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Changement stratégique en perspective chez l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). L’établissement dirigé par Amina Benkhadra est en passe de mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement et de repositionnement de ses interventions dans l’exploration et l’exploitation des ressources pétrolières et minières. Concrètement, le schéma de développement qui a été élaboré sur la base d’une étude stratégique réalisée cette année même maintient la souveraineté du Royaume sur ses ressources avec un partage «juste» des risques de recherche et d’exploration avec le privé et une lisibilité du positionnement de l’Office sur les chaînes de valeur. Le schéma maintient, certes, le statut actuel de l’institution en tant qu’établissement public, mais reconfigure son business model.
En effet, ce dernier devrait reposer sur la fonction de promotion des investissements et de levée de fonds comme levier permettant la programmation et l’exécution des projets de recherche et d’exploration. Le tout assorti d’un recentrage des activités de l’Office par la cessation de l’activité de forage pétrolier, son matériel étant très ancien. Et ce n’est pas tout. La nouvelle feuille de route entend filialiser à terme l’activité de production et de commercialisation du gaz naturel.
Techniquement, le modèle organisationnel de l’ONHYM sera structuré autour de deux fonctions principales : la promotion des investissements et l’exploration. La vertu de ce modèle ? Il permettra, selon l’Office, une meilleure prise en charge des risques liés à la stratégie d’exploration et de recherche adoptée par l’établissement par filière d’intervention. Ainsi, dans l’activité de recherche minière, l’intervention de l’Office consistera en la réalisation des travaux de recherche et de prospection préliminaires et ensuite le recours à des partenariats pour le développement de la recherche et de l’exploitation des prospects présentant un potentiel valorisable. Dans les hydrocarbures, et compte tenu des coûts élevés de la recherche, la stratégie adoptée s’appuiera sur la promotion des potentialités du sous-sol dans le pays dont l’exécution des programmes de recherche est confiée aux opérateurs privés.
L’Office investira 476 millions de dirhams en 2015. Ce montant sera dédié à la poursuite des programmes de recherche et d’exploration minière et pétrolière, y compris les travaux de recherche en interne. Pour 2014, l’établissement a programmé un investissement de 261 millions de dirhams, également consacré à la poursuite des prospects de recherche en cours, notamment l’achèvement du forage de Meskala (gaz). Selon la direction générale de l’Office, les charges d’exploitation prévues cette année s’élèvent à 793 millions de dirhams, contre 735 millions pour les produits d’exploitation, faisant ressortir un résultat d’exploitation prévisionnel négatif de 58 millions et un résultat net positif de 13 millions. En 2013, l’ONHYM avait engrangé un résultat net de 131,3 millions de dirhams et un chiffre d’affaires - vente de gaz notamment - de 253 millions de dirhams, affichant une progression de 4% par rapport à l’exercice précédent. Quant au résultat d’exploitation, il ressort à 2,37 millions de DH pour un total de charges d’exploitation de 717 millions contre 715 millions pour les produits d’exploitation. Le budget d’investissement pour ce même exercice a été réalisé pour un montant de 49 millions de dirhams (hors production d’immobilisations en interne pour 137 millions de DH).
L’activité de prospection pétrolière s’est étendue, en 2013, menée dans le cadre des accords pétroliers avec le privé, sur une superficie totale de 394.165,7 km². Elle consiste en 142 permis de recherche (52 en onshore et 90 en offshore), 12 concessions d’exploitation et 6 autorisations de reconnaissance (4 en onshore et 2 en offshore). Sans oublier la signature de 6 nouveaux accords pétroliers et 3 nouveaux contrats de reconnaissance. Notons que la production nationale des hydrocarbures a frôlé, en 2013, les 45,16 millions de nanomètres cubes (puits du Gharb et d’Essaouira) pour le gaz naturel contre 43,45 M NM3 en 2012, soit une hausse de 4%. La production de condensat, elle, a atteint 5.936 tonnes, contre 6.333 en 2012, en baisse de 6%.
Côté activité de recherche minière, les travaux propres de l’ONHYM ont concerné 26 objectifs dont 11 pour les métaux précieux, 9 pour les métaux de base et les substances énergétiques et 6 pour les roches et minéraux industriels. Les travaux en partenariat ont touché 16 objectifs dont 8 pour les métaux de base, 6 pour les métaux précieux et 2 pour les roches et minéraux industriels.
