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«Il n’y a pas d’égalité de chance pour la diffusion des chansons sur les ondes des radios»

Après une longue absence de la scène artistique marocaine, la chanteuse Mouna Assad revient avec du nouveau pour renouer avec le public de son pays. Elle lance un premier single intitulé «Bchiouiya Afak», sur des paroles et une composition de Sanae Abdelaziz, et des arrangements musicaux de Koutaiba Al Khaldi. Un second titre «Ana Maghribia» est, aussi, fin prêt pour être diffusé sur les ondes marocaines.

«Il n’y a pas d’égalité de chance pour la diffusion des chansons sur les ondes des radios»
Mouna Assad.

Le Matin : Pourquoi cette longue absence du Maroc ?
Mouna Assad : Non, ce n’est pas une absence du Maroc, parce que je reviens presque tous les trois mois pour voir ma famille. C’est une absence de la scène artistique. En fait, comme je n’avais pas du nouveau, je ne voulais pas apparaitre sur la scène marocaine avec un ancien répertoire ou des reprises. C’est pour cela que j’ai décidé de réaliser de nouvelles chansons pour marquer mon retour.

Quelle est la nouveauté dans les deux titres que vous venez d’enregistrer cette année ?
Il y a la chanson «Bchiouiya Afak» qui est basée sur des rythmes irakiens et ceux de la taqtouqa jabalia. Elle a donné un beau style où il y a de la recherche et de l’innovation. Puis, celle que j’ai enregistrée avec Hamid El Kasri, «Ana Maghribia», dont j'ai écrit les paroles. Un texte où je parle de la générosité du Maroc, de sa beauté, de son Sahara… et mon estime pour mon pays.
J’ai fait appel à certains compositeurs pour ce travail. Mais, je n’ai pas aimé le style traditionnel qu’ils ont gardé. C’est là où j’ai pensé à Hamid El Kasri que j’admire énormément, parce qu’il a fait évoluer le style gnaoui en le fusionnant avec du jazz et du blues. J’avais déjà été son invitée à «Naghma watay» et j’ai vraiment apprécié ce qu’il fait. Je me suis dit qu’il est temps qu’on travaille ensemble. Notre rencontre s’est très bien passée et la chanson est maintenant prête pour être lancée.

Êtes-vous satisfaite de l’écho de la première chanson ?
Pas tellement. Parce que déjà au niveau des radios, elle n’a pas eu la chance d’être diffusée comme, par exemple, d’autres chansons qui passent plusieurs fois par jour. Je ne sais pas comment se fait la programmation. Mais, en tout cas, il n’y a pas d’égalité de chance.
C’est curieux ! Alors que les radios elles-mêmes demandent toujours les nouveautés des artistes. Quand elles l’ont entre les mains, elles en font ce qu’elles veulent. Je ne comprends pas ce qui se passe. Mais, souvent, on peut entendre la même chanson à longueur de journée.
On fait de son mieux pour donner quelque chose de bien où on a investi de sa poche et de son temps. Mais, malheureusement, il y a des gens qui ne comprennent pas ces choses-là et détruisent votre travail sans le moindre remords.

Cela vous poussera-t-il un jour à quitter la scène marocaine ?
Je ne pense pas, parce que je suis persévérante de nature et je ne baisse pas les bras facilement. Mais, il m'arrive de dire les quatre vérités à celui qui me fait du mal. Je regrette vraiment que l’artiste marocain ne soit pas souvent considéré dans son propre pays. Alors que, par exemple, au Liban, en Égypte, aux pays du Golfe, c’est l’artiste local qui est en premier lieu invité à une soirée ou un festival. Chez nous, c’est le contraire. J’espère que cette vision changera un jour.

Est-ce une constatation générale ?
Absolument pas, puisque j’ai beaucoup d’amis qui me soutiennent et me donnent des conseils. Puis, je ne nie pas le soutien que m’a apporté la presse marocaine.

Pourquoi avez-vous choisi de résider à Bahreïn ?
Ce choix m’a été imposé, car je suis souvent invitée à chanter dans les pays du Golfe. Donc, au lieu d’habiter à Dubaï qui est très peuplée, j’ai opté pour le calme de Bahreïn d’où je peux voyager facilement vers les autres pays.

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