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«Le Musée Mohammed VI va permettre la diffusion de notre patrimoine artistique»

Le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, a reçu les représentants du Syndicat des plasticiens marocains et une délégation commune du Syndicat marocain des plasticiens professionnels et de l'Association marocaine des arts plastiques. À cette occasion, M. Qotbi a tenu à leur rappeler que la Fondation a été créée par Sa Majesté le Roi pour valoriser l’art et les artistes marocains.

«Le Musée Mohammed VI va permettre  la diffusion de notre patrimoine artistique»
Mehdi Qotbi.

Le Matin : Vous êtes à la tête de la Fondation nationale des musées, depuis le 19 décembre 2011, date à laquelle vous étiez nommé par S.M. le Roi Mohammed VI. Quel bilan faites-vous de votre mission ?
Mehdi Qotbi : Aujourd’hui, la Fondation nationale des musées est une institution qui marche. Depuis sa création, nous avons travaillé dans un esprit constructif avec le ministère de la Culture, pour récupérer la tutelle des musées nationaux. Cette procédure touche bientôt à sa fin. En parallèle, la Fondation a travaillé sur le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, qui est terminé, et qui sera inauguré dans les semaines qui viennent. En si peu de temps, nous avons réussi à collaborer avec plusieurs institutions françaises pour mettre en place des expositions majeures, comme «Les Splendeurs de Volubilis» au Mucem de Marseille, puis «Le Maroc contemporain» à l’Institut du monde arabe, et «Le Maroc médiéval : un empire de l’Afrique à l’Espagne» au Musée du Louvre, qui se tiendront toutes les deux début octobre à Paris. Les conventions signées avec ces grandes institutions mettent également l’accent sur la restauration des œuvres et la formation des ressources humaines. Ce dernier point est très important pour nous. Nous allons également signer dans les mois à venir des partenariats avec des institutions américaines – comme la Smithsonian Institution, qui regroupe 19 musées aux États-Unis – où la formation tiendra une place importante.

Vous venez de tenir une réunion avec les représentants des syndicats de plasticiens. Quel a été l'objet de cette rencontre ?
Jeudi 11 septembre, j’ai décidé d’inviter les représentants des syndicats à la Fondation. Le moment était venu d’informer ces différents acteurs des projets relatifs à l’art plastique. J’ai tenu à leur rappeler que la Fondation a été créée par Sa Majesté le Roi pour valoriser l’art et les artistes marocains. Nous sommes là pour les écouter, pour dialoguer avec eux et leur donner de la visibilité au Maroc et l’international. Nous ne pouvions pas le faire avant, tant que nous n’avions pas tous les éléments en main concernant l’exposition inaugurale «1914-2014 : cent ans de création».

Le projet de l'exposition inaugurale est depuis un certain temps un point de discorde entre la Fondation et les syndicats, notamment les Syndicats des plasticiens marocains. Ce dernier dit n'avoir pas été impliqué dans la conception de l'exposition inaugurale. Qu'en pensez-vous ?
L’exposition inaugurale est une exposition temporaire, dont le commissariat a été attribué à une personne reconnue dans le monde de l’art au Maroc. J’ai expliqué aux syndicats que nous prévoyons d’associer les acteurs majeurs dans le domaine de l’art plastique lorsqu’il s’agira de constituer la collection permanente du Musée. Une commission d’acquisition et de validation d’œuvres, qui sera formée de membres spécialisés en la matière, sera constituée à cet effet.

La démarche pour la sélection des œuvres devant être candidates au projet inaugural ne fait pas l'unanimité non plus. Le Syndicat des plasticiens professionnels a émis des réserves ? Qu'en pensez-vous ?
Dans le monde entier, de grandes expositions temporaires sont organisées sans procédures de dépôt de candidatures. Des commissaires sont chargés de concevoir et d'organiser une exposition, et c’est à eux qu'incombe la tâche de choisir les pièces à présenter, la problématique ou la thématique de l'exposition. C’est exactement ce processus que nous avons suivi pour l’exposition inaugurale du Musée en nommant Mohamed Rachdi.

Comment comptez-vous surmonter ces problèmes et gagner l'adhésion de tout le monde à ce projet phare de la culture au Maroc ?
Comme je vous l’ai expliqué auparavant, nous sommes dans une démarche de dialogue et d’écoute dans un esprit constructif qui n’en est qu’à ses débuts. Le directeur du Musée, M. El Idrissi, a pris l’engagement de recevoir régulièrement les artistes pour les tenir informés de la programmation du musée.

Le Musée Mohammed VI sera ouvert prochainement. Que représente ce monument pour le paysage culturel marocain et son rayonnement ?
Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) s’inscrit dans le cadre d’une vaste politique de développement et de renforcement des infrastructures culturelles d’envergure du Maroc. Il s’agit de la première institution muséale dans le Royaume entièrement consacrée à l’art moderne et contemporain, et répondant aux normes muséographiques internationales. Le MMVI va permettre la diffusion de notre patrimoine artistique, tout en encourageant la créativité et en œuvrant pour la démocratisation et l’épanouissement culturel. L’art moderne et contemporain, jusque-là investi essentiellement par les institutions privées dans notre pays, est désormais pris en charge, et ce à un niveau d’excellence, par le secteur public qui œuvre pour l’intérêt général.

À partir du mois d’octobre, le Musée du Louvre à Paris accueillera une exposition exceptionnelle intitulée «Le Maroc médiéval, un empire de l’Afrique à l’Espagne». Comment vous êtes-vous préparé à cet événement de grande envergure ?
Le commissariat général de l’exposition a été confié au Professeur Bahija Simou, directrice des Archives royales, parallèlement à Madame Yannick Lintz, directrice du département des Arts islamiques au Musée du Louvre, qui a été désignée par la partie française. Les deux commissaires générales ont été chargées de la supervision de l’exposition, de sa préparation et du suivi de sa réalisation dans ses étapes marocaine et française. Je tiens à rendre hommage au travail titanesque qu’elles ont réalisé. Le Musée du Louvre ne reçoit une exposition d’une telle envergure et ampleur qu’une fois tous les dix ans. Cet événement culturel inédit nous donne l'occasion de mettre en valeur notre patrimoine historique, l’authenticité du Maroc, la permanence de son unité et le rayonnement de sa civilisation. En parallèle, et dans le cadre de la saison marocaine à Paris, se tiendra également une exposition exceptionnelle à l’IMA intitulée «Le Maroc contemporain», à l’initiative de Jack Lang. Pour la première fois dans l’histoire, tous les espaces de l’IMA seront consacrés à une seule exposition. Une belle vitrine pour le Maroc.

Avec votre soutien, la Fondation CDG et l’AMSAT (Association marocaine de soutien et d'aide aux personnes trisomiques) organisent, ce mois-ci, une exposition intitulée «Quand l’art efface toutes les différences». Qu’est-ce qui vous a motivé pour adhérer à cette belle initiative ?
L’art est un langage universel. Les personnes trisomiques, dans leur particularité génétique, sont aussi dotées d’un sens et d’une sensibilité artistique. Il est essentiel de les faire connaître et reconnaître dans le respect de nos différences. En tant que plasticien et président de la Fondation nationale des musées, je ne peux que soutenir les activités de l’AMSAT et partager sa vision de l’art comme outil d’expression, de développement et de thérapie.

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