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Le Matin : Les marchés de réhabilitation des décharges sauvages de Sidi Moumen à Casablanca et de Ouisslane à Meknès seront bientôt adjugés. Quelles sont les caractéristiques de ces parcs et quel impact auront-ils sur le traitement des déchets dans ces deux villes ?
Hakima El Haïti : Sidi Moumen et Ouislane sont deux décharges sauvages qui se trouvent au cœur des deux villes de Casablanca et Meknès, et posent un véritable problème de salubrité publique. Leur réhabilitation permettrait leur intégration aux espaces de vie des quartiers où elles se trouvent et pourrait constituer des zones d’activités ou récréatives. Je voudrais rappeler dans ce cadre que des opérations de mise à niveau ont déjà été menées par les collectivités concernées, mais restent insuffisantes. Les projets de réhabilitation en cours ont pour objectif leur mise à niveau sur le plan environnemental.
Avec le démarrage des travaux de réhabilitation des décharges sauvages de Moulay Yaacoub et de Moulay Bousselham et d’autres réalisations, quel sera le taux de réalisation du Programme national des déchets ménagers concernant les décharges ?
Avant de parler du taux de réalisation du Programme national des déchets ménagers (PNDM), il est important de rappeler ses principaux objectifs à savoir : assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour atteindre un taux de collecte professionnalisée de 85% en 2016 et 90% en 2020, de réaliser des Centres d’enfouissement de valorisation (CEV) au profit de tous les centres urbains. Il est également prévu de réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes en 2020 et de développer la filière de «tri-recyclage-valorisation», avec des actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20% du recyclage en 2020.
Ce programme a permis l’augmentation du taux de collecte professionnalisée à 80,5% contre 44% avant 2008 et celui de la mise en CEV pour atteindre 37% des déchets ménagers produits, contre 10% avant 2008.
Le nombre actuel de CEV est de 15 (Fès, Oujda, El Jadida, Essaouira, Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hoceima, Agadir, Nador, Dakhla, Mohammedia, Laâyoune et Khouribga) alors que 15 autres sont en cours de construction (Ifrane, Khouribga, Safi, Casablanca, Tata et Meknès, Marrakech, Tanger, Taza, Khenifra). Par ailleurs, 24 décharges sauvages ont été réhabilitées et soixante autres sont programmées entre 2014 et 2016, tandis que 32 décharges non contrôlées sont en cours de réhabilitation. Actuellement, nous procédons à l’élaboration de 7 plans directeurs de gestion des déchets pour les provinces de Tétouan, Dakhla, Es-Smara, Boujdour, Béni Mellal, Tiznit et Sidi Ifni, et 62 autres plans directeurs sont en cours d’élaboration.
Votre département et celui de la Jeunesse et des sports ont organisé la première Caravane de l’environnement dans les colonies de vacances. Quel bilan en tirez-vous ?
Cette première Caravane de l’environnement, qui est un ensemble d’opérations de sensibilisation et d’éducation des enfants et des jeunes à l’environnement et au développement durable, organisée du 8 août au 2 septembre 2014, a fait escale dans plusieurs colonies de vacances : Ifrane, Azrou, Tanger, Tétouan, Asila, Haouzia, Souiria et Témara (Maamora et Harhoura). Cette initiative consistait en l’animation de séances de sensibilisation et d’éducation à l’environnement avec un débat interactif avec les jeunes estivants, la présentation de l’unité mobile de sensibilisation d’éducation à l’environnement. Une unité didactique dotée d’équipement en énergie renouvelable, équipée en matériel audiovisuel a permis la diffusion de films documentaires et en supports de communication et de sensibilisation.
Il a été présenté aux jeunes vacanciers une exposition thématique sur les atouts des écosystèmes marocains : désert, littoral, forêt, montagnes et biodiversité comme il a été remis des prix de prix aux meilleures initiatives en matière de sensibilisation et d’éducation environnementale (dessins et pièces théâtrales). Au terme de cette opération, un premier bilan peut être dressé : 10.000 enfants ont bénéfice de cette caravane à travers laquelle environ 80 associations ont été touchées. En ce qui concerne les perspectives concernant, il sera procédé à l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme plus riche et plus généralisé un intérêt particulier porté à la formation des éco-animateurs. De même, un effort important sera accordé à la mise à niveau environnementale des centres abritant les colonies de vacances, dans une perspective de «Colonies de vacances vertes», en les équipant en équipements de tri des déchets et d’énergie solaire et en panneaux de sensibilisation relatifs à la préservation des ressources et à l’adoption d’éco-gestes. Une convention a été signée avec le ministère de la Jeunesse et des sports dans ce sens.
