violence au sein de certaines écoles et l’apparition, de plus en plus, de cas dépressifs chez les élèves qui finissent par abandonner les bancs des établissements scolaires, l’Association marocaine pour l’écoute et le dialogue (AMED) a initié, au cours de cette année, un projet novateur qui vise à mieux comprendre les difficultés que rencontrent les élèves au sein de l’école. Le projet, dirigé par une poignée d’assistantes sociales, un professeur universitaire, un psychologue et des membres associatifs, vise à former des formateurs pairs aux techniques de l’approche parentale.
«À travers une formation lancée au cours de l’année dernière, dont ont bénéficié des parents, nous avons constaté que ces derniers étaient souvent perdus et ne savaient pas quelle approche adopter dans l’éducation de leurs enfants. Les parents, surtout les pères, optent pour les méthodes traditionnelles, notamment la correction physique, plutôt que pour le dialogue, pour élever leurs enfants, ce qui engendre des conflits entre les parents et leurs enfants, surtout lorsque ces derniers entament la phase de l’adolescence», explique Amina Baaji, présidente de l’AMED.
Ainsi, le projet engagé par cette association consistait à organiser une séance de dialogue et d’échange entre l’équipe de l’association et les parents d’élèves. Cette rencontre se tenait chaque vendredi dans un établissement différent. «Ce projet a rencontré un franc succès. Nous avons été sollicités par de nombreuses écoles pour organiser des séances d’écoute, mais face au nombre réduit des membres de l’association, nous avons réfléchi plutôt à former des éducateurs pairs qui se chargeront d’organiser ces séances au sein de leurs établissements et de manière permanente», indique présidente de l’AMED. Dans le détail, l’association prévoit de former, tout au long de cette année, une vingtaine d’enseignants aux techniques de l’approche parentale. À leur tour, ces derniers formeront d’autres enseignants relevant de leurs établissements, ainsi que les parents d’élèves. Cette approche repose sur trois activités : réconforter, jouer et enseigner en même temps. Ces trois activités complémentaires suscitent chez l’enfant des réactions qui, jour après jour, transforment les interactions ordinaires en moments extraordinaires. Le fait de réconforter, de jouer et d’enseigner permet au parent de prendre de l’assurance, mais offre également au parent et à l’enfant l’occasion de renforcer le lien d’attachement qui les unit, de partager des moments agréables ensemble et d’accéder à un monde de possibilités.
«Le réconfort est la toute première chose dont l’enfant a besoin de la part de ses parents. Un enfant qu’on réconforte, par des bisous lorsqu’il se fait mal et par des câlins lorsqu’il a peur, ou par des paroles rassurantes et des caresses lorsqu’il hésite, se sent aimé, apprécié et en sécurité.
Or, rares sont les parents qui recourent à ces méthodes, surtout lorsque l’enfant n’arrive pas à réussir sa scolarité. Souvent, ce dernier est blâmé, voire maltraité. C’est ce constat qui nous a poussés d’ailleurs à initier un tel projet», souligne la même source.
Rappelons que l’association a déjà organisé des formations au profit des parents et des enseignants sur les moyens d’améliorer les liens avec l’enfant. Lesdites formations ont été organisées dans différents lycées et collèges relevant de la ville de Rabat.
