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«Il faut accélérer le rythme des réformes»

Pour la présidente de la CGEM, qui a pris part à la cinquième édition du Sommet global de l'entrepreneuriat (GES) à Marrakech, le partenariat public-privé est aujourd'hui une réalité. Miriem Bensalah déplore toutefois la lenteur de certains chantiers, comme la lutte contre l'informel qui impacte directement la compétitivité de l’entreprise et menace l’emploi ou encore la réforme du Code du travail.

«Il faut accélérer le rythme des réformes»
Miriem Bensalah-Chaqroun : «L’inclusion des jeunes au niveau régional passe aussi par le projet des Comités régionaux pour l’environnement des affaires.» Ph. Seddik

Le Matin : Comment qualifieriez-vous les relations aujourd’hui entre le gouvernement et la CGEM ?
Miriem Bensalah-Chaqroun : La CGEM est aujourd’hui concernée et au cœur de la décision. Je tiens à souligner que ce qui nous fait tous converger est l’intérêt général. Mais ce qui nous fait diverger des fois, ce sont les mécanismes. Parfois, ce ne sont pas les bons mécanismes qui sont mis en place. Cela dit, il y a un partenariat dynamique public-privé qui est aujourd’hui une réalité. Dans cette dynamique, des chantiers avancent très vite, d'autres lentement, ou il faut changer certains paradigmes. Dans ce sens, je tiens à signaler que la CGEM restera toujours une force de proposition.

Des exemples de dossiers qui avancent lentement et dont vous souhaiteriez que le rythme soit accéléré ?
Il y a d’abord le chantier de la lutte contre l’informel. On commence à peine à ouvrir ce dossier. Il est certes complexe, mais il impacte directement la compétitivité de l’entreprise marocaine et menace l’emploi. J’estime aussi que le dossier de la réforme du Code du travail, notamment la réglementation du droit de grève, n’avance pas au rythme souhaité. La CGEM a remis sa copie, les syndicats ont remis la leur, nous attendons aujourd’hui le troisième round. Globalement, nous estimons au sein de la CGEM qu’il faut accélérer le rythme des réformes.

Le statut de l’auto-entrepreneur devrait être fin prêt en 2015. Pensez-vous que les mesures prévues par ce projet contribueront réellement à lutter contre l’informel ?
Il faut bien commencer quelque part. Et pour ce faire, il faut installer un cadre juridique. Maintenant, il faut inciter à l’auto-entrepreneuriat, inciter à donner corps à cette initiative d’avoir un statut juridique et sortir de l’informel. Et ce, à travers notamment la mobilisation des différents intervenants, surtout au niveau des universités et au sein des entreprises elles-mêmes. Il faut savoir qu’on ne se déclare pas auto-entrepreneur. Il y en a qui le sont aujourd’hui par nécessité, mais il faut que ce soit d’abord une vocation.

Quel bilan faites-vous de la cinquième édition du Sommet mondial de l’entrepreneuriat à Marrakech ?
On peut mesurer le succès du GES par la forte mobilisation qu’a suscitée ce grand événement auprès de l’ensemble des partenaires. La mobilisation du gouvernement marocain, la présence de deux Chefs d’État et la forte présence de la délégation américaine, présidée par le Vice-Président Joe Biden, ont fortement contribué à la réussite de cet événement.
Je tiens à souligner que la CGEM a été un partenaire d’envergure dans l’organisation de ce Sommet et a représenté le secteur privé. La Confédération a notamment fait partie du comité scientifique chargé du pilotage de la cinquième édition du GES, au niveau duquel nous avons travaillé aux côtés de nombreux autres partenaires pour faire valoir les mécanismes de soutien à l’entreprise, à la PME et à la start-up. C’est dans ce cadre que la CGEM s’est engagée à accompagner le GES à travers le Village de l’innovation, un espace dédié à la start-up et à la PME. Nous avons sélectionné 55 entreprises, dont une quarantaine marocaines, qui représentent l’ensemble des régions. Le choix a été opéré selon un critère primordial : l’innovation. L’objectif principal de cette initiative est de pouvoir trouver les bailleurs de fonds. Ce qui est important pour nous, c'est le suivi et l’accompagnement de ces entreprises par la suite. Ainsi, l’ensemble de ces 55 entreprises continueront à être accompagnées par la CGEM, à travers le mentoring, la formation et le networking. L’objectif est que ces entreprises qui sont short-listées demeurent pérennes, en leur facilitant l’accès au financement, aux marchés et à l’information nécessaire pour leur développement. Nous comptons aussi leur offrir la gratuité d’adhésion à la CGEM et un accès gratuit aux différents services de notre Confédération. Je le dis encore une fois : il faut simplifier au maximum les procédures aux entrepreneurs pour leur permettre de réussir leurs projets. Il faut installer une égalité des chances pour réussir.

Vous faites allusion à la croissance inclusive...
Pour nous, la croissance inclusive peut être définie selon trois chapitres : l’approche genre, l’inclusion des jeunes et les régions. Pour ces dernières, nous parlons des régions marocaines, mais aussi de la région de l’Afrique du Nord, de la région MENA et de l’Afrique. Pour l’entreprise, ce sont de nouvelles opportunités et un potentiel de croissance. La mobilisation d’ONG et d’associations professionnelles comme la nôtre permettra justement aux jeunes entreprises d’avoir accès à la bonne information au bon moment. L’inclusion des jeunes au niveau régional passe aussi par le projet des Comités régionaux pour l’environnement des affaires (CREA), initié et suivi par le Chef du gouvernement et le secteur privé à travers la CGEM. Ce sont des relais régionaux pour les jeunes afin de s’informer sur les mécanismes de facilitation de l’acte d’entreprendre au niveau régional. La CGEM s’apprête à lancer plusieurs initiatives qui encouragent l’entrepreneuriat des jeunes dans toutes les régions du Maroc, notamment le projet de maillage de la grande entreprise et la TPME, l’Académie de l’entrepreneur et le projet de formation de mentors professionnels. 

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