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«L'autorégulation est une condition sine qua non pour la survie de la presse»

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Le Matin : Un Conseil national de la presse est-il indispensable pour réguler
le secteur ?
Abdelouahab Errami : Oui, absolument. Le conseil de la presse gère notamment les conflits d'ordre déontologique entre la presse et les citoyens. Aux États unis, seulement 8% des conflits qui surviennent entre les citoyens et la presse sont déférés devant les tribunaux. L'autorégulation se révèle une condition sine qua non pour la survie de la presse. Elle a comme vertu essentielle d'instaurer un climat de confiance entre la presse et les autres composantes de la société et de conférer au journalisme une allure humaine ouverte sur la reconnaissance de l'abus et le redressement du tort.

Quelles doivent être les attributions à confier à une telle structure ?
Le domaine de compétence du conseil de la presse est la déontologie. Le conseil est la chapelle des conduites saines en matière d'exercice du métier. Les membres de ce conseil doivent avant tout être élus en fonction de leur expérience dans le domaine de l'information, leur honnêteté intellectuelle et leur esprit d'équité et de neutralité.

Les éditeurs de journaux, le syndicat et le gouvernement ont-ils la même vision quant aux attributions du futur Conseil ?
Oui, je pense que beaucoup d'obstacles ont été aplanis. Nous allons, aujourd'hui, vers un conseil composé de 15 membres, dont le premier tiers relèverait du syndicat, le second de la Fédération des éditeurs et le dernier serait constitué de personnalités publiques d'envergure en matière de droit, des droits humains et de l'information et qui sont connus à la fois pour leurs compétences en matière de gestion des problèmes de la presse ainsi que pour leur probité intellectuelle.
Quelles doivent être les critères devant présider au choix des membres et du président d’un tel Conseil ?
Je pense que l'expérience dans la gestion des conflits liés à la presse, la profonde connaissance des questions déontologiques et le sens de l'équité sont les meilleurs garants d'un conseil de presse régi plutôt par la sagesse que par le corporatisme.

Quelle évaluation faites-vous de l’état d’avancement de l’élaboration du projet du Code de la presse, projet qui traîne depuis des années ?
Le projet traînait, en effet, car la volonté politique n'y était pas et les divergences de vue des partenaires du projet n'étaient pas pour faciliter les choses. D'autre part, il ne faut pas perdre de vue que le code de la presse reste un baromètre de l'avancement de tout projet démocratique. Ceci nous impose au Maroc d'aujourd'hui d'opérer un saut qualitatif au niveau de la réglementation de la liberté de la presse. Le ministère de la Communication a pris en charge le chantier juridique de la presse écrite et électronique. Les commissions d'experts ont livré leur copie et il ne reste plus qu'à adopter les nouveaux textes qui, à mon sens, donneront plus de consistance au concept de liberté de la presse, et organiseront mieux sa régulation au regard de l'intérêt général. 

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