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Une grève de trois jours risque de perturber la rentrée universitaire

Un débrayage de trois jours se profile à l’horizon dans le secteur de l’enseignement supérieur. La grève de 72 heures prévue les 23, 24 et 25 septembre prochains sera organisée suite à l’appel lancé par le Syndicat national de l’enseignement supérieur. Ce dernier dénonce une réforme menée par le ministère de tutelle de manière unilatérale, ainsi que le retard pris dans la mise en œuvre des engagements pris lors des précédents rounds de dialogue.

Une grève de trois jours  risque de perturber la rentrée universitaire

À peine l’année universitaire est-elle ouverte qu’un débrayage se profile déjà à l’horizon. En effet, le bureau national du Syndicat national de l'enseignement supérieur a appelé l’ensemble des fonctionnaires de l’enseignement supérieur à observer une grève de trois jours les 23, 24 et 25 septembre prochains. La décision de ce débrayage général a été prise suite à la suspension du dialogue entre le département de l’Enseignement supérieur et le syndicat. En effet, hormis la réunion tenue le 11 du mois de juillet dernier, aucun dialogue n’a été établi entre les deux parties. En outre, les syndicalistes dénoncent l’absence de tout progrès dans la discussion de leur cahier revendicatif ainsi que l’adoption d’une approche unilatérale par le ministère lors de la gestion de dossiers sensibles tel que la réforme prévue dans le cadre de la loi 00.01. Il semble en fait que l’élaboration de ce projet de loi sans l’implication du syndicat ait laissé un arrière-goût amer chez les syndicalistes qui souhaitaient participer à l’élaboration de ce texte en tant que formation syndicale. «M. Daoudi a préféré agir seul en élaborant la loi sans se référer aux autres partenaires sociaux. Finalement, il ne sert à rien que nous apportions nos remarques si la loi est déjà ficelée», annonce Abdelkrim Madoun, secrétaire générale du SNESUP et enseignant chercheur à la Faculté Ibn Zohr à Agadir.

Outre ce point, le syndicat dénonce le non-respect des engagements pris lors des autres rounds du dialogue, notamment celui relatif au passage des enseignants répondant aux critères d’éligibilité du statut de professeur habilité à celui de professeur d’enseignement supérieur après une durée d’ancienneté de quatre ans. «Le ministère ne veut autoriser le passage à ce statut qu’après une durée de 6 ans, contrairement à l’accord auquel nous sommes parvenus qui stipulait que la durée ne doit pas dépasser quatre ans», souligne M. Madoun. Une décision qui n’est pas pour plaire aux enseignants supérieurs qui espéraient également obtenir une promotion exceptionnelle à travers l’instauration d’une nouvelle échelle dite «échelle D», à l’instar de ce qui est appliqué au niveau de la fonction publique.

D’après le secrétaire général de la SNESUP, il est inconcevable d’entamer une réforme de l’enseignement supérieur sans la mise en place d’un nouveau statut pour les enseignants universitaires. «La réussite du défi de la réforme passe aussi par la motivation des professeurs. Il devient indispensable d’assainir tous les dossiers qui bloquent encore l’avancement de la recherche dans notre pays, notamment le découragement des professeurs à cause de l’absence de promotions ainsi que la dégradation de la situation des universités marocaines», ajoute notre interlocuteur.

Dans une déclaration au «Matin», le ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, considère que la grève à laquelle appelle le syndicat représente plus une tradition et un rendez-vous routinier qu’une forme de protestation. «Le syndicat est conscient que le ministère se penche actuellement sur la mise en œuvre des engagements pris lors des réunions, mais il faudra du temps pour mettre en œuvre tous les points», explique le ministre. Le tir à la corde se poursuit donc entre les deux parties. Le SNESUP serait décidé à durcir le ton si ses revendications n’étaient pas satisfaites…

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