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«Le public a découvert un florilège d’exceptions musicales»

La vingtième édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde a connu un succès sans précédent, auquel ont contribué des artistes de renommée, à l’image de Buddy Guyet, Kazem El Saher, Roberto Alagna, Youssou N’dour, Zakir Hussain et Rokia Traoré, entre autres. Un véritable tour du monde en musique, en quête des valeurs universelles de la paix et de la tolérance. Le bilan avec Faouzi Skali, directeur du Festival.

«Le public a découvert un florilège  d’exceptions musicales»
Faouzi Skali.

Le Matin : Quel bilan faites-vous de cette 20e édition ?
Faouzi Skali : Cette édition a connu un succès au-delà de nos espérances. Nous avons effectué un travail énorme au niveau de la programmation, de la conception, aussi bien culturelle qu’artistique, notamment la soirée d’ouverture du Festival, les spectacles à Bab Al Makina ou au musée Batha, dans la ville, à Bab Boujloud ou au Jardin Jnane Sbil, les nuits soufies à Dar Tazi, les nuits de la médina à Dar Adiyel ou Dar Mokri. Nous nous sommes inspirés cette année du conte d’Attar pour évoquer l’aventure humaine de la rencontre, des échanges et du voyage des cultures. Lors de la soirée inaugurale, le public a découvert un florilège d’exceptions musicales à travers la création «Conférences des oiseaux, lorsque les cultures voyagent», une création qui raconte le voyage des différentes cultures du monde dans leur quête de sens dans des langages multiples.
Une soirée très appréciée qui traduit l’aventure du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, depuis maintenant une vingtaine d’années et de son forum «Une âme pour la mondialisation», présenté désormais comme le Davos culturel de Fès. Il y avait une espèce d’harmonie entre les différentes activités programmées cette année et qui étaient porteuses d’un message important autour de l’esprit du Festival, de sa philosophie, de l’essence de son existence, du rôle de la culture et du patrimoine spirituel dans la vie actuelle. Nous avons surtout voulu transmettre un message fort sur l’importance de faire de ce Festival un projet de culture vivante, de créativité et de renforcement des cultures. Et le ton a été donné dès la première soirée qui a été par ailleurs une consécration à la fois culturelle, artistique et spirituelle du projet de la Fondation Esprit de Fès ces 20 dernières années.

Est-ce que le forum a répondu à vos attentes cette année ? S’est-il déroulé comme vous l’aviez conçu et imaginé ?
Le forum «Une âme pour la mondialisation» est un rendez-vous important du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Il exprime cette conjonction qui lui est spécifique entre l’art et la réflexion, devenant ainsi un point de rencontre entre les horizons de la politique, des sciences, des arts, de la culture et de la spiritualité.
Le forum a désormais sa personnalité et ses propres caractéristiques et sa valeur intrinsèque, car il ne s’agit pas de simples rencontres de 300 ou 400 personnes et de conférenciers qui viennent du monde entier.
Il s’agit d’une réelle plateforme de débat qui libère la parole, enrichit et renforce les échanges aussi bien entre les conférenciers et le public qu’entre les conférenciers eux-mêmes. Il n’y a pas d’autres lieux aujourd’hui qui abritent ce type de débats dans le beau cadre du musée Batha et son jardin andalou.
Cette année, la thématique «Cultures et identités en transition» a réuni des chercheurs, des intellectuels et des professeurs universitaires, marocains et étrangers, pour mener une réflexion sur les sujets qui traversent notre actualité et les relier à une réflexion philosophique et spirituelle plus globale.
Les tables rondes au programme du forum cette année ont traités d’importantes questions qui nous interpellent aujourd’hui plus que jamais, telles que «La politique selon Nelson Mandela», «Sociétés multiculturelles : les défis du vivre ensemble», «Maroc : enjeux de la diversité», «Un Mandela est-il possible au Proche-Orient»,
«Spiritualité et entreprise».
La clôture du forum a été marquée par une table ronde très importante et pleine de sens sur «Le Cantique des oiseaux», présentation de l’œuvre de Farid Ud-Din Attâr et qui a été animée par Leili Anvar et Michael Barry.

Est-ce que la création de la soirée inaugurale va voyager dans d’autres pays comme les oiseaux d’Attar ?
Cette création est réclamée un peu partout dans le monde, notamment en Italie, au Liban et à New York. C’est une production artistique originale intitulée «Conférence des oiseaux, lorsque les oiseaux voyagent». Adaptée du conte mystique «La Conférence des oiseaux» du poète soufi persan Farid Ud-Din Attâr, cette œuvre inédite est conçue par Layla Skali-Benmoussa et par moi-même, mise en scène par Thierry Poquet et composée par l’Iranien Arash Sarkechik. Elle est une véritable rencontre des arts scéniques et visuels mêlant musiques, chants, danses traditionnelles, ainsi que des séquences théâtrales avec la participation de près de 70 artistes issus des 4 coins du monde. Elle est surtout le symbole de l’ouverture d’esprit et de la tolérance. Il va falloir lui dédier une équipe pour sa présentation à travers le monde et perpétuer l’esprit de Fès.

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