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Le respect de l’égalité passe par l’école

La consécration de l’approche genre dans le système éducatif s’avère, aujourd’hui, une nécessité, compte tenu de ses dimensions considérables dans le développement de la société. En effet, l’apprentissage de l’égalité entre les sexes se fait à l’école, noyau dur de la citoyenneté. Et c’est dans cet élan que le Maroc a mis en place le plan d’action stratégique à moyen terme pour l’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes dans le système éducatif, programme qui bénéficie de l’appui de l’Union européenne. Une journée d’information pour la présentation du bilan de ce partenariat a eu lieu, hier à Rabat, sous la présidence de Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale, et de Rupert Joy, ambassadeur et chef de la délégation de l’UE au Maroc.

Le respect de l’égalité passe par l’école
Très tôt, les enfants doivent se sentir égaux au sein de l'école.

Au Maroc, l’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes dans le système éducatif n’a cessé de se renforcer au cours de ces dernières années, notamment avec la mise en place de la Charte nationale d’éducation et de formation, en 1999, qui a balisé la voie d’une réforme consacrant, entre autres, l’égalité entre les sexes et la lutte contre les inégalités de chance et dans l'accès à la scolarisation. Concrètement, la Charte d’éducation a souligné les principes de l’égalité des citoyens dans l’éducation et de la généralisation de l’enseignement.
Ces principes ont été repris, dix ans après, par le programme d’Urgence couvrant la période 2009-2012.

À cela s’ajoute la mise en œuvre du plan stratégique à moyen terme pour l’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes dans le système éducatif, qui figurait parmi les premiers plans ministériels en la matière. Compte tenu de son importance, ce plan a bénéficié de l’appui de l’Union européenne, qui place l’éducation et l’égalité en tête de ses priorités. L’appui à ce plan stratégique s’est manifesté à travers une assistance technique fournie au ministère de l’Éducation pour la mise en œuvre dudit plan et pour assurer une intégration transversale du genre dans le système éducatif. Le bilan de ce projet d’appui s’avère fructueux. En matière d’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes, il a été procédé à l’intégration de l’égalité entre les sexes dans le cadre du processus de planification stratégique au niveau central et régional ainsi que dans les plans d’action des délégations provinciales de l’Éducation nationale. Ainsi, les efforts consentis dans ce sens ont permis la formation des ressources humaines, notamment, «l’équipe nationale management genre» et «les équipes régionales management genre».

L’objectif poursuivi est d’ancrer l’égalité entre les sexes dans la gouvernance du secteur éducatif au niveau régional, en procurant des outils et des méthodes aux cadres chargés de cette question.
L’autre axe autour duquel s’articule le projet de l’appui de l’UE porte sur l’élaboration de stratégies et d’outils de communication. Cet axe a connu la réalisation de cinq focus groupe sur l’état des lieux des outils d’analyse interne et externe de communication, l’élaboration d’une stratégie de communication sensible au genre et de plans de communication régionaux. Ainsi, un portail électronique dédié au genre a été mis en place afin de sensibiliser à cette thématique.

L’éducation en milieu rural, un grand défi à relever

S’agissant de la budgétisation sensible au genre (BSG), deux sessions de formation ont été programmées pour l’allocation d’un budget, ainsi que pour l’élaboration d’un guide pratique (BSG), qui se présente sous forme d’un manuel guidant le travail des cadres et techniciens du ministère chargés de la planification et de la budgétisation.

Malgré les efforts consentis par l’État pour consacrer l’approche genre dans le système éducatif, il y a encore du travail à accomplir, a affirmé Rachid Belmokhtar, ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, en soulignant le rôle de l’école dans l’apprentissage du respect à l’égalité entre les sexes.
Pour lui, le grand défi à relever, actuellement, est la scolarité des filles issues du monde rural. Dans cette lignée, le ministre a mis l’accent sur le déficit en la matière ainsi que sur le phénomène de l’abandon scolaire des filles, une fois arrivées au collège, souvent pour cause de mariage précoce.

Pour Rachid Belmokhtar, il faut en finir avec ces coutumes, en total déphasage avec la Constitution de 2011. L’autre défi à relever est l’implémentation de ce plan d’action stratégique à moyen terme pour l’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes qui permettra au Maroc d’aller de l’avant dans ce processus.
Rupert Joy, ambassadeur et Chef de la délégation de l’UE, est du même avis.

D’après lui, «le Maroc a enregistré des progrès considérables en la matière, mais il reste fort à faire». Pour le chef de la délégation de l’UE au Maroc, davantage d’efforts doivent être fournis pour améliorer l’éducation des filles en milieu rural, d'autant plus que «55% des femmes rurales sont analphabètes», a-t-il indiqué.
Pour donner un coup de pouce au plan d’action stratégique pour l’institutionnalisation de l’égalité entre les sexes, l’UE a consenti un don d’un milliard de DH, comme l'a annoncé Rupert Joy. Rappelons que, dans le cadre du projet d’appui de l’UE au Plan stratégique, 2,5 milliards de DH ont été accordés au Maroc durant ces 15 dernières années, toujours selon l’ambassadeur de l’UE.

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