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«J'espère atteindre le sommet le week-end prochain»

Architecte de profession, Bouchra Baibanou est également férue d’alpinisme et de randonnées. Son rêve : devenir la première femme marocaine et arabe à escalader les sept sommets les plus élevés au monde. Sa quête a été entamée en mars 2011 avec le Kilimandjaro, avant de s’attaquer au Mont Blanc en juin 2011 et au Mont Elbrouz en juillet 2012. De son camp de base «Plaza Argentina», Bouchra revient avec «le Matin» sur son défi d'escalader l’Aconcagua.

«J'espère atteindre le sommet le week-end prochain»

Le Matin : Après votre échec pour escalader l'an dernier l'Aconcagua haut de 6 960 m, vous vous apprêtez à retenter votre chance, quel est votre état d'esprit avant de vous attaquer à ce défi ?
Bouchra Baibanou : Actuellement, je suis à l’Aconcagua pour la deuxième fois. J’ai essayé de parfaire ma préparation afin d’éviter les contretemps qui m’ont privée de réussir la première fois. J’espère pouvoir surmonter tous les obstacles, surtout naturels. Samedi, nous avons marché pendant plus de 6 heures jusqu'au camp 2 à 5 500 m, avant de revenir au camp 1 pour nous reposer et nous hydrater. La pression commence à monter, je me prépare moralement pour la phase finale. Les prochains jours seront certainement difficiles, j'espère atteindre le sommet le week-end prochain.

Vous pratiquez un sport qui requiert une aptitude physique très élevée, comment assurez-vous la préparation avant vos expéditions ?
J’ai un programme quotidien de préparation, je m’entraîne presque deux heures par jour en natation, jogging et musculation. Avant chaque expédition, je pars vers le mont Toubkal pour m’entraîner.

Quels sont les sommets que vous avez dans votre tableau de chasse ?
Lorsque j’étais en train de préparer un voyage pour la Tanzanie, afin d’escalader le Kilimandjaro, j’ai effectué des recherches sur le Web. J’ai découvert le projet intitulé «Messner» qui consiste à escalader les sept sommets du monde : «Les sommets les plus culminants de chaque continent». J’ai donc commencé par le Kilimandjaro en Afrique (5 895 m) le 2 mars 2011 avec mon mari. C’est à ce moment que l’aventure a commencé. Vint ensuite le Mont Blanc (4 810 m, le sommet le plus élevé en Europe de l’Ouest), ensuite l’Elbrouz en Russie (5 642 m, le plus élevé en Europe). L’année dernière, j’ai tenté l’Aconcagua (6 960 m), le plus haut sommet de l’Amérique latine, mais les conditions climatiques m’ont empêchée d’atteindre le sommet et je n’ai pu atteindre que 6 000 m. C’est pour cela que je retente l’expérience à présent. Afin de maximiser mes chances, je me suis entrainée à l’alpinisme à Seattle aux USA. Le prochain sommet pourrait être le Denali (ou McKinley, 6 194 m) en Alaska (Amérique du Nord) pour me préparer au sommet ultime : l’Everest (8 850 m) au Népal.

Avez-vous été contactée par la Fédération royale marocaine de sports de montagne, bénéficiez-vous de son soutien ?
Pas du tout

N’y a-t-il pas de difficulté à concillier votre vie familiale et professionnelle et votre occupation sportive ?
Dieu merci que ma famille m’aide beaucoup pour réaliser ce challenge, tandis que le travail m’aide dans les mesures possibles que la loi m’autorise. La difficulté réside surtout dans le fait de quitter ma famille pour une longue durée, surtout ma fille, cela me préoccupe beaucoup. Mais grâce à ma famille qui prend soin d’elle, je ressens du soulagement.

Assurez-vous vous-même l’intégralité des frais de vos expéditions, ou êtes-vous parrainée par une ou plusieurs entités ?
Pour le Kilimandjaro, j’ai assuré l’intégralité des dépenses pour l’expédition. Ensuite, Ain Soultane m’a fait confiance et m’a sponsorisée, finançant partiellement mes expéditions, dont ce dernier défi. Une autre entité s’est également proposée pour m’accompagner dans les frais de l’aventure menant à l’Aconcagua, il s’agit du LPEE.

Tentez-vous vos ascensions en groupe ou en solitaire ?
Toujours en groupe, car ces expéditions sont organisées par des agences.

On n’a pas vu beaucoup de femmes marocaines s’aventurer dans ce domaine. Avez-vous un quelconque message à adresser à vos compatriotes ?
Je ne suis pas la seule à tenter de percer dans ce domaine, le message que j’aimerai bien transmettre à mes compatriotes femmes est : chacune de nous a un rêve et pour le réaliser il suffit d’avoir la détermination, la foi en ce dont nous rêvons et enfin le courage de l’exprimer, de le vivre et de commencer à le réaliser.

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