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«Développer la cohésion du groupe est un défi pour l’entreprise»

Le groupe est une force pour l’entreprise. Le maintien de ce groupe nécessite le développement d’une relation harmonieuse et efficace avec l’ensemble des membres qui constituent une équipe de travail. C’est actuellement une condition indispensable pour la réussite d’une activité professionnelle collective au sein d’une entreprise. De l’équilibre de la dynamique du groupe dépendra par la suite la qualité de la productivité de cette équipe. Les managers se doivent donc de veiller à créer cet équilibre et à le préserver, et comme l’explique Halim Farajallah, directeur général DMM Afrique/Groupe DMM, la dynamique de groupe est le fruit des moyens mis en œuvre pour favoriser l’interaction entre la production et la qualité de mobilisation. Éclairage.

«Développer la cohésion du groupe  est un défi pour l’entreprise»
Pour entretenir de bonnes relations avec ses collaborateurs, la légitimité et la crédibilité du chef s’appuient sur une communication adaptée.

Le Matin Emploi : Qu’est ce qu’on entend par «la dynamique du groupe» au sein de l’entreprise ?
Halim Farajallah : Un groupe est un ensemble d’individus qui ont des caractéristiques communes et qui interagissent en s’influençant mutuellement. La dynamique de groupe est l’analyse de l’ensemble de ces interactions existant entre les différentes personnes. Si elle est optimisée, elle constitue un formidable gisement de ressources.
Dans un groupe tout est interactif et participe de fait à la dynamique d’ensemble : les pouvoirs, les interactions, les processus, la motivation, le contexte, les objectifs, l’impact des styles managériaux, etc. Une bonne connaissance du groupe et de ses facteurs psychologiques permet d’ajuster le pilotage pour optimiser
le résultat.
Cette dynamique de groupe résulte de deux facteurs essentiels :
• La stimulation par la co action : nous constatons fréquemment que face à une tâche donnée, l’action à deux contribue à augmenter le degré de mobilisation de chacun. Chaque membre développe son action plus rapidement que s’il était seul.
• L’influence réciproque des processus humains et opérationnels :
Dans toute situation professionnelle, nous distinguons deux niveaux : un niveau organisationnel objectif centré sur la tâche et un niveau relationnel plus subjectif orienté sur les personnes. De fait, nous constatons une double orientation du groupe : son intérêt pour la tâche «processus objectif» et son intérêt pour les collaborateurs, «processus subjectif».
Les groupes humains se créent tantôt pour des raisons d’affinités tantôt pour poursuivre des actions en commun.
Les résultats obtenus (niveau objectif) stimulent le sentiment du groupe (niveau subjectif) et réciproquement, la vivacité du processus subjectif favorise en retour la volonté d’action.
Par conséquent, la dynamique de groupe est le fruit des moyens mis en œuvre pour favoriser l’interaction entre la production et la qualité de mobilisation.

Qui sont les garants de cette dynamique ?
Il existe différents acteurs garants de cette dynamique
• Un Manager qui a un rôle d’animation et de régulation centré sur l’objectif, les hommes et les interactions pour faire émerger l’intelligence collective. Il a un impact déterminant sur l’engagement des autres, sur le climat de travail et sur l’atteinte du résultat. Il est garant de l’intérêt collectif face aux intérêts individuels.
• L’équipe qui intègre la dimension individuelle, les liens relationnels et le fonctionnement collectif. Elle est régie par des logiques des plus diverses : psychologie individuelle, psychologie sociale, niveaux de maturité professionnelle…
• L’entreprise : l’équipe est un élément d’un système plus vaste qui l’englobe et forme son environnement. De fait, le contexte organisationnel agit sur l’équipe : il la nomme, l’organise, lui donne un objectif et échange des informations avec elle. Il participe aussi fortement à la mobiliser ou à la démobiliser.

Quels sont les réflexes à adopter en management pour garantir cette dynamique ?
Pour garantir cette dynamique, le manager devra instaurer et développer des relations positives et constructives au sein du groupe.
Pour ce faire, le Manager doit assurer trois fonctions essentielles :
• Une fonction de pilotage : le manager est celui qui représente l’équipe et la conduit à réaliser les objectifs visés. Néanmoins, pour insuffler une dynamique collective positive, le manager doit accepter que cette fonction soit partagée avec des collaborateurs leaders qui participent à tirer le groupe, à impulser de l’énergie et de la volonté aux autres membres. Le style de management participatif permet de faire adhérer l’ensemble des collaborateurs dans la réalisation des objectifs communs.
• Une fonction de cohésion : Le responsable a pour mission de renforcer les interactions entre chaque personne pour que des liens plus étroits se constituent entre les uns et les autres et par conséquent forger une véritable identité collective (réunions, brainstorming, partages d’idées et de nouveautés…)
• Une fonction de mobilisation : il s’agira de faire adopter à des individus distincts une motivation commune. La mobilisation, vecteur de mouvement, prend d’abord appui sur la motivation individuelle, puis se développe au travers de l’action et des résultats du groupe. Des facteurs l’amplifient tels qu’un environnement de travail stimulant, la satisfaction des besoins individuels
et collectifs…

Comment un manager peut-il réussir à entretenir une relation de proximité avec son équipe, tout en restant professionnel ?
Il est nécessaire pour le manager de développer une proximité professionnelle avec ses collaborateurs, à la fois pour gagner leur confiance et renforcer la cohésion de son équipe. Néanmoins il y aurait un seuil à ne pas dépasser : le responsable doit faire la différence entre la proximité professionnelle et la proximité affective. Il est important d’être dans une ouverture sur ces collaborateurs, sortir parfois du cadre professionnel pour découvrir des personnes et des comportements sans pour autant basculer dans une relation amicale qui risque de nuire à l’efficacité.
Pour entretenir une telle relation avec ses collaborateurs, la légitimité et la crédibilité du chef s’appuient sur une communication adaptée qui peut prendre différentes formes : réunion officielle, discussions informelles près de la machine à café… Elle permet au chef d’être proche des ses collaborateurs, de partager leurs besoins et leurs difficultés, tout en conservant une certaine distance nécessaire à l’exercice de ses fonctions et à la prise de décision. Pour favoriser des rapports harmonieux, le manager doit faire preuve d’empathie, être à l’écoute des besoins, désamorcer les situations délicates et donner du feed-back constructif pour impulser et entretenir une dynamique collective positive.

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