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«Essaouira est une agora privilégiée de toutes les musiques»

Du 24 au 27 avril, Essaouira abrite la quatorzième édition du Printemps musical des Alizés. Rendez-vous incontournable des mélomanes, cet évènement fera la part belle à la mémoire atistique et propose encore une fois de revisiter les œuvres les plus emblématiques du répertoire musical classique. André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, organisatrice de l’évènement, souligne dans cette interview la particularité de cette édition, les défis à relever pour Essaouira et pour ce festival.

«Essaouira est une agora privilégiée  de toutes les musiques»
André Azoulay.

Le Matin : Quelle est la particularité de cette 14e édition du Printemps des Alizés ?
André Azoulay : Cette édition 2014 du Printemps musical des Alizés va emprunter des chemins de traverse que maîtres et élèves ont souvent choisi de parcourir ensemble pour revisiter et partager les pièces les plus emblématiques du répertoire de la musique classique. C’est dans cette perspective que Dina Bensaid, la jeune et talentueuse directrice artistique de notre festival, a voulu privilégier la profondeur, la complicité et l’émotion qui accompagne cette relation de maître à disciple qui sera le fil d’Ariane de cette édition exceptionnelle. Exceptionnelle par sa densité, quatre concerts par jour, des dizaines de musiciens venus de tous les continents et une très grande variété dans le choix des formations, de l’Orchestre philharmonique du Maroc aux solistes, en passant par les trios, quatuors ou quintettes qui nous feront écouter Brahms, Schumann, Haydn, Mendelssohn, Mozart, Beethoven, Liszt ou Prokofiev et d’autres encore, le temps d’un week-end rêvé, pendant lequel la musique va se réapproprier les rivages et les remparts de la Cité des Alizés et ouvrir toutes grandes nos portes, à son universalité et à ses promesses les plus exaltantes.

Vous avez dit que le festival a donné une identité marocaine à la musique de chambre et à l'art lyrique. Dans quel sens ?
La musique de chambre a désormais une adresse au Maroc et c’est celle que lui a donné Essaouira qui depuis l’an 2000 a voulu créer un espace qui permette à nos musiciens comme à nos chanteurs de s’exprimer et de se faire connaître d’un public marocain amoureux de la grande musique. Essaouira a toujours revendiqué l’universalité de toutes les musiques, du Festival Gnaoua Musiques du monde à la Musique de chambre en passant par le Matrouz et le flamenco des Andalousies Atlantiques, sans oublier le Melhoun ou le Samaâ. Rien n’est plus fédérateur que la musique et en s’efforçant de donner du sens à chacun de ses festivals, Essaouira exprime ce que notre culture au Maroc a de plus attachant dans sa capacité de faire s’épanouir son propre patrimoine tout en s’ouvrant à la très riche diversité de toutes les musiques du monde. Des musiques qui n’ont besoin d’aucun passeport pour nous faire voyager dans leur univers avec comme offrande l’écoute et le partage.

Le Printemps des Alizés est aujourd’hui considéré comme l’un des grands festivals du genre. Comment avez-vous réussi ce pari ?
Quand m’est venue l’idée de ce festival, je m’en suis ouvert à un grand mélomane, proche de beaucoup d’entre nous à Essaouira, le Professeur Mohammed Ennaji qui en rêvait de son côté et ensemble nous nous sommes efforcés pendant plusieurs années de donner à ce Printemps des Alizés une impulsion qui a été déterminante pour sa pérennité. Aujourd’hui, ce Printemps souiri s’est imposé comme l’un des rendez-vous les plus recherchés par les mélomanes et les amoureux de la musique de chambre les plus exigeants. L’exercice n’était pas évident et il reste fragile, mais je suis convaincu que ce festival a sa place et son entière légitimité dans notre paysage musical : au-delà du plaisir et du bonheur qu’il nous procure, le résultat le plus remarquable et le plus émouvant de ce festival reste pour moi celui de la révélation chaque année de jeunes talents marocains qui, après être passés à Essaouira, sont souvent consacrés par la scène internationale comme des musiciens ou des chanteurs désormais classés parmi les grands. Je pense notamment à Abdallah Lasri, un ténor célébré aujourd’hui par la critique internationale, à Hasna Bennani, très jeune soprano qui a commencé à Essaouira alors qu’elle avait une douzaine d’années et bien sûr à Dina Bensaïd, notre directrice artistique qui s’est produite à Essaouira pour la première fois alors qu’elle avait à peine dix ans.
Un défi à relever pour Essaouira…
Bastion irréductible de la diversité culturelle et agora privilégiée de toutes les musiques, Essaouira-Mogador, cette année encore, va donner à la musique de chambre et à l’art lyrique un rendez-vous où l’inédit le disputera à l’excellence et où le talent prendra ses couleurs marocaines les plus riches, pour le plus grand bonheur des mélomanes chaque année plus nombreux à Essaouira. 

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