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Le français, l’anglais et l’espagnol feront désormais partie des langues d’enseignement à partir de la rentrée prochaine. En effet le ministère de l'Éducation nationale a annoncé depuis quelques mois l’introduction de plusieurs sections de baccalauréat international, scientifiques et littéraires, dans certains lycées. Une nouvelle réforme ou le retour d’un ancien système ? En tout cas, la machine est déjà en marche. Depuis la dernière rentrée 2013-2014, douze classes de tronc commun scientifique et six classes littéraires ont été mises en place en tant que projet pilote pour la section internationale option française (BIOF), quelque 469 élèves sont concernés par cette mesure. À la prochaine rentrée, 82 lycées, répartis sur l’ensemble du territoire marocain, abriteront des classes du BIOF.
À la différence des étudiants en baccalauréat marocain normal, les étudiants au sein de ces classes pilotes bénéficieront de plus de cours de langue et d’un enseignement progressivement dispensé en langue étrangère pour les matières scientifiques. Pour rappel, une convention ratifiée par le ministre marocain de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, et son homologue français, Vincent Peillon, en février dernier, a donné lieu à un plan d’action 2014 pour l’appui à la mise en place des sections du BIOF. Dans ce sens, l’expertise française sera mise à contribution dans l’élaboration de ce diplôme. Le nombre des épreuves, leur durée ainsi que leur nature seront déterminés par une commission d’experts qui se chargera aussi des contenus ainsi que des modalités de passation et de correction. Interrogée sur la pertinence de cette nouvelle ouverture à l’international du bac marocain, le professeur de communication et de développement personnel Zoubida Tahiri estime que le choix reste intéressant puisque l’enseignement en langue étrangère ne peut qu’être enrichissant. Dans ce sens, elle appelle à l’instauration d’une certaine équité dans l’introduction de ce nouveau système afin qu’il soit accessible à tous et sans discrimination aucune. Mme Tahiri souligne cependant que le bac reste fondamentalement marocain, car le baccalauréat international est censé répondre à un certain nombre de conditions qui n'existent toujours pas au Maroc, «on revient tout bonnement à l'ancien système d'avant l'arabisation», souligne Mme Tahiri.
De son côté, Ahmed Sehouate, président de la Coalition marocaine pour l'éducation pour tous, voit en cette nouvelle démarche une opportunité qui permettra à l’enseignement public de gagner en compétitivité. Elle donnera aussi aux élèves la chance de bénéficier d’un enseignement de qualité, réservé jusque-là aux élèves issus de catégories sociales aisées, via les missions étrangères. Malgré leur optimisme, les deux spécialistes restent prudents en ce qui concerne la mise en application du nouveau système. Selon eux, la formation du corps pédagogique ainsi que l’égalité des chances au niveau de l’accès à la formation sont des points qui méritent plus d’éclaircissement.
Le dispositif pédagogique dévoilé
Le ministère de l'Éducation nationale a dévoilé le dispositif pédagogique prévu pour les sections internationales du baccalauréat marocain, sections anglaise et espagnole. On y apprend que les deux filières envisagées pour le moment sont la filière de lettres et de sciences humaines, options internationales de français, anglais et espagnol et la filière sciences, options internationales de français, anglais et espagnol. Le dispositif, exposé lors d’une cérémonie présidée, hier à Rabat, par le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, et son ministre délégué en charge de la Formation professionnelle, Abdelâdim El Guerrouj, annonce un renforcement de l’enseignement de la deuxième langue étrangère. Actuellement, de 4 heures par semaine pour la filière lettres et sciences humaines, ce quota passera à 8 heures pour les sections anglaise et espagnole, l’introduction progressive d’un enseignement en seconde langue étrangère (anglais ou espagnol) de certaines disciplines non linguistiques est aussi prévue. S’agissant de la filière scientifique ANG/ESP, il est prévu de renforcer l’enseignement de la seconde langue étrangère (anglais ou espagnol), normalement de 3 h par semaine, en le portant à 6 h par semaine. Les matières scientifiques seront progressivement dispensées en anglais ou en espagnol. Il est à noter que les enseignements dispensés aux élèves de ces nouvelles sections seront les mêmes que ceux dispensés aux élèves des classes normales.
