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«Nous sommes en train de préparer un MCC triangulaire, entre le Maroc, les États-Unis et deux autres pays africains»

L’accueil par le Maroc de la cinquième édition du Sommet mondial de l’entrepreneuriat (GES 2014), du 19 au 21 novembre, à Marrakech, a été une véritable réussite, selon la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. Mbarka Bouaïda revient, dans cet entretien, sur les retombées politiques et économiques de la tenue du GES et aborde également le partenariat stratégique entre le Maroc et les États-Unis.

«Nous sommes en train de préparer un MCC triangulaire, entre le Maroc, les États-Unis et deux autres pays africains»

Le Matin : Quel bilan faites-vous de la tenue de la cinquième édition du Global Entrepreneurship Summit (GES) à Marrakech ?
Mbarka Bouaïda : La réussite de cet événement témoigne de la qualité des relations exceptionnelles entre le Maroc et les États-Unis. Elle témoigne aussi de la réussite à très haut niveau du dialogue stratégique entre les deux pays. C’est une occasion et une opportunité, pour nous, d’expliquer que les deux pays peuvent réaliser des choses ensemble, qu’ils ont une vision commune et qu’ils partagent certaines valeurs. D’un autre côté, c’est la première fois que cet événement est organisé en terre africaine. On le dit souvent, mais en réalité on ne l’a pas assez dit. Cela dénote le positionnement géostratégique du Maroc en tant que hub régional pour l’entrepreneuriat. Et on le voit aujourd’hui. Durant les trois jours du GES, on a parlé du Maroc en tant que plateforme régionale de l’entrepreneuriat, comme la porte de l’Afrique, comme le pays qui rassemble tous les continents. Le GES était aussi une occasion de faire connaître toutes les avancées de notre pays, sur les plans économique, politique et social. On a pu partager avec une cinquantaine de pays, présents au GES durant trois jours, notre expérience en matière de sécurité alimentaire et agricole, de gestion de la santé, de gestion énergétique et énergies renouvelables, etc. Je pense que cet événement a été une bonne vitrine pour le Maroc afin de promouvoir les politiques du Royaume et d’impliquer les jeunes et les forces jeunes dont dispose notre pays ainsi que notre continent.

Quelles sont les principales annonces faites lors du GES ?
Il y en a eu plusieurs. Je peux vous en citer quelques-unes, comme la création d’une plateforme virtuelle pour l’entrepreneuriat au Maroc, les conventions signées entre des universités marocaines et américaines pour créer des chaires d’entrepreneuriat au sein des universités marocaines. Il y a aussi le projet d’accord pour la création d’une cité de l’entrepreneuriat au Maroc et le lancement d’un fonds d’amorçage et de capital-risque pour les entrepreneurs. Je peux vous citer aussi l’extension du MCC et l’annonce d’un MCC triangulaire entre le Maroc, les États-Unis et des pays africains. Il y a aussi des conventions privé-privé qui ont été signées en marge du GES, entre de grandes entreprises et des réseaux de jeunes entrepreneurs pour promouvoir l’entrepreneuriat au sein de ces réseaux, mais également au sein des lycées et des universités.

Pensez-vous avoir atteint les objectifs que vous vous êtes assignés au départ, en termes d’image du Maroc et de son rayonnement à l’international ?
Je peux vous dire que nous avons largement dépassé nos objectifs. Notre objectif initial était d’abord politique, parce que nous visions le positionnement du Maroc en tant que plateforme régionale pour l’entrepreneuriat. Non seulement nous avons atteint cet objectif aujourd’hui, mais nous sortons avec des résultats factuels. On a eu un taux de participation qui a dépassé nos attentes : plus de 6.000 participants alors que nous nous attendions à 3.000. On a également enregistré plus de 20 millions de connexions internet : un taux record. Des ateliers et des échanges officiels très importants ont eu lieu et nous avons calculé plus de 600 rencontres B to B entre bailleurs de fonds et porteurs de projets.

Quelles ont été les retombées réelles sur le plan économique ?
Les retombées économiques sont très bonnes : des fonds spécialisés ont annoncé leur intention d'investir a Casa Finance City, des rencontres entre des entreprises locales et des bailleurs de fonds étrangers ont abouti a des deals importants permettant ainsi plus de créations d'emploi : le rachat par exemple d’une société spécialisée dans l’alimentaire et qui donnera lieu à la création d’une centaine d’emplois... Nous avons également pu approcher, avec la présence de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), pas mal de grands patrons qui étaient présents et qui bien entendu reviendraient au Maroc. Nous avons aujourd’hui une population d’entrepreneurs et de grands patrons qui ont pu découvrir notre pays, et veulent y investir.

Où en est le comité de suivi du dialogue stratégique, qui a été tracé il y a un an par S.M. le Roi Mohammed VI, lors de sa visite aux États-Unis ?
Je vous rappelle que dans le cadre du dialogue stratégique, trois comités ont été créés : politique, économique et culturel. Les trois travaillent en symbiose et veillent à la mise en place des actions décidées lors de la visite de S.M. le Roi.
C'est ainsi que nous avons tenu la semaine dernière à Rabat la journée culturelle sur les femmes dans les religions monothéistes, et que cette semaine nous organisons le GES. Ce travail qui se fait aujourd'hui démontre nos capacités à dépasser les discours sans lendemains pour aller vers une concrétisation sur le terrain de nos idées et nos politiques.

Lors de la cérémonie d’ouverture du GES, le vice-Président américain Joe Biden a annoncé une rallonge de 50 millions de dollars pour le second Millennium Challenge Corporation (MCC). Où en sont aujourd’hui les négociations entre le Maroc et les États-Unis pour la signature du deuxième ?
On a bien avancé et je pense que, bientôt, on va pouvoir signer le deuxième MCC et mieux encore, comme je l’ai dit, nous sommes en train de préparer un MCC triangulaire, entre le Maroc, les États-Unis et deux autres pays africains, où le Maroc est appelé pour partager son expérience.

Des accords ont-ils été signés entre le Maroc et les États-Unis en marge du GES ?
Au-delà des accords qui sont en cours de préparation pour signature, il y a la volonté politique de part et d'autre de promouvoir nos relations et de les rehausser chaque année un peu plus.
Une relation, ça se nourrit, et ça se travaille. Plusieurs idées communes sont en cours d'examen pour renforcer notre partenariat.

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