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«Les jeunes devraient occuper une place centrale dans le programme de développement dans les prochaines années»

Le Fonds des Nations unies pour la population au Maroc (UNFPA) a présenté, à l’occasion de la Journée mondiale de la population, qui a pour thème cette année : «Investir dans les jeunes», la déclaration issue de la consultation nationale des jeunes pour l’agenda du développement post 2015. Une déclaration qui traduit les espoirs d’une jeunesse qui fait face à plusieurs défis, notamment le chômage et l’exclusion, les empêchant de réaliser leur plein potentiel. Madame Mieko Yabuta, représentante du Fonds des Nations unies pour la population, nous parle de cette journée et nous livre ses appréciations par rapport à l’évolution de la population et de la jeunesse au Maroc.

«Les jeunes devraient occuper une place centrale dans  le programme de développement dans les prochaines années»
Mieko Yabuta, représentante au Maroc du Fonds des Nations unies pour la population

Le Matin : Qu'est-ce qui caractérise la célébration cette année de la Journée mondiale de la population ? Et qu’est-ce qui motive le choix du thème 2014 «Investir dans la jeunesse» ?
Mieko Yabuta : La Journée de la population est célébrée à travers le monde tous les 11 juillet, depuis 1985, l’année où la population mondiale a atteint 5 milliards. C’est une occasion pour mettre l’accent sur les problématiques critiques touchant la population. Cette Journée est célébrée cette année dans un contexte où la communauté internationale est mobilisée dans des discussions sur les priorités pour le développement. Un programme de développement devrait être adopté par les États membres en septembre 2015 pour dessiner les objectifs futurs de développement. Le thème choisi cette année, «investir dans les jeunes», témoigne de l’attention prioritaire devant être accordée à cette catégorie de la population dans l’agenda post 2015. Il vise, du même coup, à souligner l’importance d’assurer les investissements nécessaires dans cette tranche de la population qui représente à elle seule pas moins du quart de l’humanité. Nous savons que des jeunes en bonne santé, instruits, productifs et engagés peuvent aider à briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle et être plus résistants face aux défis individuels et sociétaux. En tant que citoyens qualifiés et informés, ils peuvent contribuer pleinement au développement de leurs communautés et nations.

Qu'est-ce qui est prévu pour célébrer cette Journée au Maroc ?
En présence des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, des représentants des agences des Nations unies au Maroc et des organisations internationales, la déclaration issue de la consultation nationale des jeunes pour l’agenda du développement post 2015 sera rendue publique lors de cette Journée. Cette déclaration trace les priorités et les aspirations de la jeunesse marocaine en matière de santé, y compris la santé sexuelle et reproductive, d’égalité entre les sexes, d’éducation et emploi et de gouvernance et participation. La journée marquera aussi le lancement de la campagne nationale «Les jeunes au cœur du développement» visant à promouvoir leur participation dans la réalisation d’un avenir plus juste et plus durable pour tous.

Quelles sont vos appréciations par rapport à l’évolution de la population au Maroc, notamment les jeunes ?
Au Maroc, les moins de 25 ans constituent près de la moitié de la population. C’est pour cette raison que les adolescents et les jeunes devront occuper une place centrale dans le programme de développement au cours des prochaines décennies. Aujourd’hui, les jeunes sont la population la plus touchée par différentes formes d’inégalités. Au Maroc, en dépit de la quasi-généralisation de la scolarisation primaire au Maroc, le niveau de fréquentation du secondaire reste faible, particulièrement pour les jeunes filles du rural. Aussi, le chômage de longue durée touche plus les jeunes et plus de 40% exercent des emplois non rémunérés. Par ailleurs, la violence et les comportements à risque, tels que le tabagisme, la consommation régulière d’alcool et de drogue et les rapports sexuels précoces et non protégés, sévissent particulièrement parmi les jeunes.

Qu’en est-il des politiques mises en place ou qui devraient l'être pour un développement durable ?
Plusieurs efforts ont été engagés et beaucoup reste à faire pour préparer un avenir solide et viable dans lequel les jeunes pourront participer à la décision et aborder librement une vie d’adulte productive parce qu’ils sont instruits, en bonne santé, à l’abri des IST et du VIH, et ne sont pas exposés à la violence, aux grossesses non désirées et aux avortements non médicalisés ; un avenir où les filles seront traitées avec dignité et respect au même titre que les garçons et où, quelle que soit leur identité, les droits fondamentaux des jeunes sont promus et respectés.

Que pensez-vous de la situation de la population au Maroc ?
Le Maroc a réalisé de nombreux progrès au niveau de la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la situation des femmes, la réduction de la mortalité maternelle, l’augmentation du taux de la scolarisation ainsi que la nouvelle politique migratoire. Toutefois, des inégalités subsistent dans la réalisation de ces droits et l’accès aux services essentiels, en particulier les services en matière de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes.
De plus, de nouveaux défis et de nouvelles opportunités émergent : le vieillissement de la population et l’urbanisation vont aller en s’accélérant.
Le poids important des jeunes se maintiendra à un niveau conséquent pendant encore des années et cette aubaine démographique ne pourra être saisie au mieux que dans la mesure où l’économie saura créer suffisamment d’opportunités d’emploi pour absorber cette capacité productive et en tirer profit.

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